Les Contemplations – 1856 – Victor Hugo – « Elle était déchaussée... »

Les Contemplations – 1856 – Victor Hugo – « Elle était déchaussée… »

Introduction :

Victor Hugo, considéré comme le chef de file du romantisme, est aussi célèbre pour sa prose, ses talents de dramaturge, que pour ses recueils de poésie. Les Contemplations, recueil lyrique publié en 1956, réunit des poèmes écrits sur une vaste période et regroupés en deux parties, « Autrefois » et « Aujourd’hui » : le poète oppose ainsi un passé lié à des souvenirs heureux à un présent empreint de tristesse et de deuil depuis la mort de Léopoldine (sa fille). Le poème étudié évoque une rencontre amoureuse éphémère de jeunesse, il appartient au premier livre (et à la première partie) du recueil, « L’Aurore ».

Comment le poète renouvelle-t-il le lyrisme amoureux ?

L’étude du lyrisme du poème, dans un premier temps, nous permettra d’analyser notamment les références à la tradition lyrique. Nous examinerons dans un second temps dans quelle mesure le sujet ainsi que l’écriture de V.Hugo nos font accéder à une universalité.

I. Un souffle lyrique

a) Sentiment d’exaltation amoureuse à travers l’étude du portrait de la jeune fille.

Belle folâtre

La belle fille Voc. Mélioratif + répétition Un éloge de la beauté

Elle me regarda de ce regard suprême Dérivation

+ passé simple (soudaineté) Regard déclencheur du désir amoureux

Suprême : hyperbole

Décoiffée, déchaussée, ses cheveux dans les yeux, riant, effarée et sauvage Expressions qui connotent un certain désordre « nature » Portrait en mouvement qui montre une JF en harmonie avec la nature (thème lyrique)

V12/13 exclamations Lyrisme du jeune homme amoureux

Oh ! interjection

b) Harmonie lyrique (musicalité)

Elle me regarda Répété v5 et v10

anaphorique Rythme l’échange (stimulus déclencheur du regard qui crée le désir)

elle Débute 1, 5, 9, 10 Mise en valeur de la JF

texte Quatrains en alexandrins

Rimes croisées + alternance masc./fém. Harmonie, régularité : idyllique

V13 Allitération en [s] Sensualité du tableau

V4/V7 Répétition anaphorique et rythme 4/2/6 Rythme particulier qui rompt avec la régularité 6/6 et souligne l’hésitation pudique en même temps que la force du désir

c) Le motif du « locus amoenus » (lieu agréable)

Joncs, arbres profonds, herbe, bois, grands roseaux verts CL nature omniprésent + nbrx pluriels Nature luxuriante, accueillante, propice à l’amour bucolique

Rive, eau, roseaux Références liquides Autre caractéristique du locus amoenus

V12 Référence au chant : symbolique de l’appel amoureux Lyrisme bucolique

Au-delà de l’anecdote et du tableau bucolique en partie traditionnel, Hugo nous offre un lyrisme plus universel fondé sur une esthétique de la simplicité.

II. Un

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