Juste la Fin du Monde de Lagarce

DESVIGNES Anthony                                                                Lundi 31 janvier 2022

DEMONTREUIL REBECCA

DUWICQUET Sheila

1’1

Juste la fin du monde est-elle une pièce tragique ?

        Jean-Luc Lagarce est un auteur dramaturge et metteur en scène reconnu du XXe siècle. C'est l'un des auteurs contemporains le plus joué en France et à l'étranger. Il est né en 1957, et est issu d’une famille ouvrière. Sa carrière débute dans les années 1980, toutefois en 1988 il apprend qu'il est atteint du S.I.D.A (syndrome d'immunodéficience acquise), et en mourra en 1995. Il s'inspire de sa maladie en en parlant dans ses œuvres comme Juste la fin du monde. Dans cette pièce, le dramaturge met en scène le personnage qui se nomme Louis, il est malade et sait qu’il va bientôt mourir. Alors il décide de retourner voir sa famille dans son village d'enfance cela fait plus de dix années qu'il ne les a pas vus. Il tenta d'aborder le sujet de sa mort future, il n'y arrivera pas à cause de plusieurs épreuves désespérées. Nous allons nous demander, si Juste la fin du monde est une pièce tragique. Dans un premier temps nous verrons si la pièce rentre dans le genre théâtral de la tragédie puis nous démonterons cette idée.

Plusieurs marques du tragique sont présentes dans la pièce. Tout d’abord avec sa structure : le prologue, l’intermède et l’épilogue. Le prologue rappelle la tragédie puisqu’il annonce une fatalité ; Louis est bel et bien confronté à des conséquences funestes. Il communique directement des informations sur le protagoniste Louis : son âge, sa mort prochaine... Juste la fin du monde consiste à un acte d’adieu pour Louis, mais aussi à des retrouvailles avec sa famille. Louis ne parle presque pas dans la pièce, il ne parvient pas à révéler son secret. Le prologue et l’épilogue sont les seuls moments où Louis parle avec sincérité. Par ailleurs, le prologue met en place une proximité entre le lecteur, le spectateur et Louis, cela correspond à une triple énonciation. Le prologue oriente l’attente de l’annonce de la mort, donnant ainsi une ouverture tragique à la pièce. L’épilogue, se démarque du reste de la pièce, puisqu’il évoque un regret associé au souvenir. Louis aurait aimé pousser « un grand et beau cri », ce cri l’aurait apaisé, puisqu’il se retient tout au long de la pièce. Il s’est retrouvé incapable de libérer une vérité hurlante. Louis ne peut pas éviter le dénouement malheureux, il sait qu'il va mourir, il est potentiellement atteint du sida. Il aurait dû en parler pour éviter cette souffrance qu’est sa douleur morale. La pièce fait face aux trois unités, et sont respectées. L’action se déroule un dimanche, dans la maison de la mère, et les évènements qui vont arriver sont bien réels. Quant à l’action, il s’agit du retour de Louis au domicile familiale. Son retour cause une crise familiale qui est continuellement exploitée sous toutes ses formes. Le théâtre tragique durant l’Antiquité fait naître des légendes comme Œdipe, Antigone, et Laïos... Ces mythes mettent en scène une crise familiale au sein d’une famille royale. Dans Juste la fin du monde, on aperçoit une crise de la parole puisque les personnages “tournent autour du pot”. Également, une crise familiale causée par le fait que chaque personnage doit gérer une crise personnelle (Louis doit annoncer sa mort imminente, Suzanne a du mal à partir du cocon familial...). Ce conflit pourrait être lié au statut social de Louis, écrivain connu qui a quitté la classe modeste d’ouvrier dans lequel son frère est resté emprisonné. Le héros tragique est, ici, Louis, dont le malheur fait la catastrophe de la tragédie. Le spectateur doit ressentir de la pitié face à l’injustice qui lui arrivera (sa mort). Un héros tragique provoque sans en avoir l’intention un grand mal : sa famille souffre de son inactivité envers eux, de son manque de présence. Selon, Aristote, le protagoniste doit périr. Louis s'écroule dans le malheur et inspire la pitié du lecteur.

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