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Le pouvoir des fables

Fiche de lecture : Le pouvoir des fables. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2021  •  Fiche de lecture  •  1 578 Mots (7 Pages)  •  573 Vues

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LECTURE LINEAIRE LE POUVOIR DES FABLES

Introduction :

En intitulant la fable 4, « Le Pouvoir des fables », La Fontaine nous invite à la considérer comme une fable métalinguistique : elle parle d’elle-même, produit un discours de la méthode pour appréhender le sens des Fables en général. Le titre est abstrait, ne met en scène aucun personnage et demande au lecteur de s’interroger lui-même sur ce que produit un tel texte. La démonstration que mène La Fontaine consiste à montrer que ce genre mineur, marginal dans la production littéraire, peut faire mouche là où d’autres formes échouent.

Les mouvements du texte :

Premier mouvement : la dédicace à l’ambassadeur. (V.1 à 34)

Deuxième mouvement : la fable athénienne interrompue. (V.34 à 48)

Dernier mouvement : La fable mise en abîme comme résolution de la première fable. (V.49 à la fin).

Premier mouvement :

  1. L’échec de l’orateur, v.34 à 38.

La fable commence comme un conte. « Dans Athènes », l’éloignement géographique crée ici un éloignement temporel. L’adverbe : « autrefois » installe une atmosphère de conte de fée, il fonctionne comme le « il était une fois ». Le premier personnage qui apparaît est un groupe qualifié par deux adjectifs péjoratifs : « vain » et « léger ». Ces deux adjectifs préparent l’étape suivante ; le peuple ne va accorder aucun crédit à l’orateur.

An vers 35, le personnage principal apparaît, il est distingué par une majuscule. Il occupe la position de sujet, soulignée par l’enjambement sur le vers 36 : « courut à la tribune ». Le passé simple est motivé par la mise en relief de l’action exprimée par un complément circonstanciel de cause au vers 35, « voyant sa patrie en danger ». La simultanéité des actions est soulignée par le participe présent qui met en valeur la détermination et l’engagement de l’orateur.

Cependant son discours dont le but est la mise hors de danger de la cité : « le commun salut » déploie une violence verbale : « parl[a] fortement, voulant forcer les cœurs » qui crée un hiatus entre son art « tyrannique » qui rime bien mal avec la « république ». L’antithèse de ces deux termes annonce l’échec de l’orateur. La « captatio benenvolentiae », le fait de capter par la parole l’attention de son auditoire échoue comme l’indique l’expression oxymorique « forcer les cœurs », forcer repris par « fortement » pour souligner l’inefficacité du discours.

  1. Un peuple indifférent (v.39 à 48)

L’attitude de l’auditoire est globalisée par l’emploi du pronom personnel indéfini : « on ». Aux passés simples des actions de l’orateur, action de premier plan s’oppose l’imparfait, action de second plan, qui montre une permanence dans l’indifférence. A cette passivité, l’orateur réplique par une action énergique, une rhétorique très expressive, trop appuyée ; il « recourut/A des figures violentes ». La diérèse sur « violentes » attire l’attention sur une agressivité de mauvais aloi.

La juxtaposition des deux propositions au vers 38 : « On ne l’écoutait pas : il recourut… » met en relief la tension générée chez l’orateur par l’attitude de l’auditoire. La proposition relative du vers 41 : « Qui savent exciter les âmes les plus lentes » développe l’idée contenue dans l’adjectif : « violentes ». L’orateur use de toutes les ressources de la rhétorique, de ses effets les plus voyants, les plus impressionnants. La Fontaine prend l’exemple d’une figure de style aux effets appuyés, la prosopopée au vers 42 : « Il fit parler les morts ». L’asyndète des vers 42 et 43 (construction par omission des éléments de la phrase) souligne la précipitation de l’orateur qui accumule les effets rhétoriques afin de gagner son public.

Au vers 43 : « Le vent emporta tout » conclut le discours sur un échec ; les paroles de l’orateur restent impuissantes.

La Fontaine au vers 44 quitte des yeux l’orateur vaincu pour observer l’auditoire. Il le qualifie par une périphrase très péjorative : « l’animal aux têtes frivoles ». Le peuple d’abord « vain et léger » est un monstre aux mille têtes aussi vides les unes que les autres : « frivoles ». Le peuple est décrit comme blasé, il s’est habitué aux ficelles rhétoriques de l’orateur. L’immaturité du peuple se manifeste dans son attitude : « regard[er] ailleurs…s’arrêter/A des combats d’enfants ». La brutalité puérile a plus d’effets que l’art oratoire pour le peuple.

Au vers 48, le tournant est négocié par l’orateur dégradé par la désignation péjorative d’ : « harangueur ». La harangue est un mauvais discours, maladroit et agressif. La question oratoire : « Que fit le harangueur ? » ouvre la séquence suivante de la fable.

Comme il existe plusieurs figures de rhétorique, il existe plusieurs formes littéraires ; l’orateur se transforme en fabuliste.

Deuxième mouvement :

 La fable dans la fable (v.49 à 60)

Le vers 49 marque le début de la mise en abîme grâce à l’introduction du personnage mythologique, Cérès. L’orateur cède la parole au fabuliste, le fabuliste s’exprime au discours direct, souligné par la proposition incise : « commença-t-il. »

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