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Lecture Linéaire La princesse de Clèves

Fiche de lecture : Lecture Linéaire La princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Juin 2022  •  Fiche de lecture  •  1 698 Mots (7 Pages)  •  524 Vues

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        1  Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de         belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes         héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de  Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son         mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il         suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de    Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une   personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile         de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.

        Il s’agit du portrait physique, social et moral de l’héroïne, Mlle de Chartres, lors de sa toute première apparition à la cour. Orpheline de père et élevée par sa mère qui lui donne l’éducation d’une honnête femme, cette jeune fille parfaite sous tous rapports fait forte impression comme le montre cette description on ne peut plus laudative.

Pbtque : Nous verrons en quoi ce portrait incarne un idéal classique.

1ermvt : Un modèle de perfection physique et social.

2eme mvt : Education maternelle et portrait moral

3eme mvt : Education sentimentale

1ermvt : Un modèle de perfection physique et social.

L.1 à 3 : Tournure impersonnelle « Il parut » souligne le caractère soudain, inattendu, remarquable de cette « entrée en scène », « une beauté » + « beauté parfaite » = termes élogieux, répétition d’insistance et hyperbole met en avant l’apparence exceptionnelle, idéalisée de l’héroïne : entrée de conte de fée (cf Cendrillon qui arrive au bal).

Elle subjugue toutes les personnes présentes ainsi que le soulignent les tournures collectives « tout le monde », « on » : admiration collective. Importance du champ lexical de la vue « parut », « attira les yeux », « voir », « admiration ».

Construction hyperbolique + superlative : perfection parmi les plus « belles personnes » : elle se distingue encore. Modèle de beauté  physique. Paradoxalement, alors qu’il s’agit d’un portrait, pas de détails précis sur son physique. De même, elle n’est pas nommée, ce qui entretient une forme de mystère.

L.3 à 4 : Le prestige de son rang est aussi exceptionnel que sa beauté, elle appartient aux plus hautes sphères de la noblesse de France et se distingue encore en cela. L’hyperbole (superlatif) « une des plus grandes héritières de France » corrobore cette idée et souligne la légitimité de sa présence à la cour. Le terme « héritières » montre qu’elle n’est pas engagée, elle est en quête d’un mari et tout cela fait d’elle un objet de convoitise.

2eme mvt : Education maternelle et portrait moral.

L.4 à 6 : Mme de Chartres et sa fille sont désignées à travers le lien familial qu’elles entretiennent avec M.de Chartres, décédé (« son père » / « sa femme ») : prédominance du patriarcat dans cette société où les femmes ne sont pas tout à fait libres de disposer d’elles-mêmes. Mme de Chartres, veuve, ne se remarie pas et se consacre à l’éducation de sa fille. La tournure « l’avait laissée sous la conduite de » montre qu’elle ne peut pas disposer d’elle-même, comme les jeunes filles de son rang. Ici se dessine également le portrait moral de sa mère, qui apparait comme une honnête femme – selon l’idéal classique- à travers la gradation « le bien, la vertu et le mérite », associée à l’hyperbole « extraordinaires ». Eloge de la mère dont le mérite est souligné.

L.6 à 7 : A la mort de son époux, Mme de Chartres à souhaité protéger sa filles des dangers de la cour, en l’en éloignant. Dès lors, le cadre présenté comme merveilleux, luxueux, privilégié change d’aspect et se révèle, de façon prémonitoire, potentiellement nuisible à l’héroïne.

L.8 à 9 : Justification de son éloignement, elle préparait sa fille à affronter, le moment venu, cet environnement hostile et la forme à son image, afin qu’elle atteigne elle aussi l’idéal de l’honnête femme. Le mot « soin » souligne l’abnégation maternelle, l’importance portée à cette éducation. L’idéal à atteindre s’affiche dans la liste « esprit, beauté, lui donner de la vertu (maitre mot de cet extrait), la rendre aimable » (au sens de « digne d’être aimée »), mise en avant de son physique, de sa culture, de sa morale. Verbes d’action associés à Mme de Chartres « avait donné des soins, travailla, cultiver ».

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