L'emprunt dans la langue française dans le passé et au moment actuel
Étude de cas : L'emprunt dans la langue française dans le passé et au moment actuel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Trang Trang • 7 Avril 2016 • Étude de cas • 1 841 Mots (8 Pages) • 1 363 Vues
1.4. L'emprunt dans la langue française dans le passé et au moment actuel
Le lexique du français comprend d’une part le fonds héréditaire formé à partir du latin vulgaire, et où sont comptés les mots gaulois et franciques, et de l’autre les emprunts aux autres langues. Par l'emprunt le français enrichit son vocabulaire pour fournir de nouveaux termes pour de nouveaux concepts. Parfois l'emprunt est le simple effet de deux langues en contact. L'emprunt passe le plus facilement d’un voisin géographique à l’autre. C'est pourquoi les termes exotiques ont souvent passé par plusieurs intermédiaires avant d'entrer dans la langue française.
Le plus grand fournisseur d'emprunts dans la langue française est le latin. Dès le moyen âge le français emprunte de nombreux termes au latin. L'autre source des termes des domaines scientifique et intellectuel sont les emprunts au grec qui, jusqu'à la Renaissance, passèrent en français par l'intermédiaire du latin. Les dialectes et les parlers d'oc et d'oïl à l’intérieur de l'État actuel enrichirent la langue du XIIe siècle jusqu'à la Renaissance.
Pendant toute son histoire le français a aussi emprunté des mots aux langues étrangères vivantes en contact politique ou culturel, le nombre de ces emprunts étant pourtant considérablement plus réduit que le nombre total des mots empruntés aux langues classiques. Parmi les sources les plus importantes des emprunts, citons les autres langues romanes et les langues germaniques, d'abord l'allemand, puis l'anglais.
L'histoire des emprunts linguistiques reflète celle de l’évolution historique de l’Europe. À l’époque de la prédominance culturelle de l'Italie, c'est à dire la Renaissance italienne du XIVe au XVIe siècles, ce fut la langue italienne à introduire de nouveaux termes en français. La plupart des emprunts espagnols passèrent en français aux XVIe et XVIIe siècle, lors des liens établis entre les cours espagnole et française et à la suite des Guerres de religion. C'est par ailleurs par l'espagnol et le portugais, langue d’un autre pouvoir colonial qu’entrèrent en français de nombreux termes de produits exotiques.
Les emprunts à l'anglais devinrent fréquents au XVIIe siècle, mais c’est le XIXe siècle qui vit l’entrée massive de mots anglais. La société européenne changea d'une façon radicale à cette époque. La révolution industrielle, qui avait commencé en Angleterre, se reflète dans le nombre d’emprunts nouveaux.
Le XIXe siècle est marqué par une grande productivité langagière. La plupart des emprunts vinrent de l'anglais. Il s’agit de termes relatifs aux domaines de la mode, du commerce, de l'industrie et de
termes relatif aux chemins de fer. De nombreux termes relatifs au sport furent eux aussi empruntés à l'anglais. Les langues classiques restèrent une source de mots formés pour la science en pleine évolution. Contrairement au moyen âge, les emprunts à grec ne passent plus par l'intermédiaire du latin.
Aux XXe et XXIe siècles le flux des emprunts nouveaux est favorisé par l’évolution des médias nouveaux, la télévision et le radio. Les emprunts à l'anglais sont toujours le groupe le plus important. Les anglicismes passent le plus souvent d'abord en langue parlée. La source n'en est plus seulement la Grande-Bretagne mais aussi les États-Unis, le nouveau pouvoir mondial après la IIe Guerre mondiale. Ces emprunts appartiennent aux domaines technologique, sportif, commercial, entre autres. La langue est enrichie aussi par des mots régionaux à cause de l'exode rural vers les villes. Plusieurs termes anglais introduits dans la langue française auraient pu être formés à partir du vocabulaire français indigène. L'anglais a remplacé le latin comme langue intermédiaire des termes scientifiques.
La situation actuelle, où l'anglais prédomine comme source d’emprunts, est facilement explicable. Comme le dit Warhaugn, l'anglais est devenu la lingua franca du monde actuel. Il est fortement répandu par le radio, les systèmes satellitaires et même, en ce qui concerne le langage des médias, par les agences de presse internationales anglophones.
Selon Hagège, le lexique actuel français comporte aujourd’hui 2,5 % d’anglicismes. Dans le discours la fréquence de ces mots est pourtant de 0.6 % seulement. La fréquence est aussi très inégalement répartie selon les registres et les genres. Comme aux siècles précédents, l'emprunt s’opère aussi à partir d'autres langues. Les langues classiques sont toujours une source importante de termes scientifiques.
1.5. L’emprunt
1.5.1. La définition de l'emprunt
Dans le sens le plus simple et le plus généralisé, l'emprunt est un élément étranger introduit dans la langue. Pour une étude plus approfondie il faut prendre en considération les différents aspects du phénomène. Dans la langue française le mot emprunt est utilisé dans deux sens différents, il signifie en même temps ‘chose empruntée’ et ‘action d'emprunter’. L’action d'emprunter est rendue possible par l’entrée en contact de deux groupes linguistiques, c'est-à-dire quand les hommes parlant une langue donnée sont en relation avec des hommes parlant une autre langue.
Il est possible d'emprunter n'importe quel élément linguistique (phonème, élément syntaxique, mot). Le domaine de la langue le plus ouvert aux emprunts est le vocabulaire. Au contraire de la grammaire, il forme un système ouvert aux innovations. Il est même justifié de dire que tout emprunt est d'origine lexicologique. En ce qui concerne la partie du discours des emprunts, les substantifs occupent la première place. L’emprunt de verbes et d’adjectifs est moins fréquent, mais attesté.
Les emprunts peuvent être répartis en deux catégories, les emprunts partiels et les emprunts totaux. Dans l'emprunt partiel, le sens d'un mot déjà existant est influencé par une autre langue (les calques et les emprunts sémantiques). Au contraire, dans l'emprunt total le mot étranger est emprunté avec son signifié et son signifiant. Comme le mot est souvent emprunté avec une de ses acceptions seulement, une partie du contenu du mot est souvent perdue, même dans l'emprunt total.
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