Acte I Scène 1 Le Malade Imaginaire

Intro

Acteur, chef de troupe, écrivain et metteur en scène, Molière est un acteur de théâtre accompli. Il travaille sur un spectre d'effet comique, de la farce à la science fine. Ses œuvres, s'attaquant aux vices spirituels et sociaux mettant en scène des personnages formant des genres, sont de véritables chefs-d'œuvre. En élevant la comédie qui était considérée comme un genre mineur avant lui, il a donné un élan vital au théâtre.

Problématique

L’acte I Scène 1 remplit-elle son rôle de scène d’exposition ?

I) Introduction d’Argan, l’Homme âgé par exellence de la comédie

(“Trois et deux font cinq” → “ses parties sont toujours fort civiles”)

→ Avant de commencer, le nom d’Argan pose d’emblée le personnage dans le domaine médical, Mélancholia Argantus faisant référence à une maladie mentale et donc montre le malade imaginaire.

→ 1re didascalie montre qu’Argan est statique (“assis”). Posture symbolisant le personnage du vieux barbon autour duquel les autres caractères vont jouer. Il est le centre de la pièce.

→ CL du nombre = “comptant”, “trois” etc. dévoilent un perso obsédé par l’argent, Argan est aussi le perso comique de l’avare. + Obsession appuyé par la répétition “trois et deux font cinq” = Comique de répétition inscrit la pièce dans le regstre comique.

→ Introduction de la folie d’Argan par l’imitation de son apothicaire = guillemets = mène un dialogue fictif avec Monsieur Florant (folie ?). Argan est l’acteur et l’auteur de sa propre maladie, c’est lui qui écrit et dit le texte des médecins.

II) Satire de la médecine

(“Les entrailles de Monsieur, trente sols” → Qu’on me ôte ceci)

→ Molière profite du discours rapporté de l’apothicaire pour se moquer de la médecine de l’époque = effets de rime (“détersif / soporatif”) + allitération en “s” montrent que le langage de Monsieur Fleurant est plus poétique que médical. = thème du comédie-ballet car donne du rythme.

→ On comprend que Fleurant = charlatan car il fixe les prix tel un commerçant et non comme un médecin, il ne guérit pas le corps mais en évalue le prix. + Argan renforce l’idée avec l’exclamation  donc médicament = prix et non ses effets. + CL de l’argent appuie l’idée qu’un apothicaire est avant tout un marchand. Ce CL est présent dans toute la scène et montre cette satire faite à la médecine (commerce, poésie etc.) qui est tout sauf de la science.

→ Fleurant est un marchand mais aussi un comptable = énumération “catholicon double etc.” Il n’hésite pas à faire l’inventaire de sa marchandise plutôt que de vérifier l’efficacité de ces-derniers, il donne des médicaments à Argan uniquement pour les vendre. Cette énumération étant accompagnée d’une autre, celle des soins relevant ainsi encore plus le comique de la pièce.

→ Par ailleurs, on comprend qu’Argan est victime de cette mascarade. En effet, il se trompe lui-même en se passant pour un client satisfait du produit qu’il vient d’acheter “Je ne me plains pas [...].

→ Molière donne l’impression qu’Argan est démembré = CL du corps où chaque partie doit avoir un produit pour être guéri. Argan = machine possédant des rouages. + Les parties du corps évoquées sont les moins nobles : “ bas-ventre” etc. plaçant cette scène sous le registre de la farce et prouve le fait que Molière se moque de la médecine.

→ Apparation de phrases longues : expansions enchâssées + voc médical spécialisé = impression de surabondance noyant le lecteur dans des termes difficiles à comprendre pouvant faire rire et montrant une nouvelle fois le registre comique de la pièce.

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