Lecture linéaire princesse de clèves

Lecture linéaire n°2 La princesse de Clèves de Madame de Lafayette

La scène du pavillon

« Les palissades étaient fort hautes […] une rêverie que seule la passion peut donner. » (tome IV) page 188-189

Situation de l’extrait

cadre spatio-temporel : cette scène se déroule la nuit, dans la forêt, lieu sinistre inquiétant (dans l’univers du conte) ; un cadre spatio-temporel qui reflète le désir de l’inconscient

un jeu complexe de regards : la princesse, contemplant un portrait de Nemours, est observée dans son intimité pas le duc de Nemours, lui-même observé par un espion de M. de Clèves : chacun regarde l’autre sans savoir être espionnée. L’absence de réciprocité des regards traduit l’impossibilité de la passion.

Problématique : Comme Madame de Lafayette, par l’onirisme présent dans cette scène, rend-elle compte de l’amour sincère mais interdit de la princesse, qui ne vit sa passion que par procuration ?

I. Ambivalence de Nemours (du début jusqu’à « pour voir ce que faisait Madame de Clèves »)

1. Nemours un héros épique ? (du début jusqu’à « Monsieur de Nemours en vint à bout néanmoins »)

. Multiplicité des obstacles, lexique de la difficulté, du danger « fort hautes » empêcher », « assez difficile »

. »palissades » = métaphore des remparts à la passion interdite

. Pugnacité (=combativité) du héros qui parvient à surmonter les obstacles « Monsieur de Nemours en vint à bout néanmoins »

2. Un amant courtois (« sitôt qu’il fut dans ce jardin »jusqu’à « une émotion qu’il est aisé de se représenter »)

. Topos (=motif) de la scène de rencontre dans un univers nocturne (motif courtois)

. Décor qui semble propice à l’éclosion du sentiment amoureux : « jardin », scène éclairée (et poétique, du fait du contraste entre les « lumières » et l’obscurité de la nuit), « fenêtres […] ouvertes » comme métaphore d’une contemplation autorisée.

. Manifestation physiques de la passion : « avec un trouble et une émotion » : transport d’amour et d’admiration avant même de voir l’objet aimé

3. Un voyeur (« Il se rangea[…] jusqu’à « pour voir ce que faisait Madame de Clèves. »)

. Intrusion et viol de l’intimité « pour voir »

. Motif de la « porte » qui rappelle l’interdit

. Rappel du statut de la femme mariée de l’amante : « Madame de Clèves »

. Voyeurisme coupable

Un héros qui a le courage du héros épique mais qui n’en reste pas moins un personnage intrusif. Ambivalence du personnage.

II. Une scène voluptueuse « Il vit qu’elle était seule » jusqu’à « corbeilles pleines de rubans »)

1. Une vision proche d’une apparition (« Il vit » jusqu’à « transport que lui donna cette vue »)

. Passage à la focalisation interne

.Mise en valeur de la beauté de la princesse : hyperbole « d’une si admirable beauté »= hyperbole et adverbe d’ intensité

. Les effets de la passion sur l’amant : gradation du transport amoureux à la vue de la dame

2. Une scène langoureuse et sensuelle (« Il faisait chaud » jusqu’à « corbeille pleine de rubans »)

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