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Le Rouge et le Noir, chapitre 29, Stendhal

Cours : Le Rouge et le Noir, chapitre 29, Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Décembre 2020  •  Cours  •  2 004 Mots (9 Pages)  •  1 794 Vues

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Commentaire le Rouge et le Noir chapitre 29 du second livre :

     

       Ce texte est issu du roman de Stendhal Le Rouge et le noir paru en 1830.Il prend place au chapitre 29(« l’Ennui »).

Mme de Fervaques  regrette que Julien ne soit pas encore prêtre, pour couper  court aux calomnies, car l’intérêt  qu’elle prend à ses lettres de Julien s’accroît.Elle -même écrit  quotidiennement.Les réponses de Julien sont toujours copiées sur le manuel et ont peu de rapport avec les lettres  reçues , le style  empathique  empêche que Mme de Fervaques s’y arrête.Julien est intéressé par de nombreuses soirées où il rencontre le dandy russe Korasoff qui lui conseille pour gagner l’amour de Mathilde en la rendant jalouse en simulant le plus grand désintérêt à son égard.A la fin de ce chapitre, la frustration de Mathilde arrive à son tour et éclate alors une scène de dépit amoureux.

Nous nous demanderons comment dans une scène de jalousie, le narrateur stendhalien s’y prend pour faire valoir la présence froide et calculatrice de Julien au travers du discours jaloux et théâtral de Mathilde.

Pour cela, nous étudierons d’abord la douleur d’amour et de l’orgueil de Mathilde(causes de l’effet à venir), ensuite, l’écriture sensible pour enfin observer le triomphe du séducteur froid.

       

        Dans cet extrait ,les deux vertues opposées, l’amour et la haine se combattent qui sera peinte l’action à venir dans l’intérieur de Mlle de la Molle.

Nous voyons avant que la scène de jalousie apparaisse, que Julien jette les lettres de la maréchale dans un tiroir sans les décacheter.Ce manège surprend Mathilde ce qui déclenche en elle une douleur d’orgueil, elle s’écria en s’emparant de ces lettres «  vous m’oubliez tout à fait à moi, moi qui suis votre épouse ».Mathilde désigne ce comportement comme affreux.

Son orgueil , étonné de l’effrayante inconvenance de sa démarche l’étouffe.Ce phénomène l’a fondit  en larmes, la sensibilité est dans l’action.

Par la suite, on a bien une vraie scène de jalousie à cause de Julien qui lui paraît assez froid, on le voit avec « impassible froideur » et « mépris ».Au début de cet extrait, on remarque une position entre les deux jeunes personnes qui est vraiment marquante et significative.

On peut voir que Mlle de la Mole se sent comme une proie  aux plus vives douleurs qui essaye d’éviter la tête de Julien qui ne peut pas tenir cette tension qui commence à se fixer dans la pièce.Ceci montre une réflexion défensif  de la part de Mathilde qui préfère ne pas s’affronter en s’éclipsant.Elle se lutte contre elle-même.

Ce mouvement vise à donner un aspect réaliste que l’on ne perd jamais dans ce roman. Ce texte montre bien l’enfermement mental général dont est victime Mathilde, c’est une représentation classique qu’on retrouve partout dans les romans, une femme qui  est rongée par un fort chagrin d’amour avec un homme  qui l’ignore et avec une attitude vraiment romanesque  pour pimenter tout cela.

Puis Mathilde opte un comportement d’un enfant gaté qui se donne l’exclusivité de Julien.Ce paragraphe est au centre de l’intériorité  de Mathilde qui souffre et lance également un cri de détresse de façon implicite, elle cherche à le rabaisser pour s’élever.Elle est glacée d’horreur. Le narrateur stendhalien montre le déni total de Mathilde qui se ment à elle-même.

Elle essaye de se cacher, pour elle, c’est une pensée défensive pour se protéger de ce gros chagrin.

La douleur ici est traitée par l’orgueil.Cette scène est importante pour la réflexion du lecteur qui cherche à s’identifier aux personnages du roman.Mathilde théâtralise cette scène et la rend irréaliste entre le mépris et la compression, on entre dans son mental romanesque .Le narrateur stendhalien utilise aussi de la comédie avec la scène où elle se met à genou en lui demandant de la mépriser et de l’aimer puis son comportement est suivi par un évanouissement.Julien se moque d’elle en disant « la voilà donc, cette orgueilleuse, à mes pieds ».Dans ce paragraphe, on peut bien remarquer un premier mouvement de la vraisemblance d’action.

           

       Le texte épouse une écriture sensible.Au style indirect libre, on sent la présence de Julien dans les réactions de Mathilde.Toujours désireux de partir du sensible pour traiter de la réalité, le narrateur stendhalien s’appuie sur le timbre des voix pour faire valoir l’état éprouvé par le personnage.Le narrateur accorde une place matérielle au dominant de cette scène de comédie dramatique, il étais déjà dans la  séquence (dite naturelle) consacrée à Mathilde, derrière laquelle on sentais sa présence.

Ce procédé nous rapproche de Mathilde mais aussi de Julien, il nous fait sentir la scène et la présence de Julien , il renforce l’écriture sensible et son intensité.

On peut voir que l’impassible froideur de Julien fait redoubler  le malheur d’orgueil de Mathilde.

Julien envoie des radiations depuis sa froide impassibilité. « L’impassible froideur » nous fait ouvrir le texte, elle la ferme et le narrateur nous place dans la tête du héros, il nous fait entendre en utilisant le discours direct la pensée de Julien (trace de théâtralité intérieure, il se parle à lui-même sous la forme d’un dialogue de théâtre).

Julien semble réservé, l’action nous le peint assez cruel.Nous avons des accès au monde intérieur de Julien  qui témoigne d’une forte antipathie sous sa grande froideur qui ne se retient pas d’être distant.

Dans un second temps du texte, la réussite tactique de Julien explose.Mathilde ne se tient plus et profère des propos contradictoires typiques du dépit amoureux.Elle nous explique qu’elle est mépriser puis accepte de l’être.Le narrateur nous soumet le style indirect par l’intensité de la réaction féminine.

Au troisième paragraphe, le narrateur nous rapproche encore des personnages avec un monologue intérieur la conscience de Mathilde telle qu’elle se déploie dans la réalité sensible.Le texte, suit le rythme même de la vie.On voit la blessure de classe de Mathilde et surtout le caprice amoureux d’une jeune femme possessive à la fois souffrante et comique.

Quand elle dit »Ah!Pardon mon ami... », elle nous paraît répondre à une réponse de Julien mais Julien est muet depuis un bon moment , par ce procédé, le narrateur se tient plus près du »naturel » de la situation et pour nous faire sentir la présence radieuse de Julien, son corps rayonnant pour Mathilde qui cherche un contact qui n’existe pas .On retrouve aussi de l’ironie, on retrouve le narrateur stendhalien.Il faut pas oublier que Stendhal étais un adepte des sensualistes et matérialistes du 18ème(Diderot, Condillac…) dont la philosophie, passée en littérature, ramène le réel à sa perception et l’évocation de celui-ci à un resserrement au niveau du sensible et de la conscience( une des bases du réalisme chez Stendhal, Balzac et Zola).

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