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Lecture analytique « A une passante », Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire

Commentaire de texte : Lecture analytique « A une passante », Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 513 Mots (7 Pages)  •  619 Vues

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LECTURE ANALYTIQUE N° 1

« A une passante », Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire

Introduction :

  1. Phrase d’accroche
  2. Auteur + œuvre
  3. Résumé de l’extrait
  4. Annonce des mouvements

Conclusion :

  1. Résumé de ce qui a été dit
  2. Ouverture

Introduction : Baudelaire, poète de la modernité, boit un verre à la terrasse d’un café, quand une passante retient son regard et éveille en lui une grande source d’inspiration. Il s’agit d’un sonnet extrait du recueil Les Fleurs du Mal parues en 1857. Dans cette partie du recueil, intitulée « Tableaux parisiens », le poète peint des scènes de la vie quotidienne, scènes prises sur le vif et d’autant plus fortes que Baudelaire en saisit la soudaineté. Dans le poème « A une passante », il évoque une rencontre aussi inattendue que violente. Le poème peut se décomposer en trois mouvements. Tout d’abord, les deux quatrains présentent la situation et décrivent de manière élogieuse la femme qui passe. Ensuite, le premier tercet exprime les sensations et émotions du poète. Puis, le dernier tercet traduit le tragique de son état d’âme.

Premier mouvement : Avant même d’évoquer les circonstances précises de la rencontre, le titre de la partie du recueil concernée (« Tableaux parisiens ») et celui du sonnet nous indiquent qu’il s’agit d’un univers urbain. En effet, Baudelaire arrête son regard sur « une passante » aperçue dans Paris. Dans ce poème, c’est aussi sa propre vision de la ville que le poète nous invite à partager, vision qui s’avère plutôt péjorative comme nous allons le souligner.

        En effet, Baudelaire situe cette rencontre dans un contexte particulièrement agressif. La première phrase traduit la violence de cette atmosphère et pose la situation, le décor « La rue ». La coïncidence du vers et de la phrase donne une impression de désordre et de violence à cause du bruit: « La rue assourdissante autour de moi hurlait. » Il insiste en reprenant l’idée par l’adjectif assourdissante, comme s’il ne pouvait même plus s’entendre penser. Il accentue l’idée d’enfermement en plaçant l’expression « autour de moi » au milieu de deux termes relatifs au bruit : « assourdissante » et « hurlait ». Qui plus est, on peut remarquer le choix des sonorités, en particulier les assonances en « u ; ou » et les allitérations en « r ; s » qui renforcent l’impression d’un vacarme intolérable.

        Dans les trois derniers vers du premier quatrain et le premier vers du deuxième, Baudelaire

décrit la passante qu’il observe. Il souligne sa beauté en mettant d’abord en valeur sa silhouette

longiligne avec les adjectifs « longue » et « mince ». La métaphore utilisée par Baudelaire qui rapproche cette femme d’une œuvre d’art met en relief sa beauté parfaite, sculpturale. Baudelaire met en lumière la légèreté des mouvements de cette passante qui font une grande part de son charme : « soulevant, balançant ; agile ». Sa démarche ressemble à une danse tant elle est gracieuse.

        Par ailleurs, le poète détaille également la tenue vestimentaire de la passante dont il montre l’élégance : « le feston et l’ourlet ». De plus, l’expression « en grand deuil » qui indique que cette passante est habillée de noir, contribue encore à mettre en évidence son allure distinguée : on peut ainsi relever l’emploi de l’adjectif « majestueuse ». De plus, le poète se contente de la voir et de la décrire mais il ignore tout de cette femme. Ainsi apparaît-elle « en grand deuil » sans que le poète puisse témoigner de son histoire.

        En outre, le mystère et le trouble suscités par cette passante sont renforcés par la dualité de sa personnalité sur laquelle Baudelaire insiste. En effet, il souligne d’une part la « douceur qui fascine » et d’autre part « le plaisir qui tue ». Cette forte contradiction qui définit souvent la femme dans l’univers baudelairien est reprise dans l’évocation de son « œil » par la métaphore céleste : « ciel livide où germe l’ouragan ».

        Cette rencontre amoureuse semble vouée à l’échec avant même d’avoir pu commencer. En effet, le titre lui-même : « à une passante » évoque déjà une impossible communication. Il suggère avant tout le caractère bref et éphémère de cette rencontre ; la femme ne fait que passer, elle ne s’arrêtera pas. C’est pourquoi le verbe passer est repris dans le premier quatrain : « une femme passa », faisant directement écho au titre de ce sonnet.

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