La princesse de Clèves est-il est un roman féminin ?
Dissertation : La princesse de Clèves est-il est un roman féminin ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar madeleine0805 • 20 Octobre 2022 • Dissertation • 1 405 Mots (6 Pages) • 287 Vues
La princesse de Clèves est-il est un roman féminin ?
La Princesse de Clèves un roman que l’on pourrait attribuer au genre du roman précieux mais est en réalité inspiré de celui-ci pour créer un nouveau genre, le roman psychologique, de l’intimité créé par Mme de Lafayette. Le roman s’articule autour du paraître et du dissimulé dans un univers particulièrement féminin et dont le personnage principal est une femme. L’ouvrage fut écrit par une femme, lu par des femmes et écrit pour des femmes. Nous nous demanderons alors si La Princesse de Clèves est un roman que l’on peut qualifier de féminin. Dans un premier temps, nous verrons l’univers féminin dans lequel se déploie le roman puis nous nous intéresserons au pouvoir des femmes dans l’ouvrage et enfin à l’héroïsme de la Princesse de Clèves.
Tout d’abord, nous allons étudier l’univers féminin de l’ouvrage, premièrement dans la Cour. Le roman se déploie dans un espace féminin entre le personnage principal, Madame de Clèves et les autres personnages féminins et dans ce qui s’appelle la Cour. En effet, l’espace féminin se construit de confidences, mes dialogues entre les différentes femmes influentes de la Cour. Ces confidences et rumeurs, leurs discussions, semblent être leurs seules action. De plus, elles sont indispensables au récit puisque c’est comme cela que nous apprenons nombre de choses et parfois importantes au déroulement de l’histoire, comme par exemple lorsque Mme la Dauphine raconte à la Princesse de Clèves que Monsieur de Nemours a renoncé à un mariage royal pour la femme qu’il aime secrètement et passionnément à la ligne 418 « c’est cette même passion dont il est occupé dont il est occupé qui le détourne d’un si grand dessein. » Grâce aux confidences de Mme la Dauphine, qui « voulait l’instruire de tout ce qui s’était passé à la Cour en son absence », on apprend premièrement que Nemours aime passionnément Madame de Clèves mais cela permet également de connaître les sentiments de l’intéressée, celle-ci est « pleine de reconnaissance et de tendresse » en apprenant que non seulement, Nemours l’aime, mais qu’en plus, il cache sa passion et néglige « pour l’amour d’elle les espérances d’une couronne ». Ainsi, les discussions mais surtout les confidences forment des actions car l’histoire avance grâce à elles. En effet, le fait de savoir assurément l’amour que lui porte Nemours, la Princesse de Clèves évolue et on avance peu à peu dans l’histoire. Ces confidences exclusivement féminines permettent exclusivement à la Princesse d’en apprendre plus sur le monde de la Cour et ainsi de déchiffrer toujours un peu plus les actions et sentiments de chacun. C’est comme si les femmes de la Cour l’aidaient à comprendre le monde dans lequel elle se construit et apprendre les règles et codes de ce milieu et cet apprentissage spécifique se fait dans un espace exclusivement féminin.
Nous verrons maintenant l’espace féminin intime entre la Princesse et Mme de Chartres. On assiste dans le roman à de nombreuses dialogues entre Mme de Chartres et sa fille, la princesse. Mme de Chartres est la mère pieuse et vertueuse de la Princesse. Elle consacre sa vie à l’éducation de sa fille, basée sur le respect de la moralité et de la bienséance. Ce sont des dialogues intimes dans lesquels Mme de Chartres indique souvent à Mme de Clèves comment se comporter et la conseille. Elle la conseille également sur comment se comporter face à ses sentiments pour le duc de Nemours, notamment sur son lit de mort. En effet, Mme de Chartres engage sa fille à vertu et devoir : elle refuse de la voir « tomber comme les autres femmes », elle préfère mourir plutôt que de voir cela se passer. Elle engage non seulement sa fille à être vertueuse mais également de se distinguer des autres. Les dialogues entre la mère et la fille ont un réel impact sur la Princesse de Clèves et donc sur l’histoire. En effet, on peut supposer que l’une des raisons de la Princesse de ne pas céder aux avances de Nemours à la fin du roman est l’avertissement de sa mère qui la met en garde.
Ensuite, nous nous intéresserons aux pouvoirs des femmes dans l’ouvrage et particulièrement à celui de la Princesse. Le pouvoir principal des femmes dans le roman sont leur pouvoir de séduction et l’amour. Bien que quelque peu cliché, il se manifeste tout au long du roman. En effet, si l’on prend l’histoire de la Princesse et du duc de Nemours, l’intéressée gagne en pouvoir dès que Nemours porte un regard sur elle et en tombe amoureux. Cela lui apporte de la puissance car elle est aimé par un homme influent de la Cour. De plus, elle possède dès lors un pouvoir inconditionné sur le duc lui-même car il renonce à un avenir somptueux, un mariage royal, pour elle ou plus exactement pour l’amour qu’il lui porte. Le fait que Nemours l’aime permet de changer le cours de l’Histoire de l’époque dans laquelle se déroule le roman. On remarque surtout un changement. En effet, au début du roman, la Princesse est un peu effacée, elle n’a pas de caractère et se plie aux obligations de son entourage et plus spécifiquement de sa mère ; mais dès lors que l’homme qu’elle aime va éprouver des sentiments pour elle, elle va se démarquer et commence à avoir des sentiments bien propres à elle. On peut supposer que L’amour réciproque entre elle et Nemours lui octroie un double pouvoir : un pouvoir sur le duc de Nemours et un nouvelle sorte de pouvoir sur elle-même, cela lui permet de commencer à devenir une personne propre qui pense un peu plus d’elle-même. Cela l’obligera également à faire des choix et à ne plus subir passivement comme cela était le cas lors de son mariage avec monsieur de Clèves.
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