Comment Rabelais instruit son lecteur par le comique ?
Dissertation : Comment Rabelais instruit son lecteur par le comique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar salutchuiun • 19 Janvier 2023 • Dissertation • 1 541 Mots (7 Pages) • 420 Vues
nath#4239
Comment Rabelais instruit son lecteur par le comique ?
« Mieux est de ris que de larmes écrire, pour ça sur rire est le propre de l’homme », l’œuvre s’ouvre donnant ce conseil au lecteur et annonce le rire omniprésent. Rabelais sous-entend que rire est une preuve d’humanisme, le rire nourrit, fait réfléchir et éclaire l’homme. Gargantua est un roman de Rabelais qui a été publié en 1534 pendant le courant humaniste, un courant révolutionnant l’écriture en y ajoutant du savoir, afin d’instruire les hommes. L’humour du roman est grossier, vulgaire, cependant, Rabelais ne l’utilise pas gratuitement, en amont, il y a une réflexion profonde implicite. Au-delà du rire il faut « sucer la substantifique moelle » pour identifier la quête principale. Ce qui nous amène à nous demander de quelle manière le rire engendre la réflexion dans Gargantua. Dans cette partie nous montrons que Gargantua est un moyen pour Rabelais d’instruire le lecteur. nous étudierons comment Rabelais utilise le rire pour exprimer implicitement son opinion et, grâce entre autres à la satire, ainsi ensuite on se demandera comment le rire permet de véhiculer des idées fortes. Dans une troisième partie nous verrons que le rire offre à Rabelais l’occasion de libérer son lecteur des dogmes et des contraintes sociales.
Rabelais étant déjà exposé à la censure, devrait se restreindre pour exprimer ses opinions. Or Rabelais ne se restreint pas, il détourne en utilisant la satire, en émane le rire satirique. Dans le chapitre XIV, Rabelais se sert de Maître Thubal, le précepteur de Gargantua pour émettre une description péjorative de l’éducation des sophistes, trop moyenâgeuse, abrutissant ses élèves par des méthodes rudimentaires, comme le par cœur sans la pratique.
« Maître Thubal Holoferne, qui lui apprit son alphabet si bien qu’il le disant par cœur à l’envers, et il y passa cinq ans et trois mois. » La durée sur plusieurs années est absurde, autant de temps à apprendre un alphabet et également à l’envers alors que par rapport au monde qui nous entoure, ce n’est pas forcément très utile. Rabelais nous montre dans ce passage son opposition à une éducation qu’il considère comme abâtardissante, le temps est perdu, l’élève n’a pas réfléchi par lui-même, il y a une absence de bien-être pour l’élève, ce qui compte c’est d’apprendre et ce même sans comprendre tant qu’on peut se rapprocher de la connaissance irréfléchie. Le contraste entre Thubal Holoferne et Ponocrates est flagrant. Ponocrates représente un enseignement éclairé, remettant l’élève au centre des préoccupations. Rabelais nous montre ce qu’il pense de l’humanisme avec Gargantua qui grandit et devient un seigneur, un roi, et ce grâce à l’éducation de Ponocrates qui a su lui montrer la voie à suivre. Pour en venir à cette conclusion, le roman suit des péripéties critiquant par la même occasion d’autres principes de son temps que Rabelais n’apprécie guère (jeux de mots : n’apprécie guerre).
Par la même occasion, le roman recèle de réelles critiques religieuses. Dans le chapitre XII, « Des chevaux factices de Gargantua », Gargantua a trompé des invités par mégarde, il est encore jeune alors un étranger se rendant compte de la supercherie mentionne : « Oh, petit mignon, tu nous as bien attrapés, je te verrai bien un jour pape. » Ainsi le pape, plus importante figure religieuse des chrétiens, est moqué, comparé à un enfant insouciant qui détourne du droit chemin les autres et ce à cause d’une raison futile. Rabelais fait une satire contre un représentant de l’autorité, dans ce cas, la religion est sacrée comme le pape alors que Gargantua est un enfant encore sale et peu érudit. Quelque part que Gargantua soit sale mais comparé au futur pape signifie que malgré sa condition, en affirmant certains principes même faux, les hommes le suivent bêtement, puisqu’il dit détenir la vérité, où se trouvent les chevaux. Puisque Gargantua est un local ils avaient toutes les raisons de le suivre, cependant ils n’ont pas plus posé de questions
et ils ont suivi cet enfant et ce malentendu prouve bien qu’il ne faut pas se suffire qu’on vous dise qu’on sait ce dont vous avez besoin, vous-même il faut savoir ce que vous cherchez et l'expliciter. Les chevaux de Gargantua en sont biens mais à ses yeux, ce n’était pas les chevaux de Gargantua que les hommes cherchaient. Rabelais l’humaniste nous invite à nous rapprocher des textes originaux pour nous constituer notre propre avis sur leurs contenus plutôt que de suivre bêtement ceux semblant légitime par leur rang, il faut remettre en cause notre environnement et agir en fonction, ne pas être passif et suiveur. Lors des guerres picrocholines, Rabelais montre par le motif de cette guerre
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