Alcools d'Apollinaire Les colchiques

Lecture linéaire n°1

« Les colchiques »

Introduction :

Le début du XXème siècle, appelé également par les historiens « la belle époque », voit le développement des progrès technologiques et scientifiques, ainsi que le fleurissement de mouvements artistiques d'avant-garde comme le cubisme. C'est dans ce contexte que Guillaume Apollinaire publie son recueil Alcools en 1913. «Les colchiques», poème situé au début du recueil a été écrit en 1902, lors du séjour de Guillaume Apollinaire en Allemagne et au moment des amours avec Annie Playden. Poème de quinze vers, « Les Colchiques » peut évoquer un sonnet tout en se démarquant nettement de cette forme traditionnelle qui en compte habituellement 14. Sur le manuscrit original, les vers 2 et 3 ne formaient qu'un seul vers, et l'ensemble correspondait de façon beaucoup plus ressemblante au sonnet. Dans ce texte, « Les colchiques » sont l'objet d'une comparaison avec la femme aimée. Cette fleur toxique donne une coloration étrange à cet amour qui semble empoisonner littéralement l’âme du poète.

Lecture :

Problématique :

Nous nous demanderons comment Apollinaire évoque son amour malheureux en recourant au topos de la femme-fleur.

L'annonce du plan :

Les sept premiers vers ou première strophe posent le cadre bucolique du poème et la thématique amoureuse, cadre et thème idylliques immédiatement troublés par la présence des fleurs toxiques. Puis, dans la seconde strophe, sont introduits des enfants, qui semblent empreindre le poème d'une plus grande étrangeté encore. Enfin, la dernière strophe constitue une sorte de chute et d'apaisement.

1er mouvement :

v.1 : cadre bucolique 🡪 référence au « pré » / oxymore des adjectifs « vénéneux » et « joli » 🡪 dissonance / topos Romantiques « automne »

v.2 et 3 : alexandrin coupé en deux 🡪 effet de lenteur 🡪 vaches qui s’empoisonnent / association poète, vache (autodérision) et femme, fleur

v.4 : introduction du colchique, topos de la femme fleur détourné 🡪 femme est comparée à une fleur toxique

v.5 et 6 :comparaison femme-fleur avec « comme » x2 / blason détourné 🡪 éloge d’une partie non sensuelle de la femme, les cernes

v.7 : parallélisme avec le vers 3 🡪 répétition de « lentement s’empoisonne »

1er mouvement : lenteur, vaches qui s’empoisonnent, assonance [an]

2ème mouvement :

v.8 : les enfants sont introduits

v.8 et 9 : champ lexical du bruit : « fracas », « harmonica » 🡪 rime « cas » 🡪 musique dissonante

v. 9 : anachronisme « hoqueton » 🡪 habit du moyen-âge

v.10 : comparaison femme-fleur « comme »

v. 8, 9 et 10 : allitération en [k] 🡪 son dur, pas poétique, opposition 1ère

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