La Charogne de Baudelaire

Charles Baudelaire, un des plus grands poètes français, poète du 19ème siècle, va améliorer toute sa vie son œuvre intemporelle : « Les Fleurs du Mal ». Il va tisser des liens entre le mal et la beauté, entre le bonheur fugitif et l’idéal inaccessible.

« Une charogne » est le 27ème poème issu de la partie « Spleen et Idéal », c’est un titre apoétique.

Le poème est constitué de 12 quatrains mais nous n’allons étudier que les 5 premiers. Dans les 2 premiers, on peut y trouver une description de la charogne et les 3 suivants la transformation de la charogne en quelque chose de positif, grâce à la beauté de sa poésie.

1ère strophe

Thèmes : Le fond

Il oppose d’entrée son amour « mon âme » avec une « charogne infâme ». C’est un couple qui se promène qui vit un très beau moment « ce beau matin si doux », la douceur de l’amour, de la nature et du temps. Ce beau moment est gâché par la rencontre d’un cadavre.

Ce premier quatrain est donc comme une introduction au poème avec ses thèmes principaux.

La Forme :

Rimes croisées, vers irréguliers (alexandrins : 12 syllabes et octosyllabes). Le poète nous invite à se souvenir de ce moment important pour lui : « Rappelez-vous ».

Les alexandrins pour décrire l’action : 1. Promenade amoureuse. 3. Rencontre avec le cadavre.

Les octosyllabes le contexte géographique, climatique et le lieu. 2. Une douce matinée en été. 4. Un lit de cailloux.

Ce déséquilibre dans les vers suggère que le contexte est moins important que le souvenir vécu par les acteurs du poème.

2ère strophe

Thèmes : Le fond

Baudelaire personnifie la charogne.

C’est une prostituée, une femme amorale(adjectifs : « lubrique, nonchalante, cynique »), sans aucun intérêt, qui inspire le dégoût : « les jambes en l’air », comme une prostituée, « suant les poisons », « un ventre plein d’odeurs ». C’est une description brutale du cadavre d’une femme à son amour qui l’accompagne. Mais en même temps, on ressent le désir érotique et la fascination du poète pour ce cadavre écœurant.

La Forme :

Rimes croisées, vers irréguliers (alexandrins : 12 syllabes et octosyllabes.

1er alexandrin : les jambes, 2ème alexandrin : position du ventre. 1er octosyllabe : les poisons produits par ces jambes. 2ème octosyllabe : les odeurs produites par le ventre.

Cette structuration du quatrain diffère du premier, il y a association entre chaque alexandrin et chaque octosyllabe, comme la description d’une partie du corps avec ce qu’il produit (« poisons », « exhalaisons »).

3ème strophe

Thèmes : Le fond

Baudelaire introduit les thèmes du « soleil » et de la « Nature ». Ce qu’ils avaient construit ensemble (« ensemble elle avait joint »), c’est-à-dire la création d’un être humain, va être maintenant transformé par l’action du soleil (« rayonnait ») en quelque chose de magnifique (« rendre au centuple »), en cuisant un cadavre, comme un bon morceau de viande (« pourriture » (…) « comme afin de la cuire à point »). La Nature perd un être mais en gagne cent : la Nature est perdante et gagnante.

La Forme :

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