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Rabelais, Prologue au lecteur, Gargantua, 1534.

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Par   •  10 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 434 Mots (6 Pages)  •  622 Vues

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A – Texte 14 : Rabelais, Prologue au lecteur, Gargantua, 1534. (p.39-41)

Sens global :

Présentation du texte : ouverture du roman (œuvre en langue romane, ancien français). Adresse au lecteur dans lequel l’auteur dévoile ses intentions. En lien avec le parcours Rire et savoir. Poétique d’Aristote (docere : le devoir d’éduquer, placere : le devoir de plaire, de séduire par le rire dans le cas de Rabelais). L’auteur définit son pacte de lecture dans cette préface. C’est l’occasion pour lui de faire valoir son projet littéraire, la qualité de celui-ci.

Lecture

Problématique : Comment Rabelais présente-t-il une œuvre paradoxale, à la fois risible mais aussi profonde, riche en enseignements ?

Mouvements : l.1 à l.9 : Analogie entre le roman et les silènes.

l.9 à 17 : Analogie entre le roman et Socrate.

l.18 à 28 : Articulation sens littéral / sens caché de l’œuvre Gargantua.  

  1. l.1 à l.9 : Analogie entre le roman et les silènes.

l.1 Rabelais interpelle ses lecteurs « Buveurs très illustres » : titre honorifique (vin associé à la théorie des humeurs : la bile noire, la mélancolie associée aux êtres plus sensibles, supérieurs, le vin ressemblant à la bile noire il est bon de boire ce breuvage pour atteindre le sens profond des choses).

« vérolés très précieux » : interpellations paradoxales qui suscitent d’entrée de jeu le rire., attachement de l’auteur à des individus qui semblent en marge. Petite vérole : variole infection grave et contagieuse (éruptions de tâches rouges, vésicules, boutons).

Extrait commence par une comparaison : d’abord mise en place du comparé : « Socrate » […] « semblable aux Silènes » comparant en fin de phrase. Comparaison associée à l’expression méliorative « faisant la louange ». On comprend que c’est Alcébiade qui fait l’éloge de son maître désigné par l’expression hyperbolique « prince des philosophes ».

Ref. au Banquet de Platon : Alcibiade célèbre général grec, était dans le texte de Platon arrivé à la fin du banquet philosophique qui s’était donné pour thème la définition de l’amour. Très épris de Socrate et déjà alcoolisé, il se lance alors dans l’éloge paradoxal de ce grand sage, en le comparant à des silènes, ces « petites boîtes » d’apparence ridicule destinées à contenir ce qu’il y a de plus précieux.

Laideur de Socrate proverbiale : sert d’exemple à l’articulation extérieur / intérieur.

l.4 à 7 : Description de ces petites boîtes nommées silènes : portée didactique du texte de Rabelais. Parallélisme « jadis » // « aujourd’hui » permettant au lecteur de se figurer ces boîtes comparables à celles que l’on retrouve chez les « apothicaires ».

Il énumère des personnages de fantaisie, créatures grotesques empruntées à la mythologie antique (harpies, satyres), au bestiaire médiéval fantastique peuplé d’animaux légendaires hybrides (lièvres cornus) ou à l’imagination de l’auteur. Un bouc qui vole, un oison à qui, à l’inverse, on a coupé les ailes (« bridé »), une cane qui porte le joug d’un bœuf (pièce servant à l’attelage) ou d’un âne (« bâtée »), un cerf à qui l’on a mis le mors aux dents : tous ont la force comique du contre-emploi, de la surprise ou de la bizarrerie.

Silène : père adoptif et précepteur de Dionysos (dieu de la vigne, du vin, de ses excès).

l.7 : « Tel fut Silène, le maître du bon Bacchus » : satyre père adoptif et précepteur de Dionysos, vieillard laid moqué pour son ivresse. Comp. car apparence et comportement risible.

« Mais » : conj. coordination marquant l’opposition : intérieur des silènes contenant des choses précieuses dont R fait l’énumération.

  1. l.9 à 17 : Analogie entre le roman et Socrate.

l.9 à 17 : Description de Socrate s’appuyant sur une comparaison « Tel était Socrate selon Alcibiade » : parallélisme de construction : comp. silènes (les  boîtes) et Socrate. Apparence risible mais intériorité riche, contenant ce qu’il y a de plus précieux.

Préjugés liés à son apparence qui font l’unanimité : emploi du gérondif et de « on ».

« on n’en aurait pas donné une pelure d’oignon » : expression comique qui désacralise Socrate « même pas une pelure d’oignon », « tant » adv. d’intensité renforçant l’idée de laideur physique, adj. Pejo « laid », « ridicule », « pointu », « simple », « rustique », « pauvre », « malheureux », « inapte » : tous les champs sont balayés dans cette énumération (physique, allure, réussite sociale, vie affective, compétences au sein de sa cité : il est dépourvu de toutes les qualités admises dans la société) « regard d’un taureau », « visage d’un fou » : compléments du nom péjoratifs, comparaisons négatives et humoristiques.

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