Des Cannibales, Montaigne
Commentaire de texte : Des Cannibales, Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hélène Tachon • 24 Août 2020 • Commentaire de texte • 1 412 Mots (6 Pages) • 1 067 Vues
Texte n°2 : Extrait “Des Cannibales”
> Pas encore fini.
Texte :
“Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare ni de sauvage dans ce peuple, d'après ce que l'on m'en a dit. Sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas dans ses coutumes ; et en vérité, il semble que nous n'avons d'autre critère de la vérité et de la raison que l'exemple et l'idée générale qui nous viennent des opinions et des usages du pays où nous sommes. Là se trouve toujours la parfaite religion, le parfait gouvernement, la façon la plus parfaite et la plus complète de tout faire. Ces hommes sont sauvages de même que nous appelons sauvages les fruits que la nature a produits d'elle-même et par sa marche ordinaire : tandis que, en vérité, ce sont plutôt ceux que nous avons dégradés par notre artifice et détournés de l'ordre normal que nous devrions appeler sauvages. Dans les premiers demeurent vivantes et vigoureuses les vertus et les propriétés véritables, les plus utiles et les plus naturelles, que nous avons abâtardies dans les seconds, et seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu. Et pourtant, même notre goût trouve excellentes, en comparaison de nos propres fruits, la saveur et la finesse de certains de ceux qui poussent dans ces pays-là, sans culture. Il ne serait pas normal que l'art emporte le prix d'honneur sur notre grande et puissante mère Nature. Nous avons tellement surchargé la beauté et la richesse de ses ouvrages par nos inventions que nous l’avons complètement étouffée. Toujours est-il que, partout où sa pureté resplendit, elle fait extraordinairement honte à nos vaines et frivoles entreprises,”
Chapitre XXXI, “Des Cannibales”, Les Essais, Montaigne (1580).
Organisation / Plan de l’extrait :
> Regroupement dans l’Analyse
- Introduction de la thèse :
Reformulation : “Il n’y a rien de sauvage chez les Topinamboux”
Point de vue interne/subjectif à Montaigne : “Or je trouve pour revenir à mon propos”
- Reformulation des mots-clés :
Introduit par “en vérité”.
Montaigne définit “barbarie” et “sauvage”
- 1er Exemple (+) :
Comparaison des sauvages aux fruits.
“De même que” ⇒ Comparaison filée des fruits.
- 2eme Exemple (-) :
Introduit par “Tandis que” qui montre une divergence avec l’exemple précédent.
- 1er Argument :
Introduit par “Et pourtant”
- 2eme Argument
- Conclusion :
Introduite par “Toujours est-il que”
⇒ L’HOMME ne pourra pas EGALER ce qu’à fait la Nature.
Analyse linéaire
1ère Partie : La Thèse de Montaigne et ses définitions des mots-clés.
These ⇒ Préjugé qu’il réfute ⇒ “CE PEUPLE N’EST PAS BARBARE !” (⚠️ Selon sa PROPRE vision de “barbare”)
- Introduite directement par la conjonction de coordination “Or”. Suivie de “je trouve”, le verbe trouver est ici un verbe de jugement précédé du pronom personnel de la 1ère personne du singulier.
Par csq. ⇒ Opinion directe de l’Auteur (Montaigne) dès le début de son argumentation, qui s’adresse au lecteur et à lui-même (CONSUBSTANTIEL)
- La thèse est marquée par une forte négation des propos qui sont admis par la société contemporaine européenne dans laquelle Montaigne vit :
- “qu'il n'y a rien de barbare ni de sauvage” (l.1)
- “Sinon” (l.2)
- “ce qui n'est pas dans ses coutumes” (l.3)
- “nous n'avons d'autre critère de la vérité” (l.4)
Par csq ⇒ On sent que Montaigne réfute la thèse adverse de ses contemporains.
- Présent de vérité générale omniprésent dans cette première partie ⇒ Appuyer les idées soutenues
- “il n'y a rien” (l.1)
- “chacun appelle” (l.2-3)
- “ce qui n'est pas” (l.3)
- Lors de sa définition des mots-clés, il met bien en évidence que tout ce qu’il formule n’est qu’à ce stade qu’une HYPOTHÈSE :
⇒ SA PENSÉE CHANGE au long de SA RÉFLEXION :
- MODALISATEURS : “en vérité” à “il semble” (l.3) ⇒ Sa pensée change. De la certitude au doute hypothétique.
⇒ PERMET aussi de CONTREBALANCER SES PROPOS (cf. Son symbole est la balance) ⇒ Ne PAS AFFIRMER avec complète CERTITUDE (cf. “Que sais-je”)
⇒ Sa définition de barbarie et de sauvage est énoncée à la 1ère personne du pluriel. ⇒ Ce “nous” (l.4 et 5) représente la Nature Humaine ⇒ NUANCE : Montaigne peut aussi être amené à penser la même chose, ce qu’il revendique ici.
- Ses définitions (POUR MONTAIGNE...la définition de… est…) :
→ Barbare : Tous ceux que nous connaissons pas et qui n’ont pas les mêmes cultures ( ⇒ L’étranger !)
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