Dissertation Pierre et Jean, Le malheur des gens intelligents
Dissertation : Dissertation Pierre et Jean, Le malheur des gens intelligents. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nicolekougiou • 25 Septembre 2018 • Dissertation • 999 Mots (4 Pages) • 684 Vues
Le malheur des gens intelligents
Dissertation explicative
Dans la Bible il est écrit : «Bienheureux les simples d’esprit, car le Royaume des Cieux est à eux». Jésus, par cette béatitude, prononcée à travers d’autres ayant la même forme, annonçait que chacun avait une place importante dans ce monde, et qu’on devait en être heureux. Pierre, lui, dans le roman Pierre et Jean, écrit par Guy de Maupassant, prononce cette phrase mais pas tout à fait pour les mêmes raisons, en parlant de trois hommes qu’il observe à la fin du roman. Pierre transmet plutôt, par son jugement, la vision du monde de Maupassant. Cette phrase est révélatrice de sa vision du monde, car les simples d’esprit demandent peu du monde dans lequel ils vivent, ne se font pas de mauvais sang pour des banalités et sont moins enclins à percevoir le mal autour d’eux.
Les simples d’esprit demandent peu et s’attendent à peu de la vie en général. Ils se contentent de prendre ce qu’ils ont et d’en profiter au maximum. Les choses les plus simples, les plus banales, les plus courantes, leur donnent des raisons d’être heureux. Ainsi, le père Roland, «…[u]n ancien bijoutier parisien qu’un amour immodéré de la navigation et de la pêche avait arraché au comptoir dès qu’il [avait] eu assez d’aisance pour vivre modestement de ses rentes»[1], se contente de sa passion pour se satisfaire dans la vie. Au contraire, Pierre en veut toujours plus. Par exemple, il a eu de la difficulté à choisir son domaine d’études, car il était «dégoûté de chacune»[2] des disciplines. Au contraire, Jean avait fait «tranquillement»[3] ses études de droit sans trop se poser de questions. Donc, Jean et M. Roland ont l’avantage par rapport à Pierre, grâce à leur simplicité d’esprit, de pouvoir bien profiter de la vie et d’être heureux sans en rechercher plus au risque de ne rien trouver et par conséquent, d’être déçus. Il faut quand même souligner que la déception n’est pas de la même ampleur chez tout le monde.
La simplicité d’esprit évite aussi à ceux qui la possèdent de se faire du mal inutilement. Les simples d’esprit oublient leurs problèmes plus rapidement ou mieux encore, ne se rendent pas compte qu’ils en ont. Ils ne s’empêcheront pas de faire des choses, mauvaises pour la santé par exemple, si la raison évoquée ne les dérange pas ou ne leur vient carrément pas à l’esprit. Par exemple, lorsque Pierre reprend son père parce qu’il boit du vin, le capitaine Beausire s’interpose immédiatement : «Ah! Ces sacrés médecins, toujours les mêmes : ne mangez pas, ne buvez pas, n’aimez pas et ne dansez pas en rond.»[4] Cette phrase démontre bien que le capitaine n’est pas du genre à se poser des questions et à se tracasser pour des « détails ». Pierre, lui, au contraire, se pose des questions et vit ses émotions au maximum. Quand il ouvre enfin son cœur à Jean, il démontre bien à quel point il est déchiré : «Tu ne vois donc point que j’en crève de chagrin depuis un mois, que je passe mes nuits sans dormir et mes jours à me cacher comme une bête, que je ne sais plus ce que je dis ou ce que je fais, ni ce que je deviendrai tant je souffre, tant je suis affolé de honte et de douleur…»[5] Pendant que Pierre se torture à mort, Jean, lui, pardonne à sa mère et s’évite par le fait même une douleur atroce. Ce pardon, selon la vision de Pierre, provient de sa naïveté, mais cette naïveté aide à le rendre heureux. Donc, les souffrances dans la vie sont moins intenses chez les simples d’esprit et de plus, ceux-ci risquent moins de se rendre compte de certaines choses qui pourraient les faire souffrir.
...