Annick Stein et Gilbert Storti, Maisons bois : construction et art de vivre, Vial, 2006, p.189

Français cap terminale - Objet d’étude 1 : imaginer, rêver, créer

La synthèse de documents comporte 4 documents.

• Le 1er est un texte explicatif sur la maison organique par Annick Stein et Gilbert Storti publié dans Maisons bois : construction et art de vivre en 2006.
• Le 2ème document est un extrait d’un livre de David Parfitt, Construire une cabane dans les arbres de 2006, qui évoque l’imaginaire créatif des maisons arboricoles.
• Le 3ème document est extrait du récit autobiographique de Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie, dans lequel il évoque son aventure solitaire dans une cabane.

Document 1: Annick Stein et Gilbert Storti, Maisons bois : construction et art de vivre, Vial, 2006, p.189.[pic 1]

La maison organique

Construire en donnant la priorité à la recherche du bien-être, c’est créer une architecture qui soit ressentie par l’homme comme une seconde peau. La démarche est uniquement sensible, sans agressivité mais en même temps très dynamique. L’implantation, l’orientation sont précises et répondent aux réalités les plus concrètes. Pas de hasard, pas de fantasmes créatifs juste pour se faire plaisir, l’architecte tient compte dans son projet des mouvements du site, des conditions géobiologiques et des besoins d’espace individuels, l’accent est mis sur la parfaite harmonie avec l’environnement naturel.

Ce mouvement s’est d’abord développé à partir des recherches de l’architecte américain Louis Sullivan, dans les années 1880-1890 et sera poursuivi par son disciple le plus doué, Frank Lloyd Wright (1867-1959). Tout au long de son œuvre immense, très en avance sur son temps, avant qu’il ne soit en 1936 considéré à l’avant-garde de l’architecture mondiale, Wright exprimera véritablement une ode à l’espace et à la nature. Ses constructions sont ancrées dans le site, elles vivent complètement en phase avec lui dans un respect profond de la nature environnante ; la maison bâtie sur une cascade ruisselante, à Bear Run en Pennsylvanie, est toujours citée en exemple comme le symbole de cette architecture dite organique.[pic 2]

Document 2: David PARFITT, Construire une cabane dans les arbres, Éditions Eyrolles, traduit de l’anglais par Marie Pieroni, 2006.

Il n’existe guère de motifs pratiques justifiant d’installer des maisons dans des arbres, sauf en forêts tropicales humides ou en zones marécageuses. On en trouve pourtant à travers le monde entier. Leur attrait réside dans leur caractère fantasque qui suscite au plus profond de nous le sens de l’imaginaire et de l’aventure.

Située entre terre et ciel, elle ne nécessite ni fondations, ni ailes. Elle associe la nature et un travail de construction. Son apparence extérieure est celle d’une miniature alors que, de l’intérieur, elle offre sur le monde un point de vue élevé, quasi divin.

En Occident, le goût pour les cabanes d’arbres est le plus souvent considéré comme un enfantillage. Il est vrai que, pour peu qu’il dispose d’un arbre et de quelques planches, n’importe quel enfant se débrouille immanquablement pour se bâtir d’une façon ou d’une autre un fabuleux domaine. Loin d’être spécifique du jeune âge, cet instinct procède d’un caractère humain universel. Le réduire à une activité ludique, c’est passer à côté de l’essentiel.

Le jeu nous entraîne dans l’imaginaire et la poésie : il abroge pour un temps les règles ordinaires tout en nous aidant à mieux appréhender notre réalité quotidienne. À ces voyages fictifs, la cabane offre un cadre concret où il est difficile de faire autre chose que de « jouer » à la vie.

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