Commentaire composé de l'incipit d'Eldorado de Laurent Gaudé
Commentaire de texte : Commentaire composé de l'incipit d'Eldorado de Laurent Gaudé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bilouchette • 3 Juin 2018 • Commentaire de texte • 1 584 Mots (7 Pages) • 7 448 Vues
Corrigé du commentaire composé sur l'incipit du roman Eldorado de Laurent Gaudé
- Mon projet de lecture / la problématique
Après lecture du texte, nous avons constaté que cet incipit était une description qui nous donnait des informations mais restait encore mystérieuse sur l'intrigue même du roman. Nous remarquons aussi que la mer est très présente et même inquiétante dans ce passage. Comme nous connaissons le roman, nous pouvons faire le lien avec la suite, c'est-à-dire les migrants qui peuvent soit réussir à passer cette frontière maritime sains et saufs, soit arriver morts. Je dois m'appuyer aussi sur mes connaissances d'un incipit en général ; son rôle informatif. Où se passe l'action ? Quand ? Qui sont les personnages et quelle est l'intrigue ? Je me pose alors la question de savoir si cet extrait donne ces renseignements. Ainsi on arrive à la problématique suivante à laquelle mon devoir va tacher de répondre, c'est-à-dire de démontrer ce que j'avance.
Comment cet incipit nous prépare à la suite du roman ?
- Mon plan
- Un incipit qui ne dévoile pas tout
1) les infos spatio-temporelles
2) une description typique de l'Italie du sud
3) L'apparition du personnage principal
- Un point de vue contrasté ( avec des oppositions) sur la mer.
1) La mer nourricière et bénéfique
2) Mais un mer menaçante, inquiétante
3) l'annonce d'une tragédie où la mer joue un rôle
- Mon commentaire
Cet extrait est tiré du roman de Laurent Gaudé écrit en 2006, Eldorado. Il y est question des migrants qui tentent de traverser la Méditerranée et des drames qui en découlent. Le but du roman est de faire prendre conscience aux lecteurs européens du périple incroyable de ces hommes pour atteindre l'Europe et de tous ses risques. Le roman suit un double parcours, celui de Soleiman, migrant, et celui du commandant Piracci, garde-côtes. L'incipit que nous étudions ici nous présente le début du récit de Piracci. Nous nous demanderons donc comment ce début de roman nous prépare à la suite. Pour y répondre, nous étudierons tout d'abord les informations révélées par cet incipit et ensuite comment la mer nous est présentée.
Pour commencer, voyons les informations utiles au lecteur pour situer le récit. Dans cette description, nous pouvons ainsi trouver des indications spatio-temporelles qui nous révèlent où nous sommes. Nous sommes en Sicile comme le complément circonstanciel de lieu l'indique « A Catane ». Les autres indications permettent d'entrer progressivement dans le lieu de l'action « les ruelles du quartier du Duomo » puis « du marché ». Alors que les lieux tendent à montrer le genre réaliste du roman, l'époque reste, elle, indéterminée, comme le montre le CCT « en ce jour » . Mais nous nous situons au milieu de la journée puisqu'on nous précise « le soleil de midi ».
Ensuite, grâce à une focalisation omnisciente classique, on découvre la scène entière. C'est donc jour de marché, le lexique des poissons introduit le thème de la mer toute proche, et « les thons et les espadons » font couleur locale. Les odeurs aussi sont présentes « l'air du matin enveloppait les hommes d'un parfum de mer ». Le pronom « on », générique, nous présente une foule dans son ensemble, dans leurs habitudes très typiques de l'Italie du sud « on se saluait », « on s'observait », avec l'usage de l'imparfait de description qui donne une certaine lenteur au récit, typique là aussi de la langueur des italiens dans la chaleur de midi. On retrouve cette langueur dans l'oxymore « la foule se pressait lentement » et dans l'antithèse « distraire leur ennui ». Enfin, le terme « la foule », puis de « les femmes » « les jeunes gens » et « les pêcheurs » montrent la volonté du narrateur de rester dans le général , avant de présenter son personnage principal.
En effet, l'incipit en arrive à la présentation du personnage, que l'on devine principal, du récit ; « le commandant Salvadore Piracci ». Par son nom, nous apprenons qu'il est « commandant », de la marine, vu la proximité de la mer , et c'est à peu près tout, car l'extrait reste mystérieux sur l'intrigue et la situation du personnage. Néanmoins, on passe à une focalisation interne révélant un personnage passif : « se laissant porter par le mouvement de la foule » est à la voix passive et « il observait » n'est pas un verbe d'action. De même, l'adjectif « happé » qui qualifie son esprit montre sa passivité. Le verbe « déambulait » et l'adverbe « lentement » viennent confirmer qu'il est touché par cette langueur ambiante. Mais on pourra se demander si cette passivité n'est pas justement le problème à résoudre du personnage et une indication de l'intrigue. Un autre personnage s'impose alors, celui de la mer.
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