Juste la fin du monde de Lagarce
Dissertation : Juste la fin du monde de Lagarce. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gazoudu85 • 10 Avril 2022 • Dissertation • 842 Mots (4 Pages) • 1 007 Vues
Margot MICHEL 1G1 Français
Rédaction de la deuxième partie
II. d’autres drames qui se superposent et qui adviennent : drame familial loin de l’affaire intime.
La rivalité fraternelle, une tradition littéraire mythologique et tragique. Cette concurrence due à de la jalousie excessive, une colère incontrôlable ou encore une frustration envers l’autre, déclenche souvent une grande violence jusqu’à atteindre parfois la mort. Effectivement elle est présente dans les mythes tels que « Caïn et Abel » provenant de la Bible, où un frère maladivement jaloux de la réussite de son frère le tue de ses propres mains, ou encore « Atrée et Thyeste » de Crébillon père en 1707 où pour se venger de la trahison de son frère, Atrée fait boire à son frère le sang de son propre fils. Ou encore, on retrouve cette animosité entre Louis et Antoine (cf. Jean Luc Lagarce – 1990) où ici la colère d’Antoine envers son frère est traduite par la phrase « tu me touches je te tue » (ligne 121 page 114). On parle ici d’une tragédie avec le thème de la rivalité fraternelle, Antoine la perçoit par un manque d’affection du au retour de Louis, il dit par exemple « on n’est pas trop de deux contre celui-là » (scène 2 page 116). Malgré le fait que son retour ne soit que récent, la place paternelle qu’Antoine s’était approprié au sein de cette famille disparaît rapidement pour qu’il puisse laisser à contre cœur plus de place à son grand frère. La supériorité sociale que Louis à sur Antoine le déplait, car lui, homme de lettre reconnu internationalement pour ses pièces surpasse en tout domaine le petit ouvrier d’usine qu’Antoine à l’impression d’être aux yeux de ce dernier. La rhétorique de Louis est présente dans sa connaissance de la langue, en effet il sait placer ses mots en temps de fin lettré contrairement à son frère qui s’exprime plutôt par la violence, ce qui suscite de la jalousie de la part d’Antoine. Il reproche également à Louis son absence trop soudaine, ce manque fraternel, cet abandon précipité. Cette rancœur éclate scène 11 « tu ne me connais plus, il y a bien longtemps que tu ne me connais plus » mais aussi « tout n’est pas exceptionnel dans ta vie, c’est une petite vie » (page 100).
Les crises identitaires sont par ailleurs très présentes dans cette pièce, étant donné que hormis Catherine, tout le monde subit sa propre crise. Tout d’abord Suzanne, qui est affectée par le manque paternel et fraternel que son frère lui apportait mais aussi du peu de temps qu’il trouve à lui consacré par ses lettres elliptiques, et son manque d’intérêt. Louis incarne également à ses yeux un modèle, un idéal, la liberté qu’elle ne pourra jamais avoir car elle est soumise à son destin « ce n’est pas pareil, tu dois comprendre cela » (page 68). La mère elle traverse sa crise dans la nostalgie, la nostalgie des dimanches en famille, en compagnie de son mari, cette routine si plaisante qui la faisait voyager « on disait qu’on partait en vacances » (page 73). Mais par cette crise, elle évoque également la tristesse qu’elle éprouve en voyant ses enfants tristes et qu’elle n’arrive pas à combler, c’est pourquoi elle donne conseil à Louis qui selon elle arrivera à faire ce qu’elle n’arrive pas à accomplir « juste une promesse qu’on fait en sachant par avance qu’on ne la tiendra pas » (page 85). Et pour finir Catherine qui elle, n’est affectée par aucune crise personnelle, spectatrice du malheur des autres, elle arrive à conseiller et faire de sorte que les choses s’arrangent. Elle essaye d’aider par exemple tant qu’elle peut Louis en lui conseiller d’aller parler à son frère directement pour lui prouver qu’il a tout de même de l’affection et de l’intérêt pour la vie que celui-ci mène dans son coin.
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