Selon-vous, le personnage de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal est-il un antihéros ?

Sujet : Selon vous, le personnage de julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal est-il un antihéros ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur votre connaissance du Rouge et le Noir, ainsi que, dans une moindre mesure, sur vos lectures cursives ou personnelles.

Un héros de récit est un personnage inspirant, que l’on admire ou dont l’on

peut même rêver. Ici, nous sommes amenés à étudier le personnage de Julien Sorel,

au centre de l’intrigue du roman Le Rouge et le Noir publié en 1830 par l’écrivain

français Henri Beyle, dit Stendhal. Ce roman d’apprentissage suit le parcours d’un

personnage fictif, Julien Sorel. Un antihéros est une personnalité impliquée dans

l’action d’un récit dont les caractéristiques s’opposent à celles du héros. Un

antihéros va mener des actions que l’on peut remettre en question, qui peuvent

parfois être mauvaises, à l’inverse du héros que l’on admire, qui est un exemple

pour tous et dont les bonnes actions inspirent le lecteur. Nous nous demanderons

ainsi si, dans Le Rouge et le Noir, la personnalité de Julien Sorel peut être

considérée, ou non, comme antihéroïque. Nous nous intéresserons d’abord à la

personnalité antihéroïque de Julien Sorel, puis à son évolution néanmoins positive,

pour enfin étudier le destin de ce personnage.

Julien est un personnage dont le caractère et les actions sont loin d’être

admirables et, donc, plutôt éloignés des caractéristiques traditionnellement

attendues chez un héros.

Julien Sorel n’est pas un personnage pouvant être considéré comme

exemplaire, car il commet des fautes graves. En effet, il franchit les limites de

l’interdit en ayant une relation adultère avec Madame de Rênal. Cette femme est

d’une part plus âgée que Julien, mais elle est aussi et surtout mariée, avec Monsieur

de Rênal, le maire de la ville de Verrières. Elle est par ailleurs issue d’un milieu social

plus ‘élevé’ que Julien. Celui-ci est conscient de son ‘péché’ mais il n’arrête pas

pour autant cette relation interdite. De plus, cette relation va à l’encontre de sa

vocation à devenir prêtre. De par cette liaison, Julien délaisse ainsi les valeurs de

l’Église. Cette action est donc immorale, incohérente, non digne d’une personnalité

dite héroïque.

Julien Sorel est aussi un personnage qui laisse entrevoir des faiblesses. Il

laisse une grande place à ses émotions, toutes ne lui sont pas bénéfiques et il peine

à maîtriser ces dernières. Lors de sa première rencontre avec Madame de Rênal, par

exemple, Julien pleure. Il apparait comme faible, tel un jeune enfant fébrile qui a

besoin d’être rassuré. Physiquement, il est aussi décrit comme faible, à l’inverse de

ses frères qui sont forts et robustes. Julien est décrit comme plutôt mince, incapable

d’accomplir des tâches trop physiques. Cette description n’est pas méliorative et

oppose Julien aux héros puissants et combatifs, tels qu’ils ont pu être représentés

dans certaines formes plus anciennes de littérature.

En revanche, l’évolution positive du personnage de Julien nous conduit à

penser qu’il présente tout de même une certaine forme d’héroïsme.

Tout au long du roman, Julien Sorel ne cesse

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