Comment Rabelais, dans ce texte liminaire, parvient-il à faire comprendre à son lecteur, avec humour, que son ouvrage contient des messages profonds, d'une grande valeur ?
Cours : Comment Rabelais, dans ce texte liminaire, parvient-il à faire comprendre à son lecteur, avec humour, que son ouvrage contient des messages profonds, d'une grande valeur ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Fataldu18 • 4 Décembre 2022 • Cours • 1 304 Mots (6 Pages) • 314 Vues
L’humanisme est un mouvement littéraire et artistique qui se développe au XVIème siècle en Europe et qui promeut la culture et la diffusion du savoir, notamment par la relecture de textes antiques. Gargantua est un roman humaniste datant de 1534 et relatant la vie et l’évolution du personnage éponyme au livre, un géant. Son auteur, François Rabelais (1494-1553) allias Alcofribas Nasier est un célèbre écrivain humaniste français du XVIème siècle, c’est-à-dire de la période en clair-obscur de la Renaissance marquée à la fois par des progrès fulgurants et par les guerres de religion. Ses romans, comme Pantagruel en 1532, Gargantua en 1534… sont tous à l’origine de controverses en raison des idées qu’ils véhiculent : ils plaisent autant à certains qu’ils ne déplaisent à d’autres. Ainsi, Gargantua est une œuvre tant chevaleresque que burlesque, avec une visée à la fois polémique, satirique et comique et nous faisant vivre l’enfance, l’éducation et les victoires militaires de Gargantua, incarnation du roi mécène François Ier.
L’extrait que nous allons étudier est un passage du prologue introduisant cette œuvre. Dans celui-ci, Rabelais s’adresse directement à ses lecteurs, qui sont aussi ses disciples, et leur explique qu’il ne faut pas s’arrêter aux apparences, et qu’il faut chercher un sens plus profond à ces aventures joyeuses. En bon pédagogue, il va intéresser ses élèves, en utilisant des métaphores variées, des images marquantes, des exemples dans lesquels ils pourront se reconnaître. Ainsi, au lieu d’être ennuyeux, il prend ici le parti d’ éduquer par le comique.
Mais comment Rabelais, dans ce texte liminaire, parvient-il à faire comprendre à son lecteur, avec
humour, que son ouvrage contient des messages profonds, d'une grande valeur ?
LECTURE
Cet extrait est composé de 3 grandes parties. Tout d’abord, une première allant des lignes 1 à 13 et correspondant au 1er paragraphe. Celle-ci constitue un avertissement aux lecteurs illustré par le précepte « l’habit en fait pas le moine » et montrant qu’il est essentiel d’aller au-delà des apparences.
La deuxième partie, quant à elle, met en valeur les dangers de la séduction. Ainsi, des lignes 14 à 17, Rabelais montre qu’il ne faut pas se laisser abuser par les sirènes.
Enfin, la troisième partie correspondant au troisième paragraphe, des lignes 18 à 24 et illustre le précepte « il faut sucer la substantifique moelle », qui met en lumiere l’importance de comprendre le sens caché de l’œuvre, dans laquelle le rire ne doit pas masquer le savoir.
Tout d’abord la première partie : dans ce premier mouvement, la volonté de créer un pacte de lecture est perceptible. Ligne 1, avec la question réthorique « À quoi tend à votre avis, ce prélude et coup d’essai ? », Rabelais réalise une mise en exergue du substantif « avis » qui fait écho à une préoccupation humaniste qui lui est chère : forger l’esprit critique. La deuxième phrase se caractérise par sa complexité. Le gérondif présent « en lisant » ligne 2 introduit une proposition exprimant une circonstance temporelle et laisse place à l’énumération de titres d’oeuvres écrites par Rabelais ligne 3 à 4 : «Gargantua », « Pantagruel », « Fessepinte », « La dignité des braguettes », »des pois aux lards avec commentaire » etc ». La valeur de ce prologue est donc plus large qu’il n’y paraît : l’écrivain nous offre non seulement les clefs de lecture indispensable à la compréhension de Gargantua mais aussi à ses autres œuvres. Dans un souci didactique, la phrase suivante se caractérise par sa brièveté. Rabelais cherche à varier le rythme de son texte en alternant phrases simples et complexes. Il emploie un raisonnement inductif c’est à dire que les cas particuliers des œuvres évoquées précédemment sont résumées dans la formule généralisante « Mais il ne faut pas considérer si légèrement les œuvres des hommes »
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