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Le Soleil de Baudelaire

Fiche : Le Soleil de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mars 2022  •  Fiche  •  1 601 Mots (7 Pages)  •  602 Vues

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Texte pour le bac :  Le Soleil, Les fleurs du mal de Charles Baudelaire

Intro : « Le Soleil » fut publié dans l’édition de 1857 en lieu et en place de « l’Albatros » (section spleen et idéal). Mais dans l’édition de 1861, il occupe la deuxième place de la section « tableaux parisiens » et trouve un écho dans « Albatros » car ces 2 poèmes offrent au lecteur une réflexion sur la figure du poète en créant, respectivement, une analogie avec l’astre solaire et l’oiseau pélagique. Claude Pichois, spécialiste de Baudelaire, émet l’hypothèse que « Le Soleil » est un poème de jeunesse : le thème serait emprunté à la Pléiade, notamment à Ronsard (« L’Hymne à la mort ») : 

« De ce commun Soleil, qui n’est seulement chère

Aux hommes sains et forts, mais aux vieux chargés d’ans,

Perclus, estropiats, catarrheux, impotents. »

Nous nous demanderons comment, dans ce poème au titre symbolique, Baudelaire évoque le pouvoir du poète capable par son art de transformer, d’embellir le monde.

Les mouvements de l’analyse correspondront aux strophes du poèmes : première strophe, fonction du poète ; deuxième, fonction du soleil ; troisième, analogie entre le poète et le soleil.

 1er mouvement : la fonction du poète

Premier mouvement : Fonction du poète

La fonction du poète est longuement contextualisée par un CCL « Le long du vieux faubourg... » puis par un CCT «Quand le soleil... ».

 Des vers 1 à 4, Le faubourg est présenté comme un lieu de pérégrination « le long du vieux faubourg » c'est également un lieu limitrophe, un entre-deux mondes (ville/campagne).

Description péjorative du faubourg « vieux, pendent, masure (connote la pauvreté) » donne l'impression d'un décor délabré, ce que vient confirmer le rejet au vers 2.

« Les persiennes » et le contre-rejet interne qui, plaçant « abri » avant la césure, déstructure l'alexandrin (bien difficile à lire), l'instabilité de l'alexandrin évoque d'ailleurs peut-être celle des persiennes. La rime « masures/luxures » fait de ces taudis des maisons closes, des endroits mal famés ce qui est corroboré par l'hémistiche « Les persiennes, abri/ des secrètes luxures » : les volets servent à cacher ces amours interdites (la luxure est un péché).

Enfin l'assonance en (è) et les sonorités labiales (b) et (p) et dentales (t) et (d) hachent le rythme de ces deux vers, de manière peu harmonieuse.

Vers 3 « Quand le soleil » (CCT) : le soleil est personnifié, « cruel », « frappe » nous relevons les hyperboles « cruel, à traits redoublés » qui attestent peut-être son origine divine. L'étendue de son champ d'action est vaste comme le confirme l'anaphore « sur la ville et les champs, sur les toits et les blés », son action est de plus en plus précise comme le montre le glissement de « ville » à « toits » et de « champs » à « blés », le parallélisme met en évidence d'une part la force de frappe de ce soleil, son avancée, sa percée dans la ville, comme dans la campagne (le soleil, astre du jour, et dieu de l'Antiquité, Hélios, a, bien sûr le don d'ubiquité), et d'autre part les antithèses entre le cadre urbain et le cadre champêtre confirmées par la présentation méliorative de la campagne dans le 2ème mouvement.

Vers S-8, arrivée du poète (sous le soleil) se fait dans un élan souligné par le verbe de mouvement, par l'assonance en (an), par le rythme ternaire des participes présents mis en évidence en début de vers « je vais, flairant, trébuchant, heurtant », et avec fracas, nous notons l'allitération en (r) ; ainsi la métaphore de la création comme une quête, un combat est filé. Au vers 5, l'adjectif « seul » est à la césure (mis en évidence), le poète est à part, héros solitaire, le motif de l’« escrime » rappelle les « traits redoublés » du soleil et associe ainsi les deux protagonistes.

L'adjectif « fantasque » s'oppose à l'inertie et au délabrement du lieu et amène l'idée de la surprise et de la nouveauté, l'alchimie poétique est en marche (avec le poète).

 La poésie (champ lexical : « rime, mots, vers ») est partout, nous notons l'hyperbole, « dans tous les coins » et la comparaison « trébuchant sur les mots comme sur les pavés » (qui lie le sens figuré au sens propre et désacralise la poésie en la modernisant), reste au poète à la débusquer, il en a la faculté, dans la mesure où il la porte en lui «depuis longtemps rêvés ».

La poésie se présente comme accidentelle « hasards, trébuchant, heurtant » mais c'est le poète éclairé qui provoque ces accidents poétiques en errant dans les faubourgs.

Deuxième mouvement : Fonction du soleil

Vers 9: Le soleil est décrit comme une force positive, le démonstratif « ce » et le présentatif « c'est celui qui » le désignent pour le mettre en évidence, pour le distinguer. La personnification « père nourricier » en fait un être puissant à la fois géniteur et protecteur (on note l'antithèse avec l'adjectif « cruel » qui le qualifiait dans la première strophe), à la fois masculin et féminin, l'adjectif « nourricier » étant souvent employé au féminin pour qualifier la nature ou la femme ; ce caractère nourricier est relayé par le lexique de l'abondance marqué également par les pluriels « champs, ruches de miel, moissons, croître, mûrir» qui contraste avec la décrépitude du faubourg. La deuxième partie de l'hémistiche « ennemi des chloroses » insiste sur sa force : qui dit ennemi dit lutte, la rime « chloroses/roses » annonce sa victoire, le soleil redonne ses couleurs au monde.

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