Gargantua, Rabelais

Texte 1 : Extrait de Gargantua, Rabelais

Introduction :

• Auteur et œuvre  : Rabelais, auteur du XVI° sle. Il a été moine. Gargantua : roman paru en 1534. Rabelais y propose son abbaye idéale et propose de réfléchir à un nouveau modèle de société. Mouvement littéraire : Humanisme.
• Situation de l'extrait : l'extrait se situe à la fin du roman.
• Problématique : En quoi ce passage est-il représentatif de l'idéal humaniste de Rabelais ?
• Présentation des mouvements.

Mouvement 1 : Une description utopique (l. 1 à 10) 

• Le nom de l'abbaye, Thélème, signifie « désir » en grec.
• Une vie en totale liberté : maxime à l'impératif « fais ce que voudras » (ligne 5) + adjectif « libre » répété (ligne 2).
• Ligne 5 : conjonction de subordination « parce que » → volonté explicative de l'auteur, il expose la cause de cette liberté : c'est de l'absence de contraintes que naît la « vertu » (ligne 7). Il nous dit que l'homme « libre » choisira le bien « par nature », « par instinct » (ligne 7).
•  Un éloge d'une population exemplaire : énumération d'adjectifs et termes mélioratifs (l. 6 et 7).
• Antithèse entre « vice » et « vertu »  + volonté explicative de l'auteur à la ligne 10 avec la conjonction de coordination « car » qui introduit une cause « nous entreprenons toujours ce qui nous est interdit et nous convoitons ce qui est refusé » → l'adverbe toujours et le présent de vérité générale donnent une dimension morale et universelle.

Transition : On voit que Rabelais, par le biais du narrateur, nous décrit une version utopique de la vie dans une abbaye. Mais cette utopie propose une critique implicite des ordres monastiques de l'époque et permet à l'auteur de développer des thématiques chères aux humanistes.

Mouvement 2 : Un idéal humaniste de vie communautaire (l. 12 à 28)

• Ligne 12 : locution verbale « c'est » + le démonstratif « cette liberté » → l'auteur nous montre, nous décrit la vie des habitants de Thélème.
• Description d'une abbaye inversée : système d'oppositions avec de nombreuses antithèses et des tournures négatives. L'auteur compare d'une manière implicite une abbaye de son temps à une abbaye idéale selon lui.
• Ligne 12 et 13 : l'auteur développe sa description. Antithèse entre « tous » et « un seul » → idéal humaniste de vie en communauté où personne n'est laissé de côté. La volonté de « faire plaisir » motive leurs actions (et non la compétition).
• A Thélème, personne ne respecte les 3 vœux traditionnels de pauvreté, de chasteé et d'obéissance. Par exemple, les hommes et les femmes semblent richement vêtus : « belles haquenées » (ligne 15), ils ne se privent de rien et la mixité est autorisée (ligne 18).
• L'importance du savoir et de l'éducation. Enumération des qualités, des compétences et activités des Thélémites qui se montrent vertueux, habiles et équilibrés. L'importance de l'éducation est renforcée par l'adverbe d'intensité « si » (ligne 18).
• Leur éducation est complète et variée : activités intellectuelles (lecture, musique, connaissance des langues et composition) + activités physiques (chasse, entraînement au combat ou encore activités manuelles).
• Gradation + énumération ligne 18, 19 → renforce l'éloge des habitants.
• Anaphore ligne 20 et 21 : « jamais on ne vit » + répétition de l'adverbe d'intensité « si » et « plus » → hyperbole. Ce sont des êtres parfaits.
• La relation entre les sexes : ils peuvent choisir de se marier (ligne 25) en suivant l'idée d'un amour durable (ligne 27).

Conclusion :

• Une description idéale de vie en communauté. Défense et illustration des valeurs humanistes. L'auteur cherche à nous convaincre de l'efficacité de ce modèle.
• Ouverture : Utopie de Thomas More.

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