Tristan Corbière, Les Amours Jaunes, Le Crapaud
Fiche : Tristan Corbière, Les Amours Jaunes, Le Crapaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yasmine BOUROUHA • 25 Avril 2021 • Fiche • 848 Mots (4 Pages) • 999 Vues
ALCHIMIE POÉTIQUE : LA BOUE ET L’OR
« LE CRAPAUD », LES AMOURS JAUNES, TRISTAN CORBIÈRE, 1873
Introduction
Comme Rimbaud, Mallarmé ou Verlaine, Tristan Corbière faisait partie des poètes maudits. Incompris par la société de son temps et affaibli par la maladie, il publie en 1873 son recueil Les Amours jaunes qui témoigne d’une révolte contre l’existence et contre la forme « des vers boiteux » de son époque. Mais Tristan Corbière ne connaît aucun succès de son vivant.
Très original de par sa forme et très riche dans le fond, le Crapaud est une autodérision du poète : le poète se sent laid, et souffrait beaucoup de cette tare.
Problématique
Comment le poète fait-il de cet animal le symbole du poète maudit ?
Mouvements du texte
On peut déceler 2 mouvements principaux :
- Les deux tercets : nous verrons qu’il s’agit d’une évocation stylisée d’une nuit estivale mêlée d’une ambiance fantastique. [PAUSE]
- Dans les deux quatrains semble s’engager un dialogue elliptique lors de la découverte du crapaud, rempli de symbole.
- Enfin, le dernier vers correspond à une chute.
MOUVEMENT 1 : UNE NUIT ESTIVALE À AMBIANCE FANTASTIQUE (v. 1 à 6)
CITATIONS | PROCÉDÉS | ANALYSE(S)/ INTERPRÉTATION(S) |
« nuit sans air... » (v.1) |
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= Atmosphère fantastique |
« — La lune plaque en métal clair » (v.2) | Tiret | Opère une coupure pour décrire le cadre -› insister sur l’aspect inattendu du chant |
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| Renforce cette froideur et la peur |
« ... Un chant » (v.4) |
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« comme un écho » (v.4) | Comparaison | Montre que le chant se répète, envahit l’espace -› renforce la peur + mystère |
« enterré », « sous le massif... » (v.5) |
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« — Ça » (v.6) | Tiret | Semble être des marqueurs de dialogue. Mais avec qui ? |
« Sombre » // « ombre » (v.6) | Rime riche | Contribue au mystère et à l’inquiétude qui émane du chant |
MOUVEMENT 2 : DIALOGUE ENTRE LE POÈTE ET LE CRAPAUD SYMBOLIQUE (v. 7 à 14)
CITATIONS | PROCÉDÉS | ANALYSE(S)/INTERPRÉTATION(S) |
« — Un crapaud ! — Pourquoi cette peur » (v. 7) |
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« Crapaud » (v.7) | Chargé de symbole |
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« Pourquoi », « moi », « vois », « pourquoi », « vois », « froid », « bonsoir », « moi » | Assonance en [oi] | Le poète multiplie les croassements de l’animal |
« Vois-le, poète tondu, sans aile » (v.9) | Énnéasyllabe | Une syllabe de trop = vers « boiteux » et monstrueux |
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« œil de lumière... » (v.12) | Métaphore | Référence au poète voyant, propre au Symbolisme = lumière -› métaphore de la grâce divine + intelligence supérieure |
« Non : il s’en va, froid, sous sa pierre. » | Métaphore | Suggestion d’une image de mort = « sous sa pierre » tombale ? -› Le crapaud est exclu, on a l’impression qu’il se condamne à mort. On a donc une tonalité tragique. |
« ................................ » (v.14) | Points de suspension | Témoigne d’une rupture dans le dialogue = aposiopèse |
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