Les Fleurs du mal / Charles Baudelaire
Fiche : Les Fleurs du mal / Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aust__list • 28 Février 2022 • Fiche • 953 Mots (4 Pages) • 430 Vues
Les Fleurs du mal ont été publiées en 1857 par Charles Baudelaire. L’auteur a longtemps été considéré comme un poète maudit et son recueil a été condamné pour atteinte à la morale. En effet, les thèmes abordés se caractérisent par une certaine modernité, souvent considérée comme immorale. Dans la section « Spleen et Idéal », le sujet lyrique exprime son mal-être, lié à un état mélancolique. Le terme « spleen » vient de l’anglais et désigne un organe, la rate, où siège la bile noire source de mélancolie. Le poème « Spleen » que nous étudierons est le quatrième poème portant ce titre. Baudelaire manifeste son dégoût et toutes ses angoisses. Le dernier poème « Spleen » porte les marques d’un assombrissement de plus en plus sensible. Comment le poète parvient-il toutefois à transformer son mal-être en poème ? De quelle manière exprime-t-il le spleen ? Nous verrons dans un premier mouvement que les trois premiers quatrains constituent une sorte de définition du spleen, avant de voir dans un second mouvement la victoire de ce dernier.
- Une définition du spleen
Dans le premier vers, nous pouvons relever un oxymore « ciel lourd » qui oppose l’aspect aérien à celui plus compact lié à la lourdeur.
On note également la présence d’une comparaison « comme un couvercle » qui l’associe à un cercueil. Tous les termes « lourd », « bas », et « couvercle » renvoient à l’enfermement.
Au vers 3 : personnification « horizon embrassant », sentiment de solitude infinie, effet de mélancolie
Vers 4 : oxymore « jour noir » obscurité des pensées
Métaphore et hyperbole « plus triste que les nuits » insiste sur la noirceur de l’existence.
Anaphore de la conjonction de subordination de temps « Quand », répétition qui marque l’ennui, l’enfermement temporel et le dégoût de la vie.
On a donc un enfermement spatial mais aussi temporel.
« cercle » idée cyclique du temps qui n’avance pas
« l’Espérance comme une chauve-souris », comparaison animalière, vit la nuit, génère la peur, ne voit pas la lumière + allégorie (représentation concrète d’une idée abstraite) de l’espérance qui se trouve bloquée.
Métaphore au vers 5 « terre changée en un cachot humide », idée de prison, impossibilité d’en sortir.
Dès la strophe 1, mouvement oppressant à travers des termes qui expriment la pesanteur : les adjectifs « bas et lourd », le verbe « pèse », la comparaison « comme un couvercle ». A partir de la troisième strophe, c’est la pluie qui apparaît pour réduire l’espace dans un mouvement descendant. Toute évasion vers le haut se heurte à des obstacles, tout mouvement vers le bas renvoie à un écrasement.
Le resserrement de l’espace est progressif, on passe du ciel (strophe 1) à un lieu plus étroit, la cachot (strophe 2)
La métaphore filée de l’enfermement évoque un resserrement inquiétant de l’espace et du temps.
Le présent a aussi une valeur itérative (répétition) « pèse », « verse ». Le temps est cyclique est synonyme de répétition et d’ennui.
A partir de la troisième strophe l’enfermement n’est plus extérieur mais intérieur.
- La victoire du spleen
Au vers 13, la locution adverbiale « tout à coup » marque une rupture brutale. On relève le champ lexical de l’angoisse « hurlement », « affreux », « furie », « geindre », « cloches » (qui sonnent au moment de la mort). La personnification de « cloches » fait penser à la folie dans laquelle l’auteur sombre. L’allitération en « r », « esprits errants » montre la souffrance. Tout un lexique se rapporte aussi à elle.
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