Juste la fin du monde de Lagarce
Compte rendu : Juste la fin du monde de Lagarce. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lea2632 • 18 Mai 2022 • Compte rendu • 4 386 Mots (18 Pages) • 730 Vues
Travail sur Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce
1. En quoi consiste la (les) crise personnelle de chacun des personnage ci-dessous ?
Dans un premier temps nous allons évoquer les crises de Suzanne dans les scènes 3 et 8. Dans la scène 3 Suzanne se livre à un monologue face à son frère Louis. Elle qui est plus jeune que ses frères, emploie un discours très spontané. Elle apparaît également comme un personnage marqué à la fois par une crise personnelle et familiale.
Effectivement, la sœur de Louis lui fait un reproche implicite sur son sentiment d’abandon avec par exemple la phrase « et je me suis retrouvée sans rien ». Elle le lui reprochera également un peu plus tard lorsqu’elle dit : « lorsque j’étais enfant et lorsque tu nous as faussé compagnie » ; elle considérait Louis non pas comme un grand frère mais un père. En effet, leur père biologique est absent, Suzanne a donc remis cette étiquette sur l’aîné de la famille et par conséquent son impression de délaissement s’est décuplé. Puis elle reproche également à Louis, qui maîtrise l’art de l’écriture, de lui envoyé des lettres elliptiques : « Parfois tu nous envoyais des lettres, parfois tu nous envoies des lettres, ce ne sont pas des lettres, qu’est ce que c’est ? de petits mots, juste des petits mots, une ou deux phrases, rien (...) ». En plus de son abandon, elle lui reproche un manque d’amour envers sa famille, comme si elle ne comptait pas pour lui.
Une autre crise est soulevé lors de cette scène : la crise d’adolescence de Suzanne. Et oui même si elle est une adulte, la benjamine est toujours emprisonné dans son rôle de jeune fille. En outre, elle fut toujours jalouse de Louis du fait qu’il soit partie et qu’elle par peur, lâcheté, ou tout simplement le fait de ne pas s’en sentir capable qu’elle n’est jamais eu le même courage que lui. Cela est montré dans cette phrase : « J’habite toujours ici avec elle. Je voudrais partir mais ce n’est guère possible, je ne sais comment l’expliquer, comment le dire, alors je ne le dis pas. » Suzanne a toujours voulu être autonome et plus grande mais n’y arrivait pas. Sa jalousie est notamment montré, lorsqu’elle parle de l’ancienne chambre de Louis et qu’elle lui dis que c’est devenu un débarras, là où ils y mettent les objets qu’ils ne veulent pas jeter. Dans ce passage elle lui fait comprendre qu’ils l’ont remplacé.
Enfin la dernière crise de ce passage est la fonction que prend le rire de Suzanne : en effet son rire n’est pas un rire pure mais une façade, en vérité elle est triste. Elle ne sais pas comment jongler avec la situation et pour cela elle va combler ses questions, ses interrogations, son vide par certes ses éclats de rire mais aussi par ses mots. Dans cette scène on peut voir qu’elle ne laisse aucun blancs, avec toujours ce besoin de les remplir et elle utilise donc pour cela la parole : on a pu voir que aucune autre personne ne parle à part Suzanne dans ce passage. On peut se demander si justement ce n’est pas voulu par la benjamine. Et oui, elle a enfin son moment à elle, une « discussion » où tout le monde l’écoute.
Dans la scène 8, la Mère dialogue seule avec Louis. Dans une longue tirade, la Mère parle pour Antoine et Suzanne. Pour la benjamine, une de ses crises est le fait qu’elle n’a presque jamais connu son grand frère. Elle a un manque qu’elle ne peut pas combler, elle est triste d’avoir connu Louis par seulement quelques phrases sans intérêt, qu’il lui balance s’en vraiment se préoccuper de l’état de sa sœur.
De plus, la Mère avoue à son fils que sa fille a toujours voulu lui ressembler et partir : « Suzanne voudrait partir, elle l’a déjà dit peut-être, aller loin et vivre une autre vie ». Suzanne souhaite avoir une vraie relation fraternelle avec son frère.
Dans un deuxième temps nous verrons les crises de Louis dans les scènes 5 et 10 de la première partie.
Dans cette scène 5, qui est un long monologue, Louis évoque la façon dont il a essayé de fuir la mort, de lui résister pour finalement s’y abandonner. Même si il a accepter son destin, le protagoniste avoue qu’il ne trouve pas les mots pour exprimer sa peur de mourir à sa famille. Il explique cette appréhension par le fait qu’au fil des années, sans avoir donné de nouvelles ou sans en avoir reçu il est maintenant perçu comme un fantôme auprès des siens. En effet il finit par dire que sa famille l’aime comme une personne déjà parti, comme si il était mort. Cette peur s’explique par l’abandon qu’il a ressenti lorsque ses proches ne se souciaient plus de lui avec les non-prises de contacts mais il est conscient que la faute n’a pas être jeté uniquement sur eux mais également sur lui puisqu’il est parti : « que tout le monde après s'être fait une certaine idée de moi, un jour ou l'autre ne m'aime plus, ne m'aima plus et qu'on ne m'aime plus (ce que je veux dire)
"au bout du compte",comme par découragement, comme par lassitude de moi,qu'on m'abandonna toujours car je demande l'abandon ». Il est pris entre prières de parler et prières de se taire.
Dans la scène 10, Louis nous parle des différentes phases de l’angoisse de la mort dans un monologue. Il crée une relation avec la Mort en nous expliquant qu’au début il assimilait le fait qu’il allait mourir en laissant son destin faire et que d’un côté il y trouvait un « jeu » : en effet, il avoue qu’enfin il pourra entendre ce que tout le monde dis sur lui et qu’il n’a jamais pu entendre. Ensuite, on comprend qu’il a finalement développé de la haine pour ceux qui resteraient sur Terre, une forme d’injustice, et va donc lui-même devenir la mort. On apprend ensuite qu’il va se lié d’amitié avec la Mort, et partager des moments avec elle. Finalement, il est paisible, il accepte ce qui lui est arrivé.
Dans un troisième temps nous analyserons la crise de la Mère dans la scène 4.
Dans la scène 4 de la première partie, la Mère profite que la famille soit au complet pour évoquer un souvenir remontant à l'enfance de Louis et de son frère, Antoine, qui entretiennent des rapports très tendus. Elle évoque le rituel du dimanche en famille, un rituel observé pendant de nombreuses années, retraçant ainsi l'évolution des liens unissant les membres de la famille.
Le récit de la Mère nous ramène à une grande crise familiale, presque une tragédie. On peut le voir avec la remontée dans le temps et la façon dont elle en parle : elle éprouve de la nostalgie. Une fêlure s’est crée, celle de l’adolescence des garçons avec l’éclatement du noyau familial, « ils allaient chacun de leur côté faire de la bicyclette, chacun pour soi », et sa réduction aux parents et à la benjamine, « et nous seulement avec Suzanne, cela ne valait pas la peine ».
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