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La tresse

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Par   •  13 Juin 2022  •  Discours  •  487 Mots (2 Pages)  •  300 Vues

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Oral la tresse

Alors que la lecture du roman polyphonique la tresse pourrait être utilisée pour dénoncer cette société enfermant les gens dans leur condition sans espoir de sortie, j’aimerais plutôt la voir comme la preuve qu’avec determination et courage il est possible de tracer son propre chemin.

Laetitia Colombiani, dans son premier roman sorti en 2017, tente en mêlant le destin de trois femmes, Sarah, Smita et Giulia, venant de trois horizons différents de démontrer que malgré le karma, « cet héritage, ce cercle dont personne ne peut sortir » (d’après les dires de Smita), la persévérance permet de garder sa dignité et sa liberté. Un passage m’a particulièrement interpellé : LECTURE

Ces trois femmes sont en tout point semblables à cette arachnique piégée dans la baignoire. Elles sont, comme elle, fines et vulnérables, dépendantes d’éléments exterieurs qu’elles ne maitrisent pas. Elles tentent par tous les moyens de s’extirper de ce karma, représenté dans le passage par la baignoire.

Toutes les trois, comme l’araignée, on été ramenées au fond du bac alors qu’elles tentaient de remonter « le long des canalisations »  chacune par un élément différent alors que tout se présentait bien. Le mari de Smita a refusé de partir, la faillite de l’atelier va changer les plans de Giulia et le cancer de Sarah va faire basculer sa vie bien rythmée.

A ce moment de l’histoire, les trois femmes sont bloquées. Elles ont compris que, comme le dit Sarah Cohen « il faudra tenir, coûte que coûte » et que cela demandera des efforts ce sera « une succession de moments d’espoir, de doute et d’autres où elle se croira vaincue »

Je ne voyais pas, à cette étape de ma lecture, comment elles pourraient s’en sortir. J’étais jusqu’alors persuadées qu’elles abandonneraient car elles n’étaient suivies par personne. Elles sont comme cette araignée, mal vues, mises à l’écart et repoussées. Et pourtant, contrairement à l’araignée, elles ne vont pas attendre leur sort, immobiles. Non, elles vont se battre.

S’inscrivant dans le parcours du personnage de roman, cette lecture m’a fait prendre conscience de la puissance d’un être fictif inventé par un auteur. En effet, j’ai éprouvé de véritables émotions pour ces femmes, comme si elles étaient mes amies. Je regrette d’ailleurs une chose : j’aurais aimé que le livre soit plus long, afin d’en savoir plus sur les 3 héroïnes.

On dit qu’un cheveu est aussi résistant qu’un fil de cuivre. Il parait délicat mais est puissant. Utiliser le symbole du cheveu pour illustrer la force et la ténacité des trois femmes m’a donc d’autant plus marqué. En effet, leurs trois destins se liant, comme les trois brins d’une tresse, bien qu’elles ne se rencontrent pas, leur donne une force incroyable et c’est ce que j’ai trouvé remarquable.  Laetitia Colombiani, de cette manière, m’a donnée un leçon de vie et d’espérance dont je me souviendrai : la fatalité n’existe que si on lui laisse la place d’exister.  

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