Les fausses confidences de Marivaux

ACTE I, Scène 2

        Ce texte est extrait de l'acte I, scène 2 des fausses Confidences de Marivaux. Marivaux (1688-1763) est un dramaturge du siècle des Lumières. Il écrit les Fausses Confidences en 1737, une comédie en trois actes en prose. Cette pièce aborde les thèmes des stratagèmes, de confidences et du marivaudage et met en exergue la figure du valet.

        Dorante, un bourgeois ruiné, amoureux d'Araminte, une belle veuve noble qui lui est inaccessible. Cependant, Dubois, ancien valet de Dorante désormais au service d'Araminte, intervient à l'aide de ruses et de stratagèmes au service de l'amour.

        Cette scène expose l'intrigue où Dorante aime Araminte et Dubois met en place un stratagème pour les rapprocher.

        Prblm : Comment Dubois, par les pouvoirs du langage, annonce-t-il à Dorante que la femme qui l'aime l'aimera.

1. Dans un première partie, Dorante doute de pouvoir plaire à Araminte. De « Cette femme-çi » à « point de biens ».
2. Mais Dubois, metteur en scène, veut le convaincre du contraire. De « point de biens » à « il parlera ».
3. Dubois met en place un premier stratagème. De « adieu » à la fin.

1. Dorante doute.

La première réplique de Dorante montre que cette femme est particulière pour lui (répétition du déterminant démonstratif). Cette scène d'exposition crée un effet d'attente (le spectateur ne sait pas de qui il s'agit) tout en indiquant que l'intrigue est amoureuse. Dorante fait de cette femme un portrait fondé sur le rang social. L'emploi d'hyperboles « tout ce qu'il y a de mieux », « grande charge dans les finances » montre l'importance des rangs sociaux et combien cet amour est inaccessible pour Dorante, lui qui « n'est rien ». Dorante apparaît en situation d'infériorité et à besoin d'être rassuré comme le montre son autoportrait dans lequel il se dévalorise. Anaphore en moi, insiste sur la dévalorisation du protagoniste Cette réplique montre son manque d'assurance et que l'argent est obstacle à l'amour

1. Dubois affrime  à Dorante qu'Aram l'aimera pour son mérite et non pour son argent

La reprise de « point de biens » par Dubois souligne la bonne entente entre eux. Dubois veut rassurer Dorante avec enthousiasme « votre bonne mine est un Pérou ». Cette phrase comique montre que le physique de Dubois est un atout et compensera. Dubois prolonge avec une hyperbole comique « il n'y a point de plus grand seigneur que vous à Paris » → assimilation de la beauté au rang social. Puis Dubois conclut avec assurance, avec la répétition de l'adjectif infaillible, et renforcée par l'adverbe « absolument » → champ lexical de la certitude montre que Dubois prend l'ascendant sur Dorante (sûr pas sûr), il mène le jeu face a son ancien maître et imagine une future scène « je vous vois déjà en déshabillé dans l'appartement de madame. » Dorante doute toujours « chimère », son valet le rassurer malgré l'écart des richesses ce qui crée un contraste comique accentué par le rythme rapide (appréciation morale « extrêmement raisonnable » qui laisse entendre que Dorante est bien amoureux d'elle et pas uniquement intéressé par son argent.). Dubois continue a tirer les ficelles et énumère les souffrances qu'éprouverait Araminte si elle tombe amoureuse de Dorante. Mais Dorante confie alors son amour et dit « je l'aime avec passion ». Cette réplique prouve son amour sincère et montre encore qu'il est victime de sa passion « en effet, je tremble. La gravité de cette confidence amoureuse est contrebalancée par la légèreté et de la familiarité de la réplique suivante de Dubois : interjections « oh ! » « eh ! ». La suite de la réplique de Dubois montre qu'il est le personnage central de la comédie, c'est lui qui décide du destin des personnages (anaphore « je ») et sa certitude, emploi du futur de l'indicatif montre encore l'inversion des rôles. Dubois prononce la phrase clé de l'oeuvre : « quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera ». il affirme que c'est l'amour et la vérité des sentiments qui triomphera.

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