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Lecture analytique, Didero, Supplément au voyage de Bougainville

Commentaire de texte : Lecture analytique, Didero, Supplément au voyage de Bougainville. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 697 Mots (7 Pages)  •  2 771 Vues

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        Le texte de Diderot, Supplément au voyage de Bougainville est un écrit argumentatif mélange entre un conte philosophique et un dialogue. Il a été écrit comme une réponse au texte du célèbre explorateur Bougainville en Océanie grâce ou à cause, cela dépend du point de vue duquel, suite à la publication de son récit de voyage en 1771, Tahiti fut colonisé. Diderot, né le 5 octobre 1713 à Langres et mort le 31 juillet 1784 à Paris, est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français des Lumières, à la fois romancier, dramaturge, conteur, critique littéraire et traducteur, il est surtout connu pour avoir écrit avec D'Alembert. En 1772, Diderot publie la Correspondance littéraire dans lequel précédé de Ceci N'est Pas Un Conte et de Madame de La Carlière, est publié en France notre texte.

(lire le texte)

Au moment du départ des Européens, le vieillard, celui qui s'était retiré à l'arrivée des Européens, et représente ainsi la sagesse, adresse un discours, d'abord à ses compatriotes : il leur reproche de s'émouvoir du départ de ceux qu'il considère comme des envahisseurs, leur rappelant que c'est plutôt leur arrivée sur l'île qu'il faut déplorer.

Puis il s'adresse à Bougainville, « le chef des brigands », avec mépris. Il le blâme de son influence qu'il a sur les Tahitiens et fait un portrait plus que péjoratif des Européens qui ont eu pour seul but de détruire leur bonheur. Très rapidement le discours se transforme en un éloge de la vie sauvage et un réquisitoire contre les Européens. Il énumère les différents méfaits causés par l'expédition : les dénaturer, éveiller en eux la jalousie et la rivalité, violer leur liberté, voler leurs biens, ne pas les avoir respectés comme eux-mêmes les avaient respectés, les pervertir et leur apprendre le mal.      On peut ainsi se demander en quoi Diderot dénonce t'il la domination Européenne sur les Tahitiens. On commencera par présenter en quoi la vie des Tahitiens est idéalisée puis en quoi ce dialogue est une critique violente des Européens

Une vision idéalisé de la vie des Tahitiens

I. Idéalisation de la vie des Tahitiens

        Premièrement, l'île et la vie des Tahitiens est représentée comme le jardin d'Eden, le paradis terrestre. On le voit grâce au parallélisme soulignant l'innocence des insulaires : « nous sommes innocents, nous sommes heureux » (l.2-3), ligne 3-4, s'ils suivent le pur instinct de la nature, c'est donc qu'il leur suffit de suivre la loi morale que leur dicte leur conscience, un instinct inné qui serait donc à l'opposé de la méchanceté, en contradiction à l'esprit corrompu des occidentaux « civilisés » : « Nous suivons le pur instinct de la nature ». « Tout est à tous » (l.4), « Nos filles et nos femmes nous sont communes » (l.5-6), « Nous sommes libres » (l.9), « notre ignorance » (l.27), (l.28) « Tout ce qui est nécessaire et bon, nous le possédons », « nous avons de quoi manger;[…], nous avons de quoi nous vêtir. » (l.30-31) ou encore « qu'une maladie, […], la vieillesse » (l.46-47) nous montre ici les éléments de ce paradis, entre autre l'absence de besoins superflus et de propriété. L.42-43-44, « Je le tends moi seul ; je laboure la terre ; je grimpe la montagne ; je perce la forêt ; je parcours une lieue de la plaine en moins d'une heure ; tes jeunes compagnons ont eu peine à me suivre, et j'ai quatre-vingt-dix ans passé. »montre à quel point le peuple tahitien est robuste, pour cet argument, c'est plutôt irréel puisque un vieillard de 90 ans peut difficilement battre des jeunes hommes à des épreuves aussi physiques. A l'aide de cette description presque utopique, l'auteur installe une critique virulente d'une société opposé, sa société contemporaine.

II. Affirmation de la supériorité des Tahitiens sur les Européens

        Dès les premières lignes (lignes 3 à 10), on remarque une opposition entre les Européens et les Tahitiens, mise en scène grâce au temps des verbes. En effet, le fait que les verbes représentant les actions des Européens soient conjugués au passé et que eux mêmes sont des verbes d'etat ou des verbes qui montrent l'évolution du comportement des Tahitiens dès l'arrivée des Européens. On a donc : ligne 4, « tu as tenté d'effacer », ligne 5, « tu nous a prêché », « tu as partagé […] tu es devenu » (ligne 6). Tandis que les Tahitiens subissent, se laissent influencés sans pour autant changer de valeurs ou de vertus.  C'est traduit par des verbes conjugués au présent on a parmis d'autres :«  elles ont commencé » et « elles nous sont revenues » lignes 8 et 9. Le fait que Diderot ait choisi d'utiliser le présent permet sûrement de dénoncer les valeurs que les colons ont changés, de critiquer sur le fait, ce présent a donc une valeur de présent d'énonciation

III. Le peuple tahitien, un modèle de respect d'autrui

        « Tu n'es ni un dieu ni un démon : qui es tu donc pour faire des esclaves ? » Dans la proposition principale, on observe une antithèse appuyant sur le fait que les européens ne sont pas mieux que les autres, que les « sauvages » contrairement à ce qu'ils croient. La question réthorique : question qui n'appelle pas de réponse quand à elle met en évidence le comportement simple, la liberté et la tolérance des insulaires mais qui sont influencés par les Occidentaux quant à eux, barbares, avides de superflus et ethnocentriques. En voulant les réduire en esclavage, les Européens considèrent les Tahitiens comme des animaux, au contraire de ces derniers qui les considèrent comme des frères. Cette idée est soulignée grâce à : « Vous êtes deux enfants de la nature » (l.21), « T'avons nous associé ans nos champs au travail de nos animaux ? » (l.24) ou encore à l'aide de la ligne 40 : « Prends cet arc, c'est le mien ».

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