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Le Malade imaginaire acte II scène 5

Commentaire de texte : Le Malade imaginaire acte II scène 5. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 913 Mots (8 Pages)  •  5 629 Vues

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Molière, Le Malade imaginaire, 1673                     PARCOURS : « Spectacle et comédie »
                                                                                                

EXPLICATION DE TEXTE LINEAIRE N° 2 :
Molière, Le Malade imaginaire, 1673, extrait de l’acte II, scène 5

INTRODUCTION

AMORCE : le plus possible en lien avec le texte ! Comme il s’agit de la satire de la médecine dans l’extrait, voici ce que je propose :

Molière fait la satire de la médecine dans plusieurs de ses pièces en déguisant un valet en médecin, par exemple Sganarelle dans Dom Juan mais dans l’acte II du Malade imaginaire, ce sont deux vrais médecins qu’il fait entrer en scène au chevet d’Argan. Les Diafoirus père et fils arrivent à l’acte II mais sont présentés dès le premier acte puisqu’Argan a arrangé le mariage de Thomas Diafoirus avec sa fille Angélique pour profiter des soins gratuits de son gendre. L’hypocondrie d’Argan est donc le point de départ du mariage arrangé. Après un quiproquo au sujet de l’identité de son futur mari, Angélique découvre donc dans la scène 5 de l’acte II celui que son père lui destine. Cette scène 5 est très longue et très riche, elle débute notamment par l’entrée comique des Diafoirus père et fils : les politesses d’usage sont particulièrement comiques car tous deux parlent en même temps et Thomas se ridiculise une première fois en se méprenant sur l’identité de la femme d’Argan. En effet, il adresse un compliment destiné à Béline à Angélique. Il semble réciter une leçon apprise par cœur. Son père fait ensuite son portrait dans une tirade : on peut s’attendre à ce que le père fasse l’éloge de son fils.

LECTURE EXPRESSIVE DU TEXTE

EXPLICATION LINEAIRE DU TEXTE

Présenter la structure du texte, les mouvements

  • Première partie de la tirade = de « Monsieur » à « l’exercice de notre art », Monsieur Diafoirus introduit son éloge de façon paradoxale
  • Ensuite, le père retrace les étapes de l’enfance  de Thomas Diafoirus et son parcours scolaire dans une vaste analepse
  • Ensuite, de « Enfin » à la fin de la tirade, le père présente Thomas devenu médecin

Le candidat formule la problématique 

Problématique possible pour ce texte :

En quoi le portrait que Monsieur Diafoirus fait de son fils, Thomas est-il particulièrement comique ?

Comment le portrait comique de Thomas Diafoirus fait par son père permet-il de faire la satire des médecins et de la médecine ?

Fin de l’introduction

Début de l’étude linéaire détaillée

  1. Première partie de la tirade : introduction au discours du père > un éloge paradoxal 

MONSIEUR DIAFOIRUS –  Monsieur, ce n'est pas parce que je suis son père, mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de lui[a], et que tous ceux qui le voient, en parlent comme d'un

 garçon qui n'a point de méchanceté.

Il n'a jamais eu l'imagination bien vive, ni ce feu d'esprit qu'on remarque dans quelques-uns, mais c'est par là que j'ai toujours bien auguré de sa judiciaire[1], qualité requise pour l'exercice de notre art.

mais c'est par là que j'ai toujours bien auguré de sa judiciaire[2], qualité requise pour l'exercice de notre art.

  • 1è phrase = présentation générale du contenu de la tirade

Première phrase présentat° générale Respect envers Argan : situa° d'énonciation : qui parle à qui ? Mr.Diafoirus à Argan > Parole visée uniquement à Argan alors qu'Angélique et presque tous les personnages sont présents : un père s'adresse à un autre père > hiérarchie sociale.

  • « ce n’est pas parce que je suis son père » : il s’agit d’une précaution oratoire, expliquez de quoi il s’agit et pourquoi M. Diafoirus prend ces précautions

Prétérition = dire qu’on ne va pas dire (procédé emphatique) = effet d’emphase (procédé de mise en valeur du discours) posit° sociale > médecin (s’exprime mieux). Pourquoi ces précau° ? Ce qu’il dit a plus de crédibilité. Ce médecin cherche que son discours soit sous le sceau de la crédibilité.

  • tous ceux qui le voient, en parlent… =  précisez le type d’argument employé

Argumenta° proposi° indéfinie. Argument ‘’tout le monde est d’accord avec moi’’ = argument de fait, d’autorité

  • Thomas, présenté à la fin de la phrase « comme un garçon qui n’a point de méchanceté »

Présenté comme d’un garçon = pas encore marié (son père décide de tout) société patriarcale.

Phrase négative = qui est gentil. Positif, semble confirmer la dimension élogieuse ; litote = dire à la négative quelque chose qui a un sens positif

Gentil = benêt ; garçon gentil à 21 ans ? Ambiguïté

  • Redoublement négatif 🡪 éloge paradoxal

Litotes > lent, pas très éveillé, sot, pas très intelligent. Feu d’esprit = bête, éloge paradoxal = défauts présentés comme positifs : Mon fils est gentil, il est bête et il est lent.

  • « mais c’est par là… »

C’est bien parce qu’il était lent gentil et bête qu’il avait toutes les qualités pour être médecin. Double satire

  • « l’exercice de notre art » : périphrase qui désigne

Conclusion partielle : questions pour vous guider : Quel portrait se dessine de Thomas ? en quoi peut-on parler d’un éloge paradoxal ?

