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Eldorado de Laurent Gaudé

Commentaire de texte : Eldorado de Laurent Gaudé. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 124 Mots (5 Pages)  •  13 874 Vues

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Gherab                                            COMMENTAIRE

Safia

1 ES 2

NOTE

OBSERVATIONS

Ce texte est extrait du livre Eldorado (pages 77-78, Chapitre III) de Laurent Gaudé paru en 2006. Ce livre nous raconte l'histoire et le parcours de deux hommes qui ne se connaissent pas et ne ce sont jamais vu ; Salvatore Piracci, un garde côte sicilien qui travaille sur l'île de Lampedusa, et Souleiman un jeune soudanais qui quitte son pays pour l'Europe. Ces deux histoires n'ont rien à voir l'une avec l'autre mais elles vont se rencontrer dans un moment du livre. Dans cet extrait, nous sommes avec Salvatore Piracci dans son rôle de garde côte, avec son équipage. Il cherche des embarcations de migrants perdus en mer.

Tout d'abord, nous allons montrer l'espoir qu'a Piracci de retrouver les barques et le combat qu'il semble mener contre la mer mais aussi intérieurement puis nous allons étudier un revirement de situation avec la perte de tous ses espoirs de sauver ces Hommes et donc la fin de leur combat mais aussi du sien.

Premièrement, nous pouvons observer dans la première partie du texte que Salvatore Piracci garde espoir de retrouver ces Hommes : « Seul Salvatore Piracci resta sur le pont » (l.9), « Il fixait l'immensité alentour, persuadé qu'une lumière viendrait trouer l'obscurité, qu'un chant à nouveau, allait retentir » (l.11,12), « Il voulait les trouver. Chercher toute la nuit s'il le fallait mais les trouver » (l.12,13). Ses espoirs ne semblent à aucun moment faillir.

Dans cette partie, nous nous demandons si il va retrouver les embarcations, alors qu'il semble mener une sorte de combat contre les forces de la nature et aussi sans doute un combat intérieur. Par exemple, le temps ne semble pas en faveur de Piracci (« la mer se creusa à nouveau, mais cette fois avec fureur », « il s'avéra qu'on ne voyait rien au dehors »). Nous retrouvons les champs lexicaux de la guerre et du combat ou encore de la colère qui nous donnent une impression de chaos (« se faisaient la guerre », « avec fureur »). On retrouve le champ lexical de la mer et du climat, ils nous donnent l'impression d'être en désaccord avec Piracci et ne veulent pas qu'il retrouve les Hommes perdu en mer (« la pluie qui martelait le monde avec fracas », « la mer avait décidé de redevenir opaque et brusque », « deux maîtres différents […], le vent et les courants », « le visage fouetté par le vent »). Ces conditions climatiques semblent donc empêcher Piracci de trouver ces Hommes, il semble alors mener une sorte de guerre avec la mer. Mais ce chaos est aussi le reflet du combat intérieur que mène Piracci car dans la première partie du texte, Piracci garde espoir et ne faiblit pas. Tandis que règne une impression de chaos il ne cède pas et continue sa traque, il se bat pour garder l'espoir.

Entre ses deux parties, on peut donc observer une phase de transition (ligne 15 à 20) où l'on commence à douter du fait que les embarcations soient retrouvées ( l.18, 20 : « mais le vent emportait la note longue et l'étouffait dans les vagues »). Nous ressentons un affaiblissement des espoirs de Piracci (« De temps à autre, une longue sonnerie résonnait et à chaque fois, Salvatore Piracci espérait que quelque chose y réponde »).

Dans cette deuxième partie, Salvatore Piracci perd totalement espoir tandis que le temps se calme, signe que la lutte est terminée : « Cela ne servait plus à rien », « la nuit était à nouveau complète et le ciel aboli ». Nous observons donc le décalage entre la première et la dernière partie du texte. Dans cette seconde partie nous ne retrouvons plus que du désespoir avec le champs lexical de la mort (« s'abandonner », « disparaître », « voir la vie se débattre une dernière fois », « en train de mourir », « corps noyés », « mourants ») et avec les pensées de Piracci qui expriment une forte affliction, la sienne mais aussi celle des migrants perdus en pleine mer (« au désespoir des derniers instants, lorsque l’embarcation chavire », « qui ne les trouveraient jamais », « arriveraient trop tard »). On ressent alors une forte empathie pour ces Hommes perdus en mer (« Combien d'Hommes étaient en trin de mourir ainsi cette nuit, sans cri, sans témoin, avec leur seule peur pour escorte ? ») mais aussi pour le personnage de Piracci qui semble avoir perdu son combat, celui de retrouver ces Hommes qu'il pense déjà morts : « il aurait aimé hurler. De toute sa force. Hurler pour les mourants l'entendent au loin ». « Il pensa aux corps plongés dans l'eau, gesticulant un temps jusqu'à être gagnés par le froid et s'abandonner à l'immensité. ». L'auteur cependant ne nous donne pas une vision péjorative de la mort de ces Hommes mais plutôt une vision de paix comme ci la mort était la paix après la tempête, qui signifierait la lutte, le combat mené pour traverser la frontière, autant pour les Hommes que pour Piracci (cf: fin du livre mort de Piracci) comme quand ils les comparent à des oiseaux, qui signifient la liberté : « Il les voyait […] comme de grand oiseaux, bras écartés et bouche ouverte ».

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