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Exemple de dissertation pour la Princesse de Clèves

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Par   •  26 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 451 Mots (10 Pages)  •  12 155 Vues

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INTRODUCTION :

Le XVIIème siècle voit l’émergence d’un discours critique sur le roman : s’il est considéré comme un genre littéraire plus ou moins nouveau, c’est cette nouveauté qui fait du roman un objet d’un dénigrement quasi constant. En réaction à ces critiques, qui équivalent à des condamnations, se développe une réflexion sur ce genre. La critique littéraire cherche à légitimer celui-ci en le définissant. À cet égard, Pierre Daniel-Huet propose une définition tout en expliquant la finalité, le but de ce type d’œuvre littéraire : « La fin principale des romans, ou du moins celle qui le doit être, et que se doivent de proposer ceux qui les composent, est l'instruction des lecteurs, à qui il faut toujours faire voir la vertu couronnée, et le vice châtié » (Huet, Lettre sur l'origine des romans, 1670). Si l’on reformule ses propos, il estime donc que le roman a pour but d’instruire le lecteur, autrement dit de l’initier à une forme de morale, où la vertu, inclination à faire le bien, serait exemplaire et le vice, son antonyme, dénoncé et puni. Ainsi, selon ce concept, le roman est considéré comme une peinture des mœurs qui met l’accent sur les passions condamnables. Pierre-Daniel Huet se place donc dans la lignée de Horace et du reste du XVIIème siècle qui estime que la littérature doit « plaire et instruire ». Le roman de Madame de Lafayette, publié en 1678, peut sembler exemplaire de la vision de Huet : à la lueur de cette citation, nous pouvons donc nous demander. Dans quelle mesure peut-on estimer que le roman fait l’apologie du triomphe de la vertu ? Nous répondrons donc à cette question, essentielle pour l’œuvre en trois parties. Tout d’abord, il est vrai que la vertu est une valeur essentielle du roman, démontrée à travers le parcours initiatique de la Princesse de Clèves. Toutefois, il ne se réduit pas au simple constat de la vertu de la Princesse. On brosse également le portrait de l’immoralité, de la duplicité d’une Cour, aucunement punies dans l’œuvre. Finalement, on peut donc dire que le roman n’est pas fondé sur une opposition totale, il offre une vision nuancée de la réalité de son monde, où l’on montre plus les illusions et la vanité qu’un portrait manichéen des vices et des vertus.

1ère partie : Effectivement, le roman La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette semble célébrer le triomphe de la vertu dans le parcours individuel de son héroïne éponyme.

A. Le parcours de la Princesse témoigne d’un combat héroïque pour lutter contre sa passion et respecter les valeurs morales qui sont les siennes, et que sa mère lui a transmises. Ce combat est souligné dans les monologues intérieurs qui témoignent, par un registre délibératif, de l’usage de la Raison pour la ramener vers la vertu et fuir sa passion (EX : 3ème partie). Les tentatives réitérées de la Princesse de Clèves de fuir la présence de M. de Nemours dans sa maison à Coulommiers révèlent également sa résolution de rester fidèle à son mari.

B. L’éducation reçue de sa mère, ses qualités et sa vertu, mais également les actions de la Princesse la rendent exceptionnelle. Elle incarne la vertu triomphante dans tous les moments de sa vie. Son éducation est différente des autres jeunes filles de la Cour : donnée par sa mère (« dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires » page 23), elle s’oppose à l’éducation commune, car « la plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler jamais de galanterie », et révèle à Mlle de Chartres les dangers de l’amour et de la galanterie pour fortifier sa vertu. C’est ainsi que La Princesse accomplit une action qui souligne son héroïsme en prononçant « un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari ». Sa force morale et spirituelle la rend supérieure aux autres femmes, en fait une parfaite héroïne vertueuse, dont le combat contre la passion et le vice souligne ses qualités : courage, force morale, probité. L’héroïsme féminin au XVIIème siècle se distingue dans cette lutte.

C. Enfin, le dénouement consacre le triomphe de la vertu, dans le renoncement final à l’amour. Le refus de la Princesse de trahir ses valeurs et d’envisager de tromper son mari même après sa mort est une preuve de sa très grande vertu et de son héroïsme. A la fin du roman, elle souligne son devoir de rester fidèle à un homme qui est mort par leur faute : « je sais que c’est par vous qu’il est mort, et que c’est à cause de moi ». Elle ne cesse de dresser un obstacle entre M. de Nemours et elle, et de préférer la vertu et la Raison face à sa passion amoureuse. C’est ainsi que les derniers mots du roman confirme ce triomphe de la vertu : « sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertu inimitables. » Ce dénouement souligne le sens moral de cette fin, si on le compare avec le dénouement de La Princesse de Montpensier dans lequel le personnage principal meurt « d’avoir perdu l’estime de son mari, le cœur de son amant, et le plus parfait ami qui fut jamais ».

2ème partie : Toutefois, si le destin particulier et tragique de la Princesse paraît souligner la victoire de la vertu, on constate que Mme de La Fayette révèle dans son roman combien l’immoralité, la duplicité et le vice règnent partout à la Cour, sans être apparemment aucunement châtiés.

A. La Cour d’Henri II est présentée dans le roman comme immorale, un lieu où le vice, la duplicité, les relations adultères et les intrigues amoureuses comme politiques sont partout présents : « L’ambition et la galanterie étaient l’âme de cette cour ». Par ailleurs, les relations amoureuses hors mariage, les cabales et les intrigues sont implicitement admises, dès lors que les apparences de moralité et de fidélité sont préservées. C’est donc un lieu où règnent les apparences. C’est ainsi que Mme de Chartres révèle à sa fille : « Si vous jugez sur les apparences, [...] vous serez souvent trompés : ce qui paraît n'est presque jamais la vérité. » La dissimilation est partout, ce qui explique une dangereuse duplicité chez les courtisans. La Reine Catherine de Médicis elle-même « avait une si profonde dissimulation, qu’il était difficile de juger de ses sentiments » page 16. De même, Mme de Tournon, dans le récit enchâssé qui narre l’histoire de M. de Sancerre, se révèle être une figure représentative de la duplicité qui règne à la Cour, puisqu’elle parvient à tromper tout le monde et à mener une vie immorale en sauvegardant sa réputation vertueuse : « L’adresse et la dissimulation ne peuvent aller plus loin qu’elle les a portées »

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