  1. Le récit de l’enfance de Thomas Diafoirus

Lorsqu'il était petit, il n'a jamais été ce qu'on appelle mièvre[3] et éveillé. On le voyait toujours doux, paisible, et taciturne[4], ne disant jamais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins. 

On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire, et il avait neuf ans, qu'il ne connaissait pas encore ses lettres. « Bon, disais-je en moi-même ; les arbres tardifs, sont ceux qui portent les meilleurs fruits ; on grave sur le marbre bien plus malaisément que sur le sable, mais les choses y sont conservées bien plus longtemps, et cette lenteur à comprendre, cette pesanteur d'imagination, est la marque d'un bon jugement à venir.» Lorsque je l'envoyai au collège, il trouva de la peine, mais il se raidissait contre les difficultés, et ses régents[5] se louaient toujours à moi de son assiduité, et de son travail.

Petite enfance

Analespse = retour en arrière dans un récit (cf. flashback au cinéma) indice de l’analespse = temps des verbes (imparfait, passé composer)

Lorsqu'il était petit = subordonnée circonstancielle de temps

Accumulation de négations = ne…jamais > poursuite de l’éloge paradoxal

Série d’adjectifs confirmant le portrait dévalorisant (père pense que tous les adjectifs dévalorisants sont en réalité des qualités)

Enfant passif, attardé sur son développement du langage, la motricité.

Débuts scolaires

On = père et le précepteur (plusieurs précepteurs qui se sont suivis) pas d’école, réservé aux élites. Hyperbole (toute les peines du monde) = difficultés scolaires. A
9 ans ne connait pas l’alphabet.

« Bon, disais-je en moi-même » se cite lui-même = le père cite ce qu’il pensait à l’époque, poursuite de l’analespse

Les faits viennent lui dire que son fils est attardé : trouve un moyen de ne pas voir la vérité : proverbe, métaphore : les arbres tardifs, sont ceux qui portent les meilleurs fruits

Moyen de se rassurer, père dans le déni, arbres tardifs portent aussi fruits pourris. Réenchérir sur autre métaphore : « on grave sur le marbre bien plus malaisément que sur le sable » métaphore artistique (art de la sculpture, thomas art de la nature) Thomas est noble, un chef d’œuvre = il a du retard parce qu’on grave plus difficilement dans le marbre que dans le sable.

Lenteur / pesanteur = défauts nommés, le père admet que le fils est lent et pesant (échos sonore, allitération) = marque d’un bon jugement à venir > retourner ce qui est négatif en quelque chose de positif

 Aveuglement du père sur son fils tous défauts sont avec des effets positifs = il évoluera bien

  • Le collège : les études secondaires

Il trouva de la peine = tjr difficultés, père ne peut plus les ignorer mais souligne l’assiduité au travail, accumula°, besogneux (avec acharnement mais ne réussit pas bcp)

Conclusion partielle :

  1. Portrait de Thomas Diafoirus  en futur médecin

Enfin, à force de battre le fer[6], il en est venu glorieusement à avoir ses licences[7] ; et je puis dire sans vanité, que depuis deux ans qu'il est sur les bancs, il n'y a point de candidat qui ait fait plus de bruit[8] que lui dans toutes les disputes[9] de notre École. Il s'y est rendu redoutable, et il ne s'y passe point d'acte où il n'aille argumenter à outrance[10] pour la proposition contraire. Il est ferme dans la dispute, fort comme un Turc sur ses principes, ne démord jamais de son opinion, et poursuit un raisonnement jusque dans les derniers recoins de la logique.

 Mais sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de nos Anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine[11].

  • Le père explique comment son fils est devenu médecin

  • Sa fierté transparaît : quelles sont les qualités de Thomas d’après son père ?
  • S’agit-il bien des qualités attendues chez un médecin ? Qu’en déduire ?
  • Conclusion de la tirade qui insiste sur la ressemblance du père et du fils marque l’apogée de l’éloge
  • « opinions de nos Anciens » : que désigne cette périphrase

[pic 1]

La consultation d’Argan par les Diafoirus, Estampe, BNF

[pic 2]

La consultation d’Argan dans la mise en scène de Claude Stratz de 2001 jouée à la Comédie française

[pic 3]

L’intermède final dans la mise en scène de Claude Stratz

[pic 4] 


[1]         J’ai toujours pensé qu’il aurait une bonne faculté de jugement.

[2]         J’ai toujours pensé qu’il aurait une bonne faculté de jugement.

[3]         Malicieux : terme populaire, le sens a changé depuis le XVIIè siècle.

[4]         Silencieux.

[5]         Professeurs.

[6]         S’exercer longtemps – il s’agit d’un terme d’escrime.

[7]         Diplômes universitaires.

[8]         Qui se soit fait remarquer davantage.

[9]         Dispute vient du latin disputatio : il s’agit des discussions universitaires ayant lieu en public au cours desquelles les étudiants échangent des arguments opposés sur une thèse. Certains défendent la proposition positive, d’autres la proposition négative. C’est à partir de ce modèle d’échanges à l’oral qu’est créée la dissertation écrite.

[10]         Avec excès.

[11]         Du même genre, sans intérêt.

[a]Thèse de la tirade : tout ce qu'il va argumenter va démonter pourquoi il est fier de son fils :  faire un éloge

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