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Fiche de révision, "Cendrillon, chapitre XVII", Pommerat

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Par   •  18 Avril 2019  •  Fiche de lecture  •  1 674 Mots (7 Pages)  •  831 Vues

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Objet d’étude : La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVI siècle à nos jours ; le personnage de roman du XVII siècle à nos jours

Introduction :

La littérature du XXe siècle s’inscrit dans un siècle tumultueux marqué par deux guerres mondiales, par l’expérience totalitariste, fasciste et communiste et par une décolonisation difficile. La littérature verra aussi son statut évoluer en parallèle des transformations technologiques comme l’apparition du cinéma, de la télévision ou de la pratique informatique. C’est dans cette dynamique, qu’Albert Cohen écrit en 1972 Ô, vous frères humains. Alors qu’il a 72 ans, soit peu de temps avant sa mort, l’auteur revient sur un moment marquant de son enfance, quand, lorsqu’il a dix ans se fait traiter de « youpin » par un camelot et prié de s’en aller. On y retrouve de nombreux thèmes chers à Cohen, tels que l’hypocrisie des valeurs spirituelles bourgeoises et le culte des hommes pour la force. Nous nous intéresserons plus particulièrement au chapitre XVII de cette œuvre. Nous nous demanderons comment Albert Cohen, par le biais d’une écriture alternant la réflexion de l’adulte qu’il est et de l’enfant qu’il a été, est parvenu à justifier son projet d’écriture. Dans un premier temps nous analyserons son point de vue lorsqu’il était enfant, puis nous verrons son point de vue lorsqu’il est adulte, enfin nous verrons que son projet d’écriture a fortement été influencé et résulte d’un événement passé.

Problématiques éventuelles :

  • Comment, Albert Cohen, par le biais d’une écriture alternant la réflexion de l’adulte qu’il est et de l’enfant qu’il a été, est-il parvenu à justifier son projet d’écriture ?
  • En quoi ce passage, montre-il un mal être de l’enfant toujours présent chez l’adulte ?
  • Par quels moyens, Cohen parvient-il à justifier son projet d’écriture et à consoler l’enfant qu’il a été ?
  • Quel regard porte l’adulte sur l’enfant qu’il a été dans ce passage ?
  • Quel point de vue adopte l’adulte sur la situation, est-il différent du point de vue qu’il avait étant enfant ?

Analyse de l’œuvre :

Plan éventuel :

  1. Albert Cohen montre son point de vue, par le passé lorsqu’il était enfant
  1. L’innocence de l’enfant
  2. Un enfant qui s’approprie la haine des juifs
  3. Un enfant qui grandit (qui murit) par ce qu’il vient de vivre.

  1. Albert Cohen, expose une réflexion d’adulte
  1. Une réflexion pessimiste
  2. Un homme marqué par son vécu d’adulte, il fait un récit historique
  3. Une rancœur et une douleur toujours présentes à travers une impuissance
  1. Un projet d’écriture qui résulte d’un évènement passé
  1. La relation entre l’enfant et l’adulte
  2. L’auteur tient une promesse à l’enfant qu’il était
  3. L’auteur sait d’avance que ses efforts sont voués à l’échec

Commentaire de l’œuvre :

  1. Albert Cohen montre son point de vue, par le passé lorsqu’il était enfant :

  1. L’innocence de l’enfant

Le mot « gentil » est répété 5 fois dans le texte : COHEN essaye de se convaincre lui-même que son statut de juif ne le rend pas mauvais.

« Nous nous embrasserions, gentils à jamais » (l.26) : allure de fin de conte de fée pour enfant.

Utilise un vocabulaire propre à son âge : « gentil » ; « Papa et Maman » (l.1) « méchants » (l.4), « bonbon » (l.9) qui accentue l’opposition d'Albert COHEN enfant et Albert COHEN adulte.

« Je faisais des gestes magiques avec la main happant le malheur » (l.18) : innocence de l’enfant qui espère se réconforter avec des « gestes magiques » (l.18), la magie étant une croyance typique d’un enfant.

  1. Un enfant qui s’approprie la haine des juifs

Parallélisme : « c’est vous qui êtes méchants, c’est vous qui êtes des juifs ! » (l.4) montre qu’Albert COHEN enfant associe lui-même les juifs à des méchants en donnant à ce terme un caractère péjoratif et il finit par donner raison au camelot l’ayant insulté.

Réification : « Un youpin, quoi. Un youpin par terre. Aucune importance. Ça ne souffre pas, les youpins. » (l.20) : réduit les juifs à l’état d’objets en utilisant le terme “youpin” du camelot.

« Mais je restais juif et misérable » (l.19) : COHEN associe une nouvelle fois le mot « juif » à une connotation péjorative, le mot « misérable » donnant au fait d’être juif un côté négatif.

  1. Un enfant qui grandis (qui muris) par ce qu’il vient de vivre

« Las et vieux et mon foie déjà me faisant mal » ; « Albert de dix ans » (l.11) : l’enfant est vieux de ce qu’il vient de vivre, il utilise subitement un vocabulaire plus riche et une expression plus mature, qui se confondent avec les mots      d’Albert COHEN adulte.

« Mes chéris » (l.1) et « mon trésor de Maman » (l.17) : parle de ses parents comme s’ils étaient ses propre enfants, il les infantilise pour les innocenter et se convaincre lui-même qu’ils me sont pas méchants.

Parallélisme et personnification : « en compagnie de mes dix années de vie, la bouche hébétée, en compagnie de mes petites années juives » (l.12-13) : COHEN prend conscience qu’il a vécu dix ans sans savoir qu’il était considéré différent des autres parce qu’il est juif.

  1. Albert COHEN, expose une réflexion d’adulte :
  1. Une réflexion pessimiste

« Mon malheur » « le malheur » répété 4 fois : marque son malaise et sa tristesse à raconter cette histoire.

« Je sais que les hommes ne pleureront pas après m’avoir lu » (l.28) : vision lucide, voire pessimiste.

Grâce à sa multitude de virgules, il amplifie l’enchaînement de ces méfaits et rend inéluctable le mal entraîné par l’amour.

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