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Le Rouge et le Noir, livre premier, Chapitre VI, Stendhal, 1830

Commentaire de texte : Le Rouge et le Noir, livre premier, Chapitre VI, Stendhal, 1830. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Janvier 2022  •  Commentaire de texte  •  1 659 Mots (7 Pages)  •  515 Vues

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Lecture linéaire n°1, Le Rouge et le Noir, livre premier, Chapitre VI, Stendhal, 1830

        L’extrait présenté vient du roman Le Rouge et le Noir écrit par Henri Beyle dit Stendhal et qui parut pour la première fois en France le 15 novembre 1830 (qui est un roman romantique et du réel). C’est extrait se situe au début du roman dans le chapitre VI. M. de Rênal à choisir, sur les conseils de l’abbé Chélan, le jeune Julien comme précepteur de ses enfants. Sa femme redoute l’arrivée de ce précepteur dont elle a déjà imaginé la physionomie. Après être passé à l’église, Julien arrive chez M. le maire. Il s’agit ici de la première rencontre entre les deux personnages. Tout d’abord nous analyserons troubles de Mme de Rênal, un personnage naïf de la ligne 1 à la ligne 13. Puis, de la ligne 14 à la ligne 22 nous nous pencherons sur le trouble de Julien, un être sensible touché par la grâce de Mme de rénal. Nous essayerons donc de démontrer en quoi cette scène de rencontre amoureuse est-elle programmatique ?

        On retrouve tout d’abord, dans le premier paragraphe, un dispositif emprunté du théâtre. Les repères spatiaux (décors) sont mentionnés trois fois, les vêtements (costumes), quant à eux, deux fois, et les mouvements des corps le sont également avec le verbe d’action « sortie » ligne 2, tout comme la caractérisation du mouvement à deux reprises. Ce paragraphe fonctionne donc ici comme des didascalies. On retrouve l’intimité et la sincérité rare dans ce roman de réalisme social. Mme de Rênal paraît libéré du poids des convenances sociales et du regard masculin notamment avec le complément circonstanciel de manière présent à la ligne 1, « Avec la vivacité et la grâce qui lui était naturel quand elle était loin des regards des hommes ». Elle peut alors exprimer sa nature profonde. C’est une scène intime marquée du sceau du naturel. Le décor du jardin n’est pas anodin, il souligne cet état de nature et ancre cette scène dans un motif romantique. La mention du regard renforce le topos de la rencontre amoureuse ici souligné par l’emploi du passé simple « aperçut » à la ligne 3. La caractérisation de Julien se fait du point de vue de Mme de Rênal. Il est présenté comme un être fragile. Ceci grâce au modélisateur et adverbe dans la citation suivante « quand elle a perçu près de la porte d’entrée la figure d’un jeune paysan presque encore enfants, extrêmement pale et qui venait de pleurer » ligne 3 et 4. Cette caractérisation témoigne du caractère maternel de Madame de rénal. S’agit-il ici déjà pour elle de le protéger ? Cependant son regard n’est pas dénué d’erreurs car elle traite Julien de « paysans », et ne réalise pas ces capacités intellectuelles. Dans le deuxième paragraphe du texte, ce regard où les erreurs sont présentes est justifié par son imagination et sa sensibilité. Nous comprenons donc que ce n’est pas qu’une scène qui est romantique mais que son personnage l’est également. En effet elle semble bercée par les illusions de ses lectures romantiques qui la pousse à réinterpréter le réel. Ceci est souligné par l’emploi de groupe nominaux, « jeune fille déguisée » ligne 7, qui renvoie au motif du travestissement. On remarque aussi la référence au genre romanesque ligne 6 avec « l’esprit un peu romanesque ». Le motif du déguisement et du travestissement continue d’inscrire cette scène dans une sorte de théâtralité. L’inversion des rôles et des textes rappelle les pièces de Marivaux, dramaturge célèbre du XVIIIe siècle. (De même, la citation qui ouvre ce chapitre renforce encore cette filiation théâtrale car elle est extraite d’un opéra de Mozart Les Noces de Figaro. Celle-ci est adapté du théâtre français Le mariage de Figaro de Beaumarchais.). De plus, l’hyperbole créée par la répétition de l’adverbe intensif « si » ainsi que la périphrase ligne 9 et la focalisation interne montre que la caractérisation de Julien se fait encore à travers le regard attendri de Madame de rénal. La proposition subordonnée relative, « qui venait demander quelques grâce à M. le maire » ligne 8 montre une erreur d’interprétation de Mme de Rênal. Tout en rappelant son statut de femme mariée ce qui place déjà la scène sous le sceau de la faute, cette mention de l’aumône faite au maire inscrit les personnages dans une différence sociale. La mention du corps et la locution prépositionnelle « près de » ligne 12 montre l’intimité et la sensualité de la rencontre amoureuse qui est créé par la proximité physique. Il y a également un effet de surprise, propre au topos, avec l’emploi du verbe d’action au passé simple qui crée aussi un effet théâtral. Mme de Rênal est attendrie par Julien. L’emploi de l’apostrophe qui allie le déterminant possessif « mon » et le substantif « enfant » ligne 13 lors du discours direct achève de la présenter comme une mère, est inscrit cette scène dans le récit registre du roman d’apprentissage.

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