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L'influence virgilienne dans "Le Contemplation" de Victor Hugo

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Par   •  11 Mars 2018  •  Guide pratique  •  2 855 Mots (12 Pages)  •  2 095 Vues

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 L’influence virgilienne dans

« Les Contemplations » de Victor Hugo  

S’il existe deux chefs de file différents, ce sont bien Virgile et Victor Hugo. L’Antiquité classique et le romantisme semblent s’opposer, pourtant, Victor Hugo poète, romancier et dramaturge français a bel et bien été influencé par les œuvres les plus connues de Virgile, les Bucoliques, les Géorgiques et l’Enéide dans l’écriture des Contemplations.

  1. VIRGILE ET VICTOR HUGO

       De nombreux auteurs ont étudié le virgilianisme de Victor Hugo comme Amédée Guiard (Virgile et Victor Hugo, 1910), Samuel Chabert (Virgile et l’œuvre de Victor Hugo, 1868), René Pichon (Virgile et Victor 1911) et Romain Vignest (La latinité dans la poésie de Victor Hugo pendant l’exil Virgile, Horace, Lucrèce, Juvénal 2006). Ils ont donc établi un catalogue très complet de toutes les citations, traductions, imitations et appréciations par lesquelles cette influence se manifeste.

Le grand poète du XIXème siècle côtoie dès son plus jeune âge le poète du Ier           siècle avant JC.  En effet, Victor Hugo découvre la poésie à travers les auteurs latins qu’il traduit en vers français lors de son adolescence. Il perçoit ainsi l’originalité de Virgile et la qualité de son style.

Le thème de la nature est présent dans les lectures de Victor Hugo d’abord avec les pièces pastorales, les Bucoliques et les poèmes consacrés à l’agriculture et à l’élevage, les Géorgiques. Puis, le jeune homme s’engage dans la mêlée romantique en s’y jetant avec ardeur avec l’ambition très nette de s’imposer à son temps comme le plus grand génie. Ainsi, il ne regarde plus Virgile comme un modèle mais comme un aïeul qu’on peut égaler. Ce n’est plus un élève mais un disciple formé.

Puis, vers l’âge de quarante ans, il prend part à la politique et devient un écrivain engagé mais un coup d’état l’exile à Jersey. Il prend en horreur l’empire et les empereurs. Virgile, l’ami d’Auguste, ne peut plus rester ni son maître ni son génie. Il le dédaigne au profit d’Homère, Lucrèce, Plaute et Juvénal. Il refuse de reconnaitre la puissance et même le génie de Virgile en ne lui accordant que le goût et la perfection.

Mais quelle que soit son attitude vis à vis du poète romain, jusqu’à la fin de sa vie, il en subit une influence visible et notamment dans Les Contemplations.

Virgile lui enseigne donc comment concilier l’infini du sentiment, l ’émotion, le rêve, la mélancolie et le mystère avec la perfection exacte de la phrase que l’on retrouve tout au long du recueil des Contemplations et tout particulièrement dans son architecture.

C’est dans la thèse de Romain Vignest que nous avons pu découvrir "Virgile et l’architecture des Contemplations". Son point de vue nous a paru pertinent et nous allons donc essayer de vous présenter l’influence de Virgile dans l’itinéraire poétique de la construction des Contemplations.

  1. L’ARCHITECTURE DES CONTEMPLATIONS

Tout d’abord, notons que Virgile est nommé 14 fois dans les Contemplations devant Dante auquel il est d’ailleurs associé, et très largement devant Orphée figure mythique dont il est aux yeux de Victor Hugo, la réalisation historique.

Dans Les Contemplations, l’intertextualité superpose continuellement l’œuvre de Hugo et celle de Virgile. Au début de l’œuvre, nous sommes dans le paradis arcadien des Bucoliques avec « Aurore » (livre I) puis nous passons à la descente aux Enfers du « chant VI » de l’Enéide avec « Au bord de l’infini » (le livre VI). L’articulation se fait sur la séparation d’avec l’être aimé dans « Pauca meae » comme dans la dixième et dernière églogue « Pauca meo Gallo ».

  1. LE PARADIS ARCADIEN

L’évocation poétique des splendeurs de la nature constitue l’un des thèmes les plus évidents du recueil de Victor Hugo. De nombreux thèmes et motifs communs à Virgile et Hugo sont développés : le cadre bucolique (vallée, herbe, troupeaux, bergers etc…), la noblesse de la vie simple, la communion avec les rythmes et les voix de la nature.

Dès le début, Les Contemplations présentent des passages inspirés des Bucoliques et des Géorgiques : « Le poète s’en va dans les champs » reçoit d’emblée l’attention de la nature comme Silène dans la sixième Eglogue ou Orphée dans la quatrième des Géorgiques.

En intitulant un de ses poèmes « Eglogue » (livre II), mot qui désigne à la fois un petit poème pastoral et les différents livres des Bucoliques de Virgile, en évoquant "la fraîche églogue / Du bel adolescent Avril dans la forêt", en faisant l’éloge de « La chanson des bergers Viens ! - une flûte invisible » (livre II), et surtout en multipliant les références explicites à Virgile, dont certaines citations deviennent les titres de plusieurs poèmes  « Vere Novo » et « Mugitusque boum », Victor Hugo inscrit son recueil dans la tradition très ancienne de la poésie pastorale.

Cette volonté explique la prédominance de paysages champêtres doux et apaisants comme dans « A Grandville, en 1936 » (poème XIV livre I) ou dans « Lettre » (poème VI livre II).

Au terme d’« Autrefois », au cœur des Contemplations, « Magnitudo parvi » met en scène  le nécessaire dépassement de la bucolique. La poésie bucolique, genre prétendu mineur et qui pourtant amène à la vision "Du pâtre naquit le devin". C’est exactement le propos de la cinquième églogue où Virgile célèbre l’apothéose de Daphnis, pâtre de Sicile.

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