Charogne de baudelaire
Fiche : Charogne de baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar vsuy • 31 Janvier 2016 • Fiche • 1 501 Mots (7 Pages) • 2 590 Vues
Charles Baudelaire , « une charogne » , Les Fleurs du Mal , 1857
Problématique :
- Qu'est ce qui fait l'originalité de ce texte ?
- Comment le laid devient beau ?
- Comment le poète rend le poème beau avec un sujet prosaïque ?
- En quoi cette vision horrible d’une charogne féminine constitue-t-elle, paradoxalement, un prétexte à l’expression de la beauté et du rôle du poète ?
- Introduction
Baudelaire, auteur de Les Fleures du Mal, condamné en 1857 pour « outrage à la morale publique » avait en effet un objectif novateur : atteindre la beauté poétique même par le biais du mal comme suggère le titre. Ainsi l'est-il dans le poème « Une charogne », poème de la section « Spleen et Idéal ». Se poème se situe après une série de pièces dans lesquelles il est essentiellement question de la femme . A travers ce poème Charles Baudelaire essai de transformer le laid en beau . Alors on peut se demander comment le poète rend le poème beau avec un sujet prosaïque . Nous allons d'abord analyser dans un premier temps le mélange du beau et du laid , ensuite le détournement d'une scène amoureuse traditionnelle avant de nous pencher sur la réflexion de l'art et la poésie .
I) Le mélange du beau et du laid
- A) Le beau dans l'horrible : l'inversion des valeur
- Renverse l'idéalisation général attribué à la femme ou à la nature en la rattachant à la charogne
- Charogne présenté comme un décor idyllique et bucolique « au détour d'un sentier » (v3) et « le soleil rayonnait » (v9) // contraste avec l'immonde cadavre « charogne infâme » (v3) , « pourriture » (v 9) , « puanteur » (v15)
- Oxymore « carcasse superbe » (v13) // deux réaliste antithétiques
- apparition de la charogne comme un spectacle qui s’offre au monde=> « et le ciel regardait » (v13)
- Lexique mélioratif et hyperbolique « beau matin d'été si doux » (v2) , « plein » (v8) , « au centuple » et « la grande nature » (v11) , « superbe » ( v13) , « si forte » (v15)
- Comparaison fleur / charogne : « Comme une fleur s'épanouir » (v 14) => démontre qu'on peut extraire la beauté du laid
B) La comparaison entre la charogne et la femme : un érotisme macabre
- Charogne personnifié à travers une comparaison avec la femme : « les jambes » et « comme une femme » (v5) , « son ventre » (v8)
- Comparaison qui s'accompagne d'un connotation sexuelle ; « les jambes en l'air » , « lubriques » (v 5) , « brûlante et suant » (v 6)
- les « exhalaisons » (v8) peuvent se rapporter au parfum de la femme devenu ici « puanteur » (v 15)
- A travers cette comparaison à l 'érotisme macabre => conjugue le désir et la mort et on retrouve cette fusion « vous mangera de baiser » (v46) où transparaît l'ironie
- Baudelaire identifie la femme à la charogne => champs lexical de l'identification « serez semblable » (v37) , « telle vous serez » (v41)
- Baudelaire met en évidence la réalité funeste qui attend la femme de la beauté : « Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses » / « moisir par les ossements » ( 43-44) antithèse
- « brûlante » -> double sens, celui de la fièvre qui conduit à la mort, mais aussi celui du feu du désir.
