Les Contemplations de Victor Hugo

Entre 1830 et 1855, Victor Hugo écrit un recueil de poèmes dans lequel le nom des livres reprend le fil de la vie et montre aux lecteurs comment peut être comprise et vécue celle-ci. Malgré cela, on peut se demander si ce recueil est uniquement constitué d'une dimension universelle comme l'a écrit Baudelaire. La notion d'"âme collective" évoquée par Baudelaire fait référence à l'universalité de l'œuvre, à son caractère narratif qui fait d'elle le récit d'humains partageant des situations communes. Elle nous offre une réflexion sur la vie dans sa globalité et laisse soin au poète de retranscrire, de transposer, de contempler ces récits partagés. L'âme peut faire référence à la spiritualité, à la mort qui habite presque tout le recueil, ou à l'esprit. Il a essayé de faire en sorte qu'une grande partie des lecteurs puisse comprendre ses sentiments, sa douleur. Nous verrons dans un premier temps que cette œuvre n'est pas seulement tournée vers l'auteur, puisqu'elle permet d'inclure le lecteur dans un récit universel, mais, dans un second temps, que cette lecture reste profondément teintée d'expériences personnelles.

Le recueil se fait l'expression d'une âme, d'une sensibilité, d'expériences et d'émotions qui sont celles d'une époque mais aussi de l'humanité entière.

L'homme politique qu'est Victor Hugo nous fait part de ses combats littéraires mais aussi politiques. On peut toujours se questionner au XXIe siècle sur ses combats évoqués dans le livre III "Les Luttes et les rêves". En effet, il gagne en maturité et nous questionne nous et Dieu sur la déshumanisation des enfants face aux machines, le fait qu'une jeune fille doive se prostituer pour vivre, qu'un homme parte au bagne pour un morceau de pain, l'ignorance d'un être humain pauvre dans la rue, la peine capitale ou encore la maltraitance animale. C'est dans "Melancholia" qu'on retrouvera majoritairement ses combats politiques. "Innocents dans un bagne, anges dans un Enfer", cette double antithèse nous montre que les enfants n'ont pas à faire le travail d'adultes. Le poète décide de s'isoler alors dans la nature, de rester loin des injustices : "Ô forêts ! Bois profonds ! Solitudes ! Asiles !".

Ce recueil est aussi un souvenir commun d'une époque particulièrement mouvementée. On peut citer le poème "Melancholia" qui présente différents portraits réels de la misère. Une femme est obligée de se prostituer ou bien des enfants obligés de travailler du matin au soir dans des usines alors qu'ils n'ont clairement par leur place : "Innocents dans un bagne, anges dans un enfer". Ce poème démontre une époque touchée par la Révolution industrielle avec des machines humanisées et des personnes déshumanisées. Il y a également le poème "Intérieur" où un enfant voit ses parents se disputer violemment à cause de leur misérable vie : "la misère du coeur et la laideur de l'âme". Le poète montre les conséquences d'une vie très pauvre "Et pendant qu'on gémit, qu'on frémit dans l'ombre, Les hommes contents de vivre, boivent, rient".

C'est donc une âme universelle que le recueil couvre et que le lecteur découvre mais nous pouvons voir aussi que ce n'est pas seulement au monde qu'il donne voix, mais aussi à lui-même.

Les Contemplations sont l'expression de la vie d'Hugo. Il écrit lui-même dans la Préface "vingt-cinq années sont dans ces ces deux volumes", il cite qu'il "a laissé

...