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Fiche de révision « Alchimie de la douleur »

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Par   •  21 Juillet 2021  •  Fiche  •  751 Mots (4 Pages)  •  1 699 Vues

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Fiche de révision « Alchimie de la douleur »

Introduction :

Le titre antithétique (qui emploie l’antithèse, donc contraire car Fleurs et Mals) des Fleurs du Mal, recueil le plus célèbre de Charles Baudelaire, sonne comme une provocation lors de sa publication en 1857, cela lui vaudra un procès pour immoralité et atteinte aux mœurs. Baudelaire y décrit sa descente aux enfers et son tiraillement entre le spleen (la mélancolie) et l’Idéal (la perfection), le sublime et le sordide.

Le sonnet en octosyllabes « Alchimie de la douleur » est l’un des derniers poèmes de la section, « Spleen et Idéal ». Dans une intensification du spleen, le poète y exprime son morbide désespoir.

Problématique :

Comment ce sonnet exprime-t-il l’incapacité du poète à dépasser son spleen morbide ?

  1. Le poète déchiré par la tension entre la vie et la mort

Ce bref sonnet s’ouvre de manière mystérieuse car « L’un » et « L’autre » sont des pronoms indéfinis. Le sonnet s’ouvre donc avec un parallélisme aux vers 1 et 2 : « L’un t’éclaire avec son ardeur, L’autre en toi met son deuil, Nature ! »

  • Le premier ver fait signe à la vie avec les termes « éclaire » et « ardeur ». L’allitération en « r » restitue la puissance vitale de cette énergie guidant vers l’idéal.
  • Le deuxième vers met en valeur un principe de mort, le spleen, qui « met son deuil » jusqu’au sein de la nature.
  • Il y a donc une opposition entre la vie et la mort et le spleen et l’ideal.

Le poète s’adresse à la nature car la majuscule nous indique que le mot est personnifié.

Cette tension entre vie et mort, spleen et idéal est permanente comme le suggère le présent de l’indicatif « éclaire », « met ».

Aux vers 3-4, il y a une inversion de « L’un » et « L’autre ». Par conséquent, la vie et la mort s’entremêle dans la nature = accentue la tension.

La répétition du verbe « dire » aux vers 3 et 4 montre un déchirement de Baudelaire qui se perd entre spleen et idéal dans un théâtre où ils se répondent.

  1. Le poète s’adresse à Hermès Trismégiste

Au premier ver du deuxième quatrain, Baudelaire semble s’adresser à Hermès (Dieu messager de l’Olympe). Or il s’adresse à Hermès Trismégiste, personnage de l’antiquité gréco-égyptienne et fondateur de l’alchimie.

  • L’adjectif « inconnu » du premier ver fait référence à son statut de figure obscure et mystérieuse.
  • Baudelaire se dit assisté pas Hermès. Il s’inscrit ainsi dans une conception antique du poète, qui voudrait que l’inspiration poétique vienne des Dieux.
  • Le patronage de Hermès est une malédiction car Baudelaire se compare à Midas en disant : « Tu me rends l’égal de Midas, Le plus triste des alchimistes ». En effet, Midas était un roi mythique dont les mains transformaient en or tout ce qu’il touchait, ce qui fait de lui un alchimiste. (L’alchimie désigne un ensemble de pratiques magiques censées pouvoir transformer tout matériau en or).
  • Baudelaire assimile la poésie à l’alchimie : la poésie est censée transformé le matériau qu’est le langage en or.
  • Cependant, au ver 8, le poète et Midas sont désignés comme « Le plus triste des alchimistes » = HYPERBOLE : elle peut surprendre car le poète devrait être ravi de pouvoir tout transformer en or, c’est l’idéal du poète. Cependant Midas souffrait de ses pouvoirs et Baudelaire aussi car le revers de la médaille de l’alchimie poétique consisterait ainsi dans l’éloignement de la réalité.

                           

  1. Baudelaire, un alchimiste inversé

Baudelaire prolonge son adresse à Hermès au début du premier tercet « Par toi ». 

La première personne « je » montre que le poète fait son autoportrait.

Les antithèses des vers 9 et 10 renversent l’idée d’alchimie et présente Baudelaire comme un alchimiste inversé (au lieu de transformer le fer en or il fait l’inverse).

  • Enjambement au ver 12
  • Oxymore : « cadavre cher »

Conclusion :

Ce bref sonnet exprime l’horreur du spleen baudelairien. Le poète n’a plus confiance en sa capacité à élaborer une œuvre sublime et idéale, et se lamente douloureusement de sa condition de poète moderne. Mais ce faisant, Baudelaire élabore une nouvelle esthétique et une nouvelle beauté, justement tirées du spleen. C’est la détresse de Baudelaire qui est créatrice. L’intense inaccessibilité de l’idéal l’amène à explorer des champs poétiques nouveaux.

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