Analyse d’une charogne

Une charogne

Introduction :

Une charogne » est le vingt-septième poème de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, né en 1821, mort en 1867. Le recueil est paru en 1857 pour sa première version, puis en 1861 dans sa version augmentée, quoique tronquée des six poèmes condamnés pour « outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs ».

Comme en témoigne l’oxymore du titre du recueil et l’antithèse désignant la section à laquelle appartient ce poème, la poésie baudelairienne traduit une aspiration double. Il s’agit pour l’auteur de redéfinir le lyrisme poétique qui doit renoncer à présenter l’idéal pour chercher un processus d’idéalisation du réel et faire en sorte que le texte devienne le lieu de la transmutation de la boue réaliste en or poétique nouveau.

Le poème étudié s’inscrit plus que tout autre encore dans ce projet de procéder par la poésie à une alchimie verbale capable de transformer notre répugnance initiale en une forme de louange.

Comment Baudelaire parvient-t-il à extraire de la beauté de la laideur ?

On peut distinguer deux mouvements différents : tout d’abord la description d’une charogne dans les trois premiers strophe puis enfin les 5 strophes suivantes nous montre une transfiguration poétique et artistique de cette dernière.

une rencontre surprenante : strophe 1 a 3

Strophe 1 :

-> v1

• « Rappelez-vous » : injonctif, impératif : invitation a un souvenir heureux

• il s’adresse à femme aimée « mon âme » : idée romantique, discussion intérieur, personnelle

• « Vous » : pronom personnel : rappel à la femme aimée un souvenir qu’ils ont partagées

-> v2 :

• cadre idyllique « ce beau matin d’été si doux » : atmosphère idéal

• « Ce » et « si » : allitérations en « s » : rejoignent la douceur

• cadre propice à la promenade amoureuse

-> v3 :

• « Au détour d’un sentier » : CC de lieu : idée du détour, idée détourner/ inhabituel de ce à quoi on est habitué

• « Au détour d’un sentier une charogne infâme » : césure à l’hémistiche : le sentier guide le lecteur, tourne le regard

• « Une charogne infâme » = « objet »v1 : renvoie à une vision abjecte

• « Infâme » : adjectif avec une amplification de l’horreur

-> v4

• « Lit semé de cailloux » : antithèse : « lit » = douceur et « cailloux » sentiment d’inconfort

• la charogne gâche la balade

-> métaphore du poème qui place le lecteur est dans une posture inconfortable ce qui est parallèle à son idée de la poésie

-> strophe 2

-> v5 :

• comparaison : « comme » : une charogne est comparé à une femme au allure érotique

• « jambe en l’air » + « lubrique » : renvoie à une posture érotique

-> v6 :

• « Jambes en l’air » + « brûlante » : sens tactile : confirme l’idée de désir

-> v7 :

• « Nonchalantes » + « cynique » : adjectifs : représentation d’une femme sans gène qui se transforme en prostituée

-> v8 :

• « Ventre » + « jambes en l’air » : on peut imaginer l’ouverture du sexe féminin

• « Plein d’exhalaisons » + « suant les poisons » : sens olfactif : renforce l’idée de puanteur des parties intimes de la femme : odeur désagréable

-> image peu redoutante, peu égarante, et écoeurante, repoussante de la charogne

-> strophe 3 :

-> v9

• « Soleil rayonnait » / « pourriture » : antithèse : le soleil renvoie au cycle de la vie alors qu’évidement la pourriture renvoie à la décomposition à une image bcp moins poétique et traditionnelle

-> v10

• « La cuire à point » : donne une image surprenante : une référence triviale : la charogne devient un vulgaire morceau de viande

• sortes de gradation déroutante de la métamorphose

-> v11

• « Centuple » : hyperbole + « N » de nature : renvoie au cycle de la vie et la mort religieuse de cette carcasse

-> rime intéressant : « point » et « joint » : rime peu poétique, dérangeante

-> ces 3 premières strophes nous ramènent aux images d’une balade amoureuse surprenante avec la rencontre d’une femme qui est désérotisée et désintégrée.

Une résurrection artistique : strophe 4 à 8

-> 2e mouvement : dans les strophes suivants on va avoir une renaissance de la carcasse transformation comment un objet abject devient un objet artistique

-> 4e strophe :

-> v13

• « Carcasse » : revient à l’objet de la

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