Alcools, Zone, Apollinaire, 1913
Commentaire de texte : Alcools, Zone, Apollinaire, 1913. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bernard de Lambertye • 7 Mai 2017 • Commentaire de texte • 1 100 Mots (5 Pages) • 2 093 Vues
Texte 9 – Alcools, « Zone », Apollinaire, 1913
Dans son ambition pour associer la poésie à la connaissance, et à l’ère moderne, Baudelaire dira dans sa préface de son recueil Les Fleurs du mal publié en 1857: « Tu m’as donné de la boue, j’en ai fait de l’or ».
Guillaume Apollinaire (1880-1918) est un poète et écrivain français du XXe siècle. Issu d’un père officier italien et d’une mère polonaise, il composera ses premiers poèmes à la suite de son échec au bac. Il voyagera en Allemagne et à Londres, et deviendra l’ami de Picasso, qui l’influence avec le mouvement cubiste. Il publiera son recueil Alcools en 1913, recueil dans lequel il fait preuve de modernisme.
Le poème « Zone » issu de ce recueil est le premier poème de l’œuvre, écrit en vers libre. Le projet poétique d’Apollinaire dans ce poème est d’affirmer une forme de transition, de rechercher la modernité poétique. Cet extrait en présente les 24 premiers vers.
- Comment le poète présente-t-il une ville moderne ? Comment le poète exprime-t-il son amour de la ville de Paris ?
- La description d’une ville moderne
- Une description réaliste et détaillée pour un thème poétique moderne, celui de la ville
Nous avons de nombreux éléments qui connotent la modernité dans ce poème, avec la « Tour Eiffel », des noms de rue comme « l’avenue des Ternes », une rue « industrielle » ou encore des « automobiles », qui connotent la modernité du XXe siècle. De plus, nous avons du vocabulaire prosaïque qui est utilisé, comme « catalogues », « journaux », ou encore « belles sténo-dactylographes », qui est ici un véritable cliché de modernité. Il y a également des détails à propos de l’agent, avec des livraisons à « 25 centimes », la citation d’horaires de travail, avec « 4 fois par jour », ou encore l’énumération des travailleurs.
- L’éloge du christianisme comme incarnation de la modernité
La religion est valorisée dès les vers 5 et 6, par une forme d’enjambement. De plus, la seul interprétation à la comparaison aux « hangars de Port-Aviation », serait la ressemblance à une église, et donc de montrer la modernité de la religion. Au vers 7 également, le christianisme est mis en valeur, avec l’apostrophe « Ô christianisme ». Enfin, le pape Pie X devient l’incarnation même de la modernité, notamment de par l’hyperbole « le plus moderne », au vers 8. Etant le chef de l’Eglise, cette hyperbole nous montre bien cette éloge du christianisme comme incarnation de la modernité.
- Une ville rendue poétique
La ville est dans ce poème rendue poétique, et notamment par les images traditionnelles. En effet, les comparaisons de la Tour Eiffel à une « bergère », sans doute en raison de sa forme évasée, et des ponts à des « moutons », sont en fait une métaphore filée, qui se poursuit jusqu’au vers 20, avec la personnification de « la cloche rageuse », qui pourrait représenter le chien, qui garde le troupeau. Nous avons également un jeu sur les sonorités, avec le -e- muet de « bêle », qui insiste sur le son « ê », mais également de nombreuses métaphores et personnifications, telles que « Les fenêtres obscures », « les affiches qui chantent », telles le perroquet qui vont permettre de transformer la ville, de l’embellir, et de la rendre plus poétique que réaliste.
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