Des cannibales - Montaigne
Commentaire de texte : Des cannibales - Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Amaury1804 • 2 Février 2021 • Commentaire de texte • 1 091 Mots (5 Pages) • 584 Vues
La Renaissance a été, en France, une période d'intense activité intellectuelle. Un nombre important d'artistes, écrivains, poètes, philosophes émergent alors. Parmi eux, Michel de Montaigne, écrivain et philosophe né en Dordogne en 1533, passionné de la condition humaine. Montaigne reçoit une éducation humaniste, il apprend le latin et étudie au collège de Guyenne à Bordeaux où il se passionne pour la littérature antique, l’histoire, la poésie et le droit. Cet écrivain est resté célèbre grâce à une œuvre originale : Les Essais. Montaigne écrit cet ouvrage afin de mieux se connaître, en mettant son jugement à l’épreuve sur toutes sortes de sujets. Dans le livre premier notamment, l'auteur aborde le thème "Des cannibales" et place leurs mœurs en regard des nôtres. Cet extrait invite le lecteur à se poser une question :
En quoi l’auteur conteste-t-il la suprématie de la civilisation européenne ?
Pour prendre en compte cette question, on abordera d’abord la démarche argumentative mise en place par Montaigne. Puis on s’attachera à mettre en évidence l’éloge qui est fait des “sauvages”. Enfin, il conviendra d’observer la critique de l’idée de progrès du XVIe siècle permise par cet éloge.
Premièrement, Montaigne procède à une démarche argumentative où il expose son opinion avec scrupule.
La conjonction de coordination : “or” (l.120) suivie de “je trouve” (l.120) introduisent une argumentation basée sur l’opinion personnelle de Montaigne, "or" montre que le lecteur rentre dans une démonstration déjà commencée. Les adjectifs “barbares” et “sauvages” (l.121) relèvent du mépris des Européens à l’égard de ce peuple en insistant sur leur aspect primitif et peu civilisé. Avec la proposition subordonnée circonstancielle “sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas dans ses usages” (l.122/123), Montaigne accuse l’ethnocentrisme qui empêche chacun d’approuver des coutumes autres que celles de sa société et qui pousse chacun à placer sa société comme supérieure à celle des autres.
Montaigne poursuit l’argumentation dans la phrase 2. En effet, il utilise “il semble que” (l.123) qui permet d’exposer une thèse. Il poursuit par une nouvelle négation : “nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que [...]” (l.124) qui suggère que le savoir de chacun se limite aux dogmes de sa société. Le passage de “je” (l.120) à “nous” (l.123) inclut le lecteur au débat.
Le progrès de la nature est ensuite qualifié d'”ordinaire” (l.129), la description semble donc objective puisqu’elle part d’une simple observation de la nature qui n’est ni méliorative ni péjorative. “ : là où, à la vérité” (l.129).
Dans la phrase qui suit, Montaigne commence un éloge de la nature qui se rattache aux hommes du Nouveau Monde : “ceux-là” (l.132). “En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés” (l.132/133) : Il énumère les qualités de cette nature avec le champ lexical de l’énergie “vives” (l.132),”vigoureuse” (l.132) et de l’aptitude avec “utiles” (l.133), ”vertus” (l.133) et “propriétés” (l.133).
La description méliorative des sauvages se poursuit avec “saveur” (l.135), “délicatesse” (l.136) et “excellente” (l.136) et le champ lexical du goût “saveur” (l.135), “goût” (l.136), “fruits” (l.137) file la métaphore du fruit sauvage
Montaigne utilise la négation complète “ce n’est pas raison” (l.138) suivi de “que l’art gagne le point d’honneur” (l.138) où il fait référence aux Européens civilisés et à leurs techniques et artifices.
L’emploi de l’adverbe “tant” (l.140) insiste sur l’excès avec lequel les hommes s’approprient la nature comme le confirme le participe passé “étouffée” (l.141). Les
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