- « son ventre » -> siège de la sensualité de la femme
- Cynisme des associations verbales désignant l’amour « manger de baisers »
II) Le détournement d'une scène amoureuse traditionnelle
- A) Détournement des « clichés romantique
- Pour détourner la célébration de la femme aimée , Baudelaire emprunte des expressions romantiques et élogieuses typique de la poésie traditionnelle « mon âme » (v1) « étoile de mes yeux » et « soleil de ma nature » (v39) ou « mon ange et ma passion » (v40)
- Interpellation de l'objet aimé par l'apostrophe et le vocatif « rappelez-vous « (v1) , « ô la reine des grâces » , « vous , mon ange » « oui ! Telle vous serez » (v 40-41) , « ô ma beauté » (v 45) => tonalité lyrique
- Anthèse / opposition = rime « âme » , « infâme » (v1et 3) // « nature » , « ordure » (v37 et 39) // « passion » et « infection » (v 40et 38) => détournement des marques de l'amour courtois
- diérèses aux mot « passion » et « infection » => souligne l'ironie , humour grinçant sur le i
- homonymie « grâces » et « grasses » (v 41 et 43) => cynisme du poète envers la femme dont la beauté est vouée à s'évaporer
- Champs lexical de la nature « ciel » , « fleur » « herbe » => écriture romantique , parle de la beauté de la Nature sans artifice .
- B) La disparition progressive de la femme
- premiers vers , songer à un poème d'amour traditionnelle « rappelez-vous l'objet nous vîmes , mon âme « => la femme aimée disparaît progressivement du poème
- disparition « nous » et « vous » à la fin du poème remplacés par la première personne « j'ai gardé » , « mes amours » ( v 47-48)
- rimes « s’épanouir (v 14) , « évanouir » (v 16) => domination de la charogne par rapport à la femme . Par une permutation de lettres , inversion entre le p et le v , le poète rapproche deux mouvement inverses , la vie avec « s'épanouir » et la mort « s'évanouir »
- Paradoxalement , la charogne revit et s'anime tandis que la femme tend à disparaître et à devenir elle-même charogne
III) Une réflexion dur l'Art et la poésie
A) Une charogne : la comparaison d'un tableau imagé et animé
- Description de la charogne imagée et animée
- Alors que la rencontre avec la charogne se présente comme un souvenir aux images fuyantes « les formes s’effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve » (v 29) de nombreuses comparaisons permettent de rendre l'image de la hargne nette et vivante « comme une femme lubrique » ( v5) , « comme afin de la cuire à point » (v10) , « comme une fleur qui s’épanouir » (v14) , « comme l'eau courante et le vent » ( v 26-27) etc …
- la scènes s'anime : on passe de la fixité « rayonnait » (v 9) , « regardait » (v13) a mouvement « sortaient « , « coulaient » (v 18-19) , « s’élançait en pétillant » , « vivait en se multipliant » ( v22-24) , « mouvement rythmique » (v 27)
- La vie se multiplie et se propage dès la 5eme strophe ; avec une métaphore guerrière « d'où sortaient de noirs bataillons « (v18) => connotation à la mort
- Impression qu'un tableau s'anime progressivement sous nos yeux .
- B) La métaphore du peintre : une mise en abyme de la création poétique
- Ce poème =< réflexion sur le travail de l'artiste
- Champs lexical de l'art « musique » ( v 25) , « mouvement rythmique » (v27) , « ébauche » (v 30) , « toile » et « artiste » (v31) => travail du peintre mis en avant
- Métaphore = oriente le sens du poème : le poète doit comme le peintre , décomposer le réel pour ensuite le recomposer à partir de l’imagination et de la mémoire
- car si ce poème se présente comme le récit d'un souvenir « rappelez-vous » (v 1) « souvenir » (v37) , il s'agit d'un souvenir aux images fuyantes « les formes s’effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve « (v 29)
- Travail du poète = revivre ce souenir par la mémoire « que l'artiste achève / seulement par le souvenir » ( v 31-32)
- naissance du poème soulignée ar la métaphore du mouvement respiratoire « tout cela descendait , montait « (v 21) = reférence au souffle , retour vers la vie « le corps enflé d'n souffla vague » (v 23)
- A la fin du poème , Baudelaire met en évidence la capacité de sublimation de lart , qui seul peut préserver la beauté de la femme « que j'ai gardé la forme et l'essence divine / de mes amours décomposés » ( v 47-48)
Conclusion
A travers ce poème Baudelaire nous montre la force sublimatoire de l'Art . Le poète proue ici sa modrnité en détournant les clichés de la poèsie traditionnelle et a eu la volonté de faire passer un message sur la beauté éphémère et le rôle d'un artiste .
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