Alcools d'Apollinaire
Guide pratique : Alcools d'Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ambreglll • 7 Avril 2022 • Guide pratique • 914 Mots (4 Pages) • 371 Vues
Le poète s'adresse en outre à la tour Eiffel, signe que le monde moderne a droit de cité dans ce recueil. L'œuvre s'ouvre ainsi sur ce vers de « Zone » : « À la fin tu es las de ce monde ancien »
Modernité poétique, renouveau et quête d'un sens autre
À partir du XIX siècle et jusqu'à nos jours, les poètes éprouvent le besoin de renouveler la poésie dans son fond et dans sa forme en utilisant de nouveaux sujets d'inspiration et en proposant d'autres formes poétiques.
« La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable. », écrit ainsi Baudelaire dans Le Peintre de la vie moderne.
On peut alors se demander si cette modernité poétique est un total reniement du passé ou tout simplement, un renouvellement enrichi et dynamique en lien avec son temps.
Le quotidien, ses objets, ses lieux deviennent une nouvelle source d'inspiration. Le poète prend conscience de sa présence et de son appartenance au réel sensible. Rimbaud propose une réflexion sur l'écoulement du temps et sur la mort dans son poème « Le Buffet ». Francis Ponge, dans Le Parti pris des choses, revendique l'importance majeure de l'objet, trop souvent ignoré à tort. Il s'intéresse donc à l'huître, au pain, au cageot…Tous ces éléments du quotidien lui permettent de proposer implicitement des réflexions sur l'art d'écrire et de lire. Dans Cahier de Verdure, Philippe Jaccottet regarde et observe le monde qui l'entoure. Dans le poème « Apparition des fleurs », il écrit sur trois fleurs rencontrées en bord de chemin, séneçon, berce et chicorée, pour dire tout l'émerveillement et la jubilation ressentis à leur contact. Les lieux oubliés ou méprisés pour leur manque apparent de poésie sont réhabilités, comme les terrains vagues entourant Paris dans « Zone » d'Apollinaire ou la banlieue chez Jacques Réda (Amen).
Analyse de « Zone »
Ce poème qui figure en première place est en réalité celui qui a été écrit en dernier par le poète. « Zone » permet à lui seul de mettre en évidence le passage du monde ancien et classique à un registre neuf et novateur. En choisissant de le placer en début de recueil, Apollinaire entend donc placer ce dernier sous le signe de la modernité, en ouvrant le reste de ses écrits à ce changement d’ère, cette effervescence culturelle et artistique que connaît l’Europe à cette époque. On est frappé par l’apparence du poème : certains vers sont détachés, d’autres regroupés en strophes ; il n’y a pas réellement de régularité. Ce sont des vers libres (pas de mètres réguliers). Apollinaire s’érige ainsi en chantre de la liberté.
Il est intéressant de noter l’emploi de mots nouveaux tout au long du poème : « port-aviation » (vers 6), « sténo-dactylographe » (vers 17) ainsi que l’utilisation de tournures simples, appartenant au registre courant : « il y a » (vers 12). Ce poème met d’entrée de jeu en opposition le monde ancien et le monde moderne : « ancien », « anciennes » (vers 1 et 4), « antiquité », « antique » (vers 4 et 7), contre « neuve » (vers 5) ou encore « moderne » (vers 8).
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