Devoir 4 première L français CNED
Commentaire de texte : Devoir 4 première L français CNED. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camille Meyer • 10 Novembre 2015 • Commentaire de texte • 3 403 Mots (14 Pages) • 2 015 Vues
Question :
Le corpus se compose de trois textes que l'on doit à des auteurs différents mais qui entrent chacun dans l'étude du personnage de roman à partir du XVIIème siècle. Ainsi, le premier texte (A) est un passage du roman de Madame Lafayette, La princesse de Clèves (la quatrième partie), qui fut écrit en 1678 (XVIIe siècle) et dont le mouvement littéraire qui caractérise cette époque est celui du Classicisme.
Le second texte (B), est un extrait du roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (le II, 3 "Besos para golpes), écrit en 1831 (IXXème siècle) et dont le mouvement littéraire de l'époque est celui du Romantisme.
Le troisième texte (C), est tiré du roman de Stendhal, La chartreuse de Parme (chapitre XVII), rédigé en 1839, pratiquement au même moment que le roman d'Hugo et donc lors du mouvement du romantisme.
Enfin, le dernier texte (D) du roman d'Alain Robbe-Grillet, La Jalousie, datE de 1957 et appartient donc au mouvement du nouveau roman.
Grâce à ces trois passages, nous allons pouvoir répondre à la question : Comment dans ces textes les jeux de regards permettent de mettre en valeur les relations entre personnages?
Tout d'abord, dans le texte A, La princesse de Clèves, le paratexte indique que le duc "s'introduit dans le parc la nuit". Cette phrase nous permet de comprendre dès le début que le jeu de regards dans cette scène se fera de l'homme, à une place de voyeur amoureux. On retrouve, tout au long du passage, un champ lexical de la vue assez complet : il "vit beaucoup de lumières" (l.1) ; "pour voir" (l.4) ; "Il vit qu'elle était seule" (l.4) ; "il la vit d'une si admirable beauté" (l.5) ; "cette vue" (l.5) ; "Il vit qu'elle en faisait des nœuds" (l.9) ; "Voir au milieu de la nuit" (l.16) ; "la voir sans qu'elle sût qu'il la voyait" (l.17) ... Ce champ lexical nous fait comprendre que nous avons à faire dans la plupart du texte à une description de la princesse de Clèves à travers les yeux du Duc. Nous avons donc ici une focalisation interne et une description détaillée des mouvements et des perceptions de Madame de Clèves. Nous retrouvons néanmoins plus loin dans le passage une focalisation omnisciente du Duc, centrée sur ses pensées et ses sentiments. Ici, le voyeur transforme la vision de la jeune femme et l'embellie, celle-ci est remplie d'amour, d'admiration et de contemplation. Son attention pour elle est totale même si sa contemplation compense l'homme seulement dans la douleur de l'amour impossible qu'il ressent pour Mme de Clèves. Sa place est bien celle du voyeur, il la voit, la regarde et elle non : "la voir sans qu'elle sût qu'il la voyait" (l.17).
Ensuite, dans le texte B, Notre-Dame de Paris, le paratexte nous indique que "Esméralda, danse [...] sous les yeux de la foule." et que deux spectateurs en particulier s'en détachent. Nous pouvons toujours retrouver ici le champ lexical de la vue : "Autour d'elle tous les regards étaient fixes" (l.1) ; "ses yeux de flamme" (l.5) ; "absorbé dans la contemplation de la danseuse" (l.20) ; "ses yeux enfoncés" (l.24) ... Nous retrouvons ici, tout comme dans le texte A, la description de la jeune femme (bien qu'un peu plus détaillée) et qui est également contemplée, mais par deux hommes dont l'un plus mystérieux et plus sombre que le premier. La focalisation est ici omnisciente. Gringoire contemple la jeune femme avec admiration mais cela ne va pas plus loin alors que pour l'homme mystérieux qu'est Claude Frollo, la contemplation révèle un amour malsain pour la jeune femme. Mais celui-ci, contrairement au premier texte, n'est pas un voyeur. Il la regarde, comme toute une foule, sans qu'elle ne le remarque particulièrement car Esméralda se donne en spectacle.
Puis, dans le texte C, La chartreuse de Parme, on empêche ici l'homme de voir la jeune femme. En effet, le paratexte nous indique "on a installé un abat-jour, pour supprimer toute vue au prisonnier...". Le champ lexical de la vue est également bien marqué : "il n'avait pas vu" (l.1) ; "je ne puis la voir" (l.6) ; "sans la voir" (l.6-7) ; "il vit Clélia" (l.8) ; "être aperçue" (l.8) ; "le regard fixé" (l,.9) ; "à contempler" (l.11) ; "qu'il la voyait" (l.16) ; "je l'aperçois" (l.17) ; "mes regards" (l.18)... Il y a donc ici également une focalisation omnisciente.
On retrouve avec Fabrice del Dongo la même image de voyeur amoureux qu'au texte A. Lui peut voir Clélia mais celle-ci ne peut pas le voir (mais elle cherche néanmoins à l'apercevoir) et ne sait pas qu'il la regarde. On retrouve dans ce passage un bel amour mais impossible, tout comme dans les textes A et B.
Enfin, dans le texte D, La jalousie, le paratexte indique que "les gestes et paroles d'une femme, A..., et de Franck" sont observés de façon obsessionnelle par un "voyeur" pouvant sans doute être le mari. Le champ lexical de la vue intervient ici de manière différente puisque ce voyeur n'intervient jamais dans la narration. Celui-ci se fait donc par une sorte de description passant par des biens matériaux, des objets : "Dans le battant de gauche, ouvert" (l.1) ; "fenêtre de la salle à manger" (l.1) ; "au centre du carreau médian" (l.1-2) ; "l'image réfléchie" (l.2) ; "un défaut du verre" (l.5) ; "Les irrégularités de la vitre" (l.9) ; "Les fenêtres du salon" (l.9) ; "spectacle" (l.10) ; "une vue directe" (l.10)... La focalisation est ici interne. Le voyeur est malsain, il peut tout voir du couple qui lui, ne sait pas qu'il est épié. Les attentions de l'homme ne sont pas bonnes, il n'observe pas la femme par amour mais par jalousie contrairement aux textes précédents.
Pour conclure, on remarque qu'il s'agit, dans les quatre textes, d'un homme qui regarde ou épie une femme qui, dans les trois premiers textes est admirée et aimée. Dans le texte D, il s'agit d'un couple qui est épié mais comme le souligne le paratexte, si le voyeur est bien le mari, alors l'objet principal de cette observation est bien la femme.
La situation de voyeur est fortement connoté et dans les textes B et D, le comportement est plutôt malsain (même si dans le texte A, le duc de Nemours épie Madame de Clèves,
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