Lecture Analytique Cendrillon de Joël Pommerat
Fiche de lecture : Lecture Analytique Cendrillon de Joël Pommerat. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar katouchette44 • 4 Avril 2018 • Fiche de lecture • 1 429 Mots (6 Pages) • 26 853 Vues
Lecture analytique : scène 1&2 → Cendrillon
Cendrillon est une pièce de théâtre datant de 2012. De type contemporain, cette pièce de théâtre est une réécriture du célèbre conte Cendrillon de Perrault par Pommerat. Cette réécriture moderne se caractérise par l’apparition d’une narratrice qui nous guide durant la pièce. Enseignant puis metteur en scène, sa passion pour le théâtre lui permis de monter sa troupe. Dans le théâtre de Pommerat, il n’y a pas de hiérarchie pour la création d’une pièce. Ces scènes sont les premières du texte, les personnages ne se connaissent donc pas. En quoi l’extrait emprunte-il à la fois à l’univers du conte et du théâtre, nullement incompatibles ? Nous nous poserons la question de savoir si cette pièce est un conte de fée puis si c’est bien le début d’une pièce de théâtre. Enfin nous étudierons les ressorts dramatiques ou tragiques ?
I – Un conte de fée ?
1) Procédés d’écriture propres aux contes de fée
La désignation des personnages qui rappelle celles des contes de fée. Les personnages sont désignés par leur rôle familial et pas l’emploi de l’article défini (la/le), ils renvoient aux stéréotypes du conte.
De nombreuses hyperboles sont utilisées pour souligner les caractères et les situations pour simplifier. Des adverbes d’intensité sont aussi utilisés (ex : très) et des locutions conjonctives (ex : tellement longtemps que).
2) Présence d’un narrateur
La présence d’une narratrice dans la liste des personnages nous ramène d’une part à une forme d’écriture : le récit propre au conte ainsi qu’à l’oralité.
La narratrice semble s’adresser à des enfants. Son style est marqué par une certaine simplicité, son vocabulaire est simple et utilise des répétitions. Celle-ci a le souci de ne pas heurter la sensibilité des enfants.
La narratrice énonce une leçon possible : « les mots sont très utiles mais ils peuvent être très dangereux », cette phrase fait penser à la moralité des contes de Perrault.
3) Un cadre spatio-temporel propre au conte
La narratrice situe l’histoire qu’elle raconte dans un espace-temps loin de l’ici et maintenant, c’est une caractéristique du conte. À partir de l’embrayeur « il était une fois... », le conte nous emmène dans un autre monde.
Le conte se situe généralement dans un lieu imaginaire et très lointain ; la narratrice dit « j’ai habité dans des mondes très lointains ».
II – Le début d’une pièce de théâtre ?
1) Mise en page du texte
Le texte est découpé en scènes, il y a beaucoup de didascalies et le texte est disposé en répliques.
2) Présence d’un prologue
Un narrateur est présent au tout début de la pièce (scène 1). Il renvoie à la tradition antique du prologue (cf. le texte de Plaute et de Arturo Ui).
Prologue : ce n’est pas un personnage. Il sert à la fois ‘exposition et de guide pour les spectateurs sur les intentions des dramaturges. Le prologue est pris en charge par un personnage omniscient (ex : Dieu).
La narratrice semble avoir des caractéristiques divines comme l’immortalité (lignes 6-9), elle utilise un mode de communication étrange (lignes 11-12). On voit son omniscience grâce à la dernière phrase ; elle est au futur et la narratrice connaît déjà la suite de l’histoire.
Il y a une leçon à tirer donnée par la fable de la narratrice. Elle invite le spectateur à prendre en compte la dimension didactique du théâtre (ligne 16-23).
Didactique : qui enseigne ou qui a une fonction cathartique au travers de la mise en garde.
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