Du souverain ou de la république », Les Caractères, La Bruyère (1688)
Fiche de lecture : Du souverain ou de la république », Les Caractères, La Bruyère (1688). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elise_ lf5 • 27 Mars 2022 • Fiche de lecture • 827 Mots (4 Pages) • 5 458 Vues
LL6 « Du souverain ou de la république », Les Caractères, La Bruyère (1688)
Eléments d’introduction :
- Jean de La Bruyère est un auteur classique, moraliste français du XVIIème siècle. Il a publié Les Caractères entre 1688 et 1696 en s’inspirant, comme il en est d’usage au XVIIème siècle, des Caractères de Théophraste datant du IIIème av JC. Tout comme son prédécesseur, il dresse dans cet ouvrage entre autre une série de portraits satiriques sur les vices et les travers de l’humanité et plus particulièrement de l’aristocratie qu’il observe depuis son rôle de précepteur du petit-fils du Duc de Condé.
- Chacun des chapitres est consacré à un environnement, un comportement ou une catégorie de personnes : la cour, la ville, la conversation, les femmes … L’extrait étudié est tiré du chapitre « Du souverain ou de la république ». l’auteur développe un court apologue qui oppose deux modes de gouvernement. Il va avoir recours à l’analogie du berger et de ses brebis pour évoquer tour à tour le bon et le mauvais prince et la manière dont ils se comportent avec leurs sujets. Il oppose le bon prince soucieux de son peuple et le « mauvais » qui ne s’intéresse qu’aux richesses que sa position dominante peut lui procurer. Le goût de Louis XIV pour le « faste et le luxe » était connu de tous. On peu supposer que le lecteur de l’époque assimilera très facilement ce mauvais prince au monarque.
LECTURE
Mouvement :
§1 : l1 à l7 : un tableau champêtre dans lequel s’inscrit le portrait du bon berger
§2 : l7 à l10 : insertion du narrateur qui interpelle le lecteur et confirme l’image du bon prince
§3 : l11 à l13 : 2ème tableau qui dresse le portrait du mauvais prince : critique plutôt assez explicite
Problématique : Comment La Bruyère parvient-il à rendre compte de sa conception du pouvoir ?
Analyse linéaire de détails :
1er mouvement : un tableau champêtre dans lequel s’inscrit le portrait du bon berger
- « vers le déclin du jour » signifie que l’action se passe en fin de journée.
- Champ lexical de la nature « coline », « serpolet », « prairies », « thym », « herbe », « paturage » . L’auteur fait donc la description du paysage campagnard.
- « le berger, soigneux et attentif » montre le bon coté du berger et dresse un portrait positif.
- Une atmosphère paisible et sereine se dégagent avec l’utilisation des termes comme « beau jour », « pait tranquillement », « herbe menue et tendre ». Ce qui rend la scène idéal.
- Le Bruyère énumère également les taches accomplies par le berger envers son troupeau avec des propositions indépendantes juxtaposées « il ne les perd pas de vu », « il les suit », « il les conduit »
- Il protège son troupeau et le guide « ne les perd pas », « les suit », « les conduit », « les rassemble »
- « Quels soins ! Quelle vigilance ! » . Ces deux termes valorisent l’attitude attentionné du berger envers son troupeau et amènent a une idée paradoxale.
2ème mouvement : insertion du narrateur qui interpelle le lecteur et confirme l’image du bon prince
- « Le troupeau est il fait pour le berger, ou le berger pour le troupeau ? » question mise en valeur grace a un chiasme et porte sur la relation entre le berger et le troupeau.
3ème mouvement : tableau qui dresse le portrait du mauvais prince : critique explicite du pouvoir
- « c’est le berger habillé d’or et de pierreries » renvoit a l’image d’un mauvais berger et donc d’un mauvais prince.
- « le faste et le luxe » montre que le mauvais prince est une personne riche vivant dans le luxe et fazit ainsi référence a Louis XIV, le roi de son époque.
- « la houlette d’or en ses mains » la houlette s’oppose au sceptre du roi. Cette opposition renforce l’écart entre un bon roi et la réalité.
- « son chien a un collier d’or » représente en realite les courtisans du roi vivant sous la houlette du roi.
- « que sert tant d’or a son troupeau ou contre les loups ? » Cette question placé a la fin, est présente pour inciter le lecteur a se poser la question qui n’est autre que « rien » mais elle dénonce également la richesse du roi.
Eléments pour conclure :
- La Bruyère a donc recours à la critique. En effet, La Bruyère nous fait le récit d’un monde utopique en prenant l’exemple d’un berger et de son troupeau pour parvenir a dénoncer les abus de pouvoir du roi Louis XIV, connu pour son goût pour le faste et également critiquer les monarques de son temps.
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