Femme nue femme noire : Senghor. Commentaire.
Commentaire de texte : Femme nue femme noire : Senghor. Commentaire.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jean-Simon Lhost • 14 Juin 2016 • Commentaire de texte • 865 Mots (4 Pages) • 5 670 Vues
Léopold Sédar Senghor Chants d’ombre (1945) La 14
« Femme nue femme noire »
Introduction :
- Senghor invente le concept de négritude avec Aimé Césaire
- Problématique : Comment Senghor chante-t-il la femme noire ?
Nous y répondrons en deux parties :
L’éloge de la femme noire
L’éloge de l’Afrique
I L’éloge de la femme noire :
- Le refrain est répété 4 fois avec en position 2 et 3 une variante : « obscure » remplace « noire ».
La musicalité du refrain est le résultat d’une double allitération en « f » et en « n ».La modernité de cette invocation se manifeste par l’absence du « ô » invocatoire.
Le sens de femme nue femme noire :
Jusqu’ alors la poésie française chante la femme blanche, Senghor donne sa dignité aux valeurs Africaines dites primitives ou premières. La beauté de la femme noire sert d’étendard à son combat. Au travers de la beauté de la femme noire, Senghor chante la beauté de l’Afrique et des valeurs noires.
Le rythme :
Ce refrain (hexamètre ou demi-hémistiche) est rythmé par une coupe à l’hémistiche, c’est un rythme binaire.
- Il y a trois femmes noires dans ce portrait : La mère, l’amante et la Muse
- La mère → v.3 : a)« J’ai grandi à ton ombre » : La mère est comparée à un arbre protecteur (lien étroit entre l’humain et la nature, l’ombre protège du soleil torride de l’Afrique) b) Les mains sont l’autre image protectrice :
- L’amante → v.4 ; 6 : a) La chaleur torride de l’été est associée à l’érotisme (v.4).
v.6 : La foudre est le symbole évident du coup de foudre et l’éclair de l’aigle évoque la fulgurance du coup de foudre.
• La Muse → Le premier mot « Bouche » ( v. 8) désigne les lèvres de la bien aimée et le deuxième signifie la parole qui devient poétique. C’est en cela que sa femme devient la Muse. Avant denier vers : « Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel » Le poète, par sa création littéraire, donne l’immortalité à celle qui l’aime.
- La sensualité de la femme noire : C’est un poème érotique qui commence à la strophe 2.
La nudité dès le départ nous incite à voir dans ce poème, nous lecteurs occidentaux, un poème érotique. Ce qui est confirmé par les images :
• Fruit mûr à la chair ferme (v.8)
•sombres extases du vin noir (v.8) , c’est une référence à l’ivresse de l’amour.
« Il faut toujours être ivre. De vin, de poésie ou de vertu » Baudelaire.
II) L’éloge de l’Afrique
- Le champ lexical de l’Afrique :
• « L’été » : Chaleur de l’Afrique
• « La Terre promise » : C’est la Terre à laquelle il aspire à revenir.
• « Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est » Il y a une allitération en sifflante : « s ; v et f ». Ces sifflantes imitent le vent qui souffle. Dans ce vers, il y a une fusion entre la femme noire et l’Afrique. Double sens : 1) Littéral : la savane et le vent d’Est 2) La savane = le corps de la femme et les vent d’Est = les caresses de l’homme.
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