Auteurs et artistes engagés : dans quelle mesure peuvent-ils dénoncer les travers de leur société ?
Dissertation : Auteurs et artistes engagés : dans quelle mesure peuvent-ils dénoncer les travers de leur société ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar melineboude • 12 Mars 2016 • Dissertation • 569 Mots (3 Pages) • 2 194 Vues
Auteurs et artistes engagés : dans quelle mesure peuvent-ils dénoncer les travers de leur société ?
De nombreux artistes ou écrivains ne se contentent pas de produire des œuvres d’art, ils sont engagés dans des combats pour défendre des valeurs morales ou politiques. Mais, dans quelle mesure les artistes et écrivains peuvent-ils agir dans la société pour en dénoncer les travers ? Certains affirment que les artistes n’ont pas de pouvoir dans la société, mais, loin de partager cette opinion, nous tâcherons de montrer que l’artiste est un véritable garde-fou contre la barbarie.
Il est vrai que certains pensent que la non-violence à des limites car, même si les intellectuels peuvent s’exprimer contre les atrocités d’un régime, leur voix est souvent peu prise en compte par les dirigeants politiques, qui cherchent à les faire taire (prison, exil…). Plusieurs écrivains ont connu le goulag ou les geôles chinoises en s’exprimant contre le régime communiste. Cela a été le cas encore récemment de Li Bifeng en 2012 ou de Liu Xiaobo, deux écrivains chinois condamnés à de longues peines de prison pour avoir exprimé leurs idées, contraire à celles du régime en place. Idem pour Alexandre Soljenitsyne qui a connu le goulag pour avoir critiqué le régime de Staline dans des correspondances privées et qui a finalement choisi l’exil pour s’exprimer librement.
De plus, les idées mettent parfois beaucoup de temps avant de faire leur chemin et de modifier les mentalités. La preuve en est, aucun des philosophes des Lumières n’a vu la Révolution française.
Enfin, la plupart du temps, même si les voix des artistes s’élèvent pour dénoncer des méfaits, le dernier mot revient toujours aux politiques qui, sans aller jusqu’à museler ces voix, peut faire la sourde oreille. Les enjeux politiques prévalant généralement sur l’éthique, c’est la réalité de tous les jours dans les pays soumis aux dictatures, mais aussi dans certaines démocraties.
Malgré tout cela, le pouvoir de l’art ou de la littérature est efficace contre la barbarie. En dénonçant les injustices de leur temps, les intellectuels exposent les idées qu’ils défendent. Ainsi, ils influent sur les mentalités. C’est par exemple le cas des philosophes des Lumières qui sont à l’origine des idées révolutionnaires et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Des poètes comme Paul Éluard ou Aragon ont résisté, à leur manière à l’occupant allemand, en diffusant des poèmes comme Liberté.
En plus d’exposer des idées, les artistes peuvent révéler des inactions et les dénoncer comme a pu le faire Zola dans l’affaire Dreyfus avec son J’accuse. Les cas ne manquent pas de dissidents politiques russes ou des pays d’Amérique Latine qui ont dénoncé et ainsi combattu toutes les formes de dictature.
Enfin, comme dans le cas de Robert Antelme, certaines personnes, par les aléas de l’Histoire et alors qu’ils n’y étaient pas destinés, deviennent des porte-parole, des témoins des horreurs de la barbarie. En témoignant, ils contribuent à graver ces évènements dans les mémoires collectives et à faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
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