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Lecture Linéaire : Correspondances, Les Fleurs du Mal, Baudelaire

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Par   •  10 Mai 2021  •  Fiche de lecture  •  1 004 Mots (5 Pages)  •  9 791 Vues

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Lecture linéaire :  « correspondances » section Spleen et idéal, Les Fleurs du mal (1857)

Introduction : 

  • Baudelaire, très influencé par le romantisme et le Parnasse, s’est imposé comme le chef de l’école symboliste. Il est reconnu par Rimbaud comme « le vrai dieu de la poésie ».
  • Dans son recueil les fleurs du mal, œuvre novatrice et provocante publiée en 1857, Baudelaire confère au poète un rôle nouveau d’intermédiaire entre la nature et l’homme.
  • Dans le sonnet « Correspondance », 4ème poème de la section « Spleen et idéal », le poète renoue avec la fonction romantique du mage. En effet, Baudelaire est persuadé que seul le poète peut percevoir intimement le monde sensible, sa première source d’inspiration.

Problématique : En quoi « Correspondances » est-il un véritable art poétique ?

Les mouvements du texte :

1er mouvement : 1er quatrain : v1-4 : La nature hermétique (le réel et le surréel)

2ème mouvement : 2ème quatrain : v5-8 : les correspondances entre les sens.

3ème mouvement :  1er et 2ème tercet : v9-14 : les exemples (les illustrations) des correspondances.

Etude linéaire :

  1. Le réel et le surréel (v1-4)
  • Tous les verbes sont au présent de vérité générale = des propos universels
  • Vers 1-2 : La Nature est une métaphore présentée comme un lieu sacré, un temple, lieu de communication entre notre existence l’au-delà.
  • La Nature est personnifiée, vivante et s’exprime (« laisse parfois sortir de confuses paroles »)
  • L’adjectif « confuses » montre qu’il faut la déchiffrer, qu’elle est mystérieuse.
  • Rythme fluide grâce à l’enjambement.
  • Vers 3-4 : au vers 3 on a l’entrée en scène de l’homme (sans majuscule, donc inférieur à la nature)
  • « L’homme y passe » montre qu’il est un acteur passif, il ne fait que de passer
  •  CCL, à travers des forêts de symboles, suite de la métaphore (filée), idée de confusion, la forêt a des symboles, mais que l’homme ne comprend pas.
  • Au vers 4, une PSR montre l’action de la nature, c’est une habitude d’observer l’homme, d’où « regards familiers ».
  • Le rythme est fluide grâce à l’enjambement.
  1. Les correspondances entre les sens (v4-8)

Il existe des correspondances verticales (le poète déchiffre le monde parallèle) et les correspondances horizontales (le mélange des sensations)

  • Ce quatrain est déstructuré, on commence au vers 5,6,7 par une proposition subordonnée circonstancielle de comparaison. La proposition principale n’arrive qu’au vers 8. Cela met en lumière le vers 8, car il est attendu. On veut créer un phénomène de suspens.
  • Le vers 8 est le vers clé du poème, il est composé de tétramètres, donc Baudelaire montre que les sensations se mélangent. Ces mélanges sont des synesthésies (association de sensations de nature différentes). Les synesthésies sont comparées à de longs échos.
  • Vers 6,7 la profonde unité fait référence à l’univers, est considérée comme ténébreuse, profonde et vaste.
  • Vers 7, la comparaison « comme la nuit » et « comme la clarté » associée à une antithèse montre l’éternité de l’univers.
  • On entend l’écho grâces aux assonances en [o],[é],[on] et l’allitération en [k].

Assonance : répétition d’un même son vocalique.

Allitération : répétition d’un même son consonantique. 

  1. L’illustration des correspondances par l’exemple (v9-14)
  • Vers9-10, « il est », cette tournure impersonnelle au présent va permettre une démonstration. Le poète compare des parfums frais à des chairs d’enfants, il mélange les sensation (il associe l’odorat aux sensations tactiles). Ces comparaisons sont surprenantes.
  • Vers 10, suite de la comparaison, les parfums sont comparés à des sons (sensation auditive), il compare aussi les parfums à une couleur, le vert de la prairie (sensations visuelle).
  • Assonances-en [è]
  • Vers 11, le tiret marque une rupture, il est suivi du GN « et d’autres », qui permet d’énumérer d’autres parfums.  Les adjectifs (« triomphants », « corrompus », « riches ») sont étonnants car ils font référence à des valeurs morales qui sont négatives. Baudelaire associe sensations olfactives avec des valeurs morales.
  • Vers 12, les parfums sont des choses infinies, ils transportent dans l’éternité. Importance du terme expansion, terme en 4 syllabes, on fait la diérèse (=prononcer [si|on] en 2 syllabes).
  • Vers 13, s’ouvre sur une nouvelle comparaison avec une énumération des parfums (forts, puissants, enivrants)
  • Vers 14, il est construit sur une PSR qui explique le rôle des parfums : ils permettent de voyager, d’où les transports de l’esprit.
  • Allitération en [s] dans les 2 derniers vers, cela peut faire référence aux chants mélodieux.
  • Le poème se termine sur le mot « sens », le message est que par les sens on va découvrir et déchiffrer le monde.
  • Conclusion : 
  • Sonnet classique en alexandrins
  • L’homme a besoin du poète pour comprendre la nature
  • La nature est « un temple » qui envoie des messages peu compris par l’homme
  • Par les sens, en particulier les parfums, il comprend le monde sensible
  • Il nous enseigne les synesthésies (mélange de sensations différentes)
  • Il nous donne une nouvelle vision du monde par les synesthésies.

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