Des Cannibales de Montaigne
Fiche de lecture : Des Cannibales de Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kaorii • 15 Novembre 2018 • Fiche de lecture • 2 362 Mots (10 Pages) • 1 216 Vues
Des Cannibales de Montaigne
Introduction :
Michel de Montaigne est née en 1533 en France et mort en 1592.
Il est un auteur et philosophe humaniste du 16e siècle. Son œuvre majeure est Les Essais, publié en 1595.
Dans cette extrait, intitulé Des cannibales, Montaigne évoque la découverte du Nouveau Monde avec les Indiens sauvages et dénonce le regard des Européens. Il remet en cause les idées reçues.
Lecture du texte :
Problématique:
Il sera intéressant de se demander comment l’auteur défend les amérindiens ainsi qu’en quoi ce texte est-il une critique de la société occidentale ?
Annonce des axes :
Pour répondre à la problématique nous verrons en premier temps la critique de la société contemporaine puis la défense des sauvages et finalement la portée humaniste du texte.
Le récit vivant de cette rencontre l'amène à réfléchir sur notre société : le « cannibale », par son regard décapant, souligne les défauts de notre monde ; Montaigne semble faire du « sauvage » un modèle pour nos sociétés.
- Une critique de la civilisation occidentale
- Eloge du sauvage
- Une argumentation humaniste
Développement:
I -Critique de la civilisation occidentale
a) Stratégie argumentative de Montaigne
L’organisation générale du texte suit une logique rhétorique classique :
– 1er temps: Montaigne expose sa thèse sous une forme claire et provocatrice, en usant d’un paradoxe : « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » (l.2-3), il réfute également le préjugé Eurocentrique européen, grâce à l’hyperbole : « Il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation » (l.1-2).
– Suite du 1er paragraphe, il développe l’opposition entre nature et culture, l’antithèse , en valorisant la première au détriment de la seconde, ce qui va encore une fois à contre-courant de l’opinion courante : « ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits », ligne 7 à 9.
– 3e temps : il confirme la proposition théorique soutenant la supériorité de la nature sur la culture grâce à l’oxymore «une merveilleuse honte».
Montaigne adopte ici une argumentation déductive : Elle consiste à démontrer la validité de sa thèse à l’aide d’arguments à la fois logiques et démonstratifs. Elle repose sur l’antithèse entre nature et culture (opposition dialectique = raisonnement qui met en parallèle une thèse et son antithèse), symbolisant les mœurs et valeurs des peuples amérindiens d’une part et ceux des Occidentaux d’autre part. Il déconstruit les préjugés de son époque sur un sujet sensible en démontrant que leurs fondements ne sont pas rationnels ni objectifs donc pas raisonnables ni valables…
b) les critiques parfois violente de Montaigne
Montaigne dénonce :
- l’Ethnocentrisme des Européens : croyance que le peuple dont nous faisons parti est le seul peuple à posséder la vérité : l.3 « Nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes. (…) la parfaite religion, etc. » → Montaigne analyse la façon dont la plupart des européens jugent autrui = relativisme (pas un jugement absolu).
- Montaigne reproche aux Européens de juger les hommes du Nouveau Monde comme des barbares et leur société d'après leur modèle de société et de civilisation. «Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage» l.
- La propension humaine à détruire ce qui est fait, par goût de perfection :
- par son champs lexicale de la l’avilissement, qui est propre aux actions humaines: «abâtardies» , « corrompu », « artifice », « vaines et frivoles » .
- par la gradation ascendante dans l’avilissement, soulignée par l’hyperbole : « Lesquelles nous avons abâtardies en ceux-ci, et les avons seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu » (l.12-13).
- Les oxymores : « Goût dénaturé » (l.13) et : « Vaines et frivoles entreprises » (l.19-20).
Montaigne adopte :
le ton de la certitude. Les modallitsateurs soulignent la certitude de l’auteur : « Comme de vrai (l.3), toujours (l.5) ».
- la volonté de dire la vérité, laquelle traverse tout le texte, grâce à son champ lexical : « Vrai (l.3), vérité (l.4, 9), raison (l.4), vraies (l.11) ».
De façon générale, Montaigne remet ainsi en cause le système de valeurs européennes sur plusieurs niveaux :
- Les valeurs éthiques (morales) : opposition entre la pureté des Amérindiens encore innocents et les européens corrompus plein de vices. commun (l.9-10), vives, vigoureuses, vraies, utiles, naturelles, vertus (l.11) ┴ Abâtardies (l.12), corrompu (l.13), beauté, richesse (l.17) ┴ Etouffée (l.18), pureté (l.19) ┴ Honte, vaines (l.19), frivoles (l.20) »
- Les valeurs intellectuelles : la raison et la réflexion prime sur les préjugés. La métaphore : « Mire de la vérité et de la raison » (l.4) est en lien avec cette opposition : L’homme ne juge pas selon un absolu, mais selon un modèle relatif, à savoir « La Mire » (l.4), lequel restreint son champ de vision à ses seuls usages.
- Les valeurs esthétiques : les créations de la Nature sont supérieures aux produits de l’art humain. Ceci peut être justifié grâce à la personnification hyperbolique : « Ce n'est pas raison que l'art gagne le point d'honneur sur notre grande et puissante mère Nature » (l.15 à 17).
c) un humour offensif
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