Le malade imaginaire, Acte II, scène 5, Molière
Commentaire de texte : Le malade imaginaire, Acte II, scène 5, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ines.han • 16 Avril 2021 • Commentaire de texte • 1 534 Mots (7 Pages) • 5 716 Vues
Au XVII ème siècle, Molière a donné ses lettres de noblesse à la comédie et en a créé différents genres dont la comédie-ballet qu’il a utilisé pour le « Bourgeois gentilhomme » et ici « Le malade imaginaire ». Cette représentation est resté très populaire car il a fait un malaise au cours de la 4ième représentation et est mort le soir même.
L’extrait proposé se trouve dans l’Acte II, scène 5. Argan a prévu de marier sa fille avec Thomas Diafoirus, élève en médecine, fils de médecin et neveu de M. Purgon, son médecin attitré. Sa fille, Angélique, s’y refuse car elle est amoureuse de Cléante, présent sur scène, déguisé en maître de musique. On trouve aussi sur scène Toinette, la servante insolente d’Argan.
Nous allons étudier ce texte en 2 parties : la première partie est centrée sur le compliment que Thomas adresse à Argan précédé d’un échange entre le père et le fils et suivi de quelques commentaires. La deuxième partie du texte est, elle, axée autour du compliment que Thomas adresse à Angélique, ce compliment lui-même a été coupé mais il est précédé d’un moment de confusion au cours duquel Thomas va se tromper sur l’identité de son interlocutrice et il est succédé de réaction des différents personnages.
Nous nous demanderons comment le spectacle donné fait naître le rire tout en mettant à nu les personnages.
I. Compliment à Argan
1. Diversité des personnages
Grand nombre de personnages qui entraine un effet spectaculaire. 2 types différents de personnages : - les nouveaux personnages : Cléante, déguisé en prof de musique (comique de situation) afin de pouvoir parler à Angélique => théâtre dans le théâtre ; M. Diafoirus , médecin pédant (comique de mot dû à son nom de famille) et son fils, Thomas Diafoirus, qualifié par des termes péjoratifs : « grand benêt », « mauvaise grâce » => apporte directement un jugement négatif (allure, manière d’agir …)
-les personnages déjà connus : Toinette, servante insolente d’Argan (comique de situation et de mots) ; Argan, malade excessif (comique de caractère), Angélique, fille de ce dernier qui doit épouser Thomas mais dont elle n’est pas amoureuse.
=> Beaucoup de personnages et donc multiples comiques en fonction des personnages (et de leur rôle)
2. Rapport ridicule entre le père et le fils
Le relation entre M. Diaforius et Thomas est absurde notamment à cause de la façon dont ils se parlent mutuellement mais aussi par le rapport de supériorité qui existe entre le père et le fils. M. Diafoirus s’adresse à Thomas par le biais de verbe d’action à l’impératif : « faites », « avancez » => sentiment qu’il est un petit enfant devant obéir à son père ≠ il vient pour se marier. Thomas, quant à lui sollicite son père par des phrase interrogatives : « N’est ce pas par le père qu’il convient de commencer ? » => demande constante d’approbation de son père. Par moment, M. Diafoirus est abasourdie par les questions que lui pose son fils dont les réponses lui paraissent évidentes, ainsi il lui répond par la répétition d’une affirmation : « oui, oui » => accentue l’agacement du père.
=> Marionnette qui se soumet constamment à la volonté de son père.
3. Compliment à Argan par Thomas
Thomas commence par complimenter Argan par le biais d’un éloge qui parait appris par cœur et récité. Absence de spontanéité, de sincérité => utilisation du verbe faire : « faites vos compliments ». Compliment qui commence par une gradation : « saluer, reconnaître, chérir, révérer » purement physique -> comparaison à un dieu. Utilisation du vous de politesse, de l’apostrophe de politesse : « Monsieur » « second père » pour désigner Argan≠ « le premier », simple appellation pour désigner son père. Eloge artificiel et excessif car Thomas s’adresse à Argan pour la première fois et il rabaisse, devant lui, son père biologique en utilisant des comparatifs de supériorité (pour élever Argan) : « plus redevable » ou des oppositions : « engendré ≠choisit », « nécessité≠ grâce » ou des propositions subordonnées circonstancielles de comparaison introduite par d’autant plus : « d’autant plus que les facultés spirituelles sont au-dessus des corporelles » => mise en valeur du beau-père disproportionné. Ressent la fausseté lorsqu’il oppose les facultés corporelles et spirituelles en mettant les facultés spirituelles au-dessus des corporelles alors qu’il est médecin => censé s’intéresser au corps.
=>Argumentation pleine de procédés rhétoriques, élogieuse pour Argan mais très fausse car il rabaisse